Oubliez tout. Oubliez True Detective. Oubliez Breaking Bad. Oubliez tout. Regardez Columbo. C’est beaucoup plus divertissant, et en plus on peut rater un épisode sans devoir se couper les cheveux en quatre. Et si vous avez des doutes, nous nous faisons fort de les lever un à un.
Peter Falk était le meilleur acteur du monde
Outre son rôle dans la série, qui lui a quand même valu 4 Emmy Awards et un Golden Globe, Peter Falk a notamment joué chez Cassavetes et était un acteur d’exception. Dans Columbo, son interprétation du flic pugnace, insupportable, plus malin que tout le monde et complètement à l’Ouest est exceptionnelle. Il joue quelqu’un qui joue les imbéciles et les deux profondeurs de jeu se voient. C’est phénoménal.
La série avait des clés de lecture multiples et riches
Outre les enquêtes criminelles, la série présentait chaque fois une sorte d’affrontement entre Columbo et le meurtrier au fil d’entretiens à l’écriture ciselée. Il y a une dimension théâtrale là-dedans et une foule d’interrelations plus ou moins complexes selon les épisodes. En plus, le schéma de la série voulant que Columbo, policier pauvre et mal fringué, enquête systématiquement dans les milieux riches, lui donnait une vraie portée sociale. Une portée sociale qui est aussi une critique en filigrane de l’Amérique des années 70.
Le concept est indépassable
Passionner des spectateurs autour de la résolution d’une enquête alors qu’ils connaissent le meurtrier dès le départ : c’est un tour de force absolu. Columbo est moins une série policière qu’un thriller psychologique, le suspens résidant sur la manière dont le policier parviendra à confondre le meurtrier. Ce concept était totalement novateur et n’a jamais été imité avec autant de brio.
Les plus grands réalisateurs s'y sont frottés
Spielberg pour le pilote, Gazzara, Cassavetes : Columbo est l’une des premières séries à avoir attiré des grands noms de la réalisation, 40 ans avant la tendance actuelle consistant à confier à des réalisateurs connus la direction générale des séries, à l’image de ce que fait Fincher avec House of cards.
Et les meilleurs acteurs de l'époque y ont participé
Leonard Nimoy (monsieur Spoke), Robert Conrad, Jack Cassidy, Cassavetes, Johnny Cash, Patrick MacGoohan, Faye Dunaway, Janet Leigh,Donald Pleasence, Martin Landau, Robert Vaughn : ils ont tous joué un tueur face à Columbo. Un casting de folie bien servi par des dialogues de ouf.
La musique était particulièrement soignée
Richard DeBenedictis, Billy Goldenberg mais surtout Henry Mancini ont fait des musiques pour Columbo. A l’image de la partition de Meurtre parfait, l’un des meilleurs épisodes de la série, où un duo de hautbois répondent à des violons entêtants. Exceptionnel.
Parce que l'on ne sait rien du personnage principal et l'on sait pourtant tout de lui
On sait qu’il conduit une 403, qu’il est marié, qu’il a un basset, qu’il aime le chili con carne et qu’il n’a pas un rond. C’est tout. On ne sait rien d’autre. On ne sait même pas son prénom. Chez lui, tout est à la fois familier et mystérieux. Et s’il incarne une figure familière, il en devient presque inquiétant, notamment dans Le meurtre aux deux visages, où il apparaît franchement manipulateur avec Faye Dunaway dont il feint de tomber amoureux. C’est un des personnages les plus riches de l’histoire de la télévision parce que tous ses creux sont à combler.
Parce que c'est une plongée incroyable dans le Los Angeles des années 70
On l’a dit, la série a une portée sociale. On y voit les goûts de la richesse des années Carter et Reagan dans la capitale californienne, mais également une facette plus populaire. Un soin particulier est donné aux décors, que ce soit un hôpital dans Le spécialiste ou simplement des cafés mal famés dans En toute amitié. C’est d’une précision quasi-documentaire, le grain 70ies en plus.
Parce que la série est archi-drôle
Les répliques de Columbo font toujours mouche, sa manière de jouer les cons est horripilante et désopilante à la fois. Tous les épisodes comportent en outre des scènes absolument surréalistes avec des personnages secondaires sans queue ni tête, comme cette vendeuse de tissu absolument sénile dans Le chant du cygne ou ce vendeur d’articles de magie à côté de la plaque dans Tout n’est qu’illusion.
Parce qu'elle ne vieillit absolument pas
On peut revoir Columbo aujourd’hui sans avoir le sentiment que la série a vieilli. Sa qualité d’écriture est telle que, passée la surprise des coiffures et des pattes d’eph’, on a le sentiment de voir une série actuelle.
Columbo <3 <3.