Être Fan de Superbus, surtout quand l'on a plus de 12 ans, c'est comme être supporter du RC Strasbourg : le choix de la difficulté. C'est ainsi que votre serviteur a du se faire signifier dans de nombreuses discussions ses mauvais goûts musicaux. Dans un monde où il est beaucoup plus facile de critiquer que de louer, réhabilitons ce groupe français qui, avec le recul, n'a rien de foncièrement mauvais. Cette démarche peut paraître égoïste et totalement subjective, mais ce n'est que jouer à armes égales avec les critiques. Et vlan.
- Le groupe n'a jamais été pistonné
C'est même malheureux de devoir commencer le Top par ce point. Fille de l'ex-Nulle Chantal Lauby, Jennifer Ayache part toute seule à 14 ans aux States, et 6 mois plus tard en revient avec l'intention de monter un groupe. Ce fut fait en 3 ans plus tard sortit Aeromusical, premier album du groupe qui commença à faire parler de lui dans les festivals. Aucune intervention de Maman, donc, a part l'accès aux coulisses de Nulle Part Ailleurs. - Superbus, ce n'est pas (que) du rock
Parfois trouvable dans les rayons "Variété Française", les disques de Superbus sont difficiles à mettre dans un genre précis, surtout que le son du groupe semble changer à chaque album. Du pop-rock à l'électro en passant par le ska, la power-pop et même le reggae dans leurs débuts, Superbus à le mérite de ne pas faire deux fois les mêmes chansons. - Pas de promo à outrance
Pour un groupe connu, Superbus fait peu de télévision, de radio et de presse, comparé à d'autres habitués des plateaux. Le groupe se paye même le luxe de ne pas être surdiffusé tout en vendant des disques. - Des paroles qui cachent bien leur jeu
Les chansons du groupe ne sont pas aussi légères qu'il n'y paraît, elles se fendent juste de peu de mots et sont parfois efficaces. Ainsi, une chanson comme "Jenn Je T'Aime" est plutôt intrigante tandis que "Ça Mousse" laisse passer son message avec une douce subtilité - Superbus est un groupe qui tourne et qui écume les festivals
Chaque album donne lieu à une tournée, et chaque tournée compte une cinquantaine de dates, dans les salles les plus paumées et les festivals les plus hostiles. Superbus n'est pas un groupes de rock pour la télé, c'est aussi un employeur de roadies qui trimballent des amplis dans toutes la France, la Belgique et la Suisse. - Superbus joue pour le fun
Superbus n'essaye pas de révolutionner la musique et se la jouer comme Queen et consorts, mais les gens ont tendance à l'oublier. Cela créant évidemment des non-débats presque cruels pour les fans de la quintette. Retournez donc troller Muse si ça vous chante. - Superbus mise sur une esthétique cohérente
Un côté "pin-up" hérité des années 50, du rouges, du blanc et du noir et une typo qui ne ferait pas tache à l'arrière d'une cadillac rutillante : le groupe affirme depuis dix ans un style bien à lui et n'essaie pas de se positionner au gré des changement de mode. - Ne pas y voir de bonnes choses, c'est de la mauvaise foi
Eddy évoque sans complexe certains titres parmi les plus redoutables de Weezer, Get Real n'aurait pas été fait tâche dans un album des excellents Liquid Architecture et la reprise de Video Killed the Radio Star démontre beaucoup de bon goût. On peut détester Superbus par principe, mais il est plus constructif d'écouter leurs disque d'abord. - On va défendre un peu le rock français en français
Noir Désir n'est plus, Trust non plus et réveiller les fantômes de Téléphone, ça suffit. Un groupe qui prend le risque de chanter du rock en français et de faire le tour des salles de concert mérite un peu de considération. - Il y a pire
Bien pire :
Et vous, vous avez écouté Superbus pour vous faire un avis?