On ne voudrait pas vous affoler pour rien, mais il est de notre devoir de vous mettre en garde : certains indices ne trompent pas, et si votre adolescent multiplie ces symptômes, ça risque de se terminer à la téléréalité, et vous n’aurez plus que votre télécommande pour pleurer.
Il/elle renie son prénom.
Votre ado vous en veut beaucoup de ne pas lui avoir donné un prénom à consonance américaine. Du coup il en a choisi un autre, qu’il utilise en particulier sur les réseaux sociaux. Attention chez les filles, la présence d’un pseudo contenant la lettre « Y » et se terminant par « A » est à surveiller de près.
Il/elle rêve d'être acteur. Mais pas dans le cinéma ni les séries, c'est trop chiant d'apprendre des textes.
Au théâtre non plus, faut pas pousser. En fait ce qu’il/elle veut, c’est être filmé·e pendant qu’il/elle se lave les dents, et être payé·e pour ça.
Il s'enduit le corps d'huile d'olive.
Au départ vous avez cru à un excès sévère de sébum, mais non en fait. C’est juste pour que son corps brille comme s’il avait trop chaud et transpirait beaucoup, ce qui prouve qu’il est fort et viril, donc pas du tout du genre à se mettre de l’huile sur le corps pour briller comme s’il avait trop chaud et transpirait beaucoup, etc etc.
Il rêve d'un tout petit chien.
Un à qui on peut faire porter des manteaux ridicules l’hiver, et qui ressemble aux peluches de marché qui se mettent sur les pattes arrières et poussent des petits cris aigus.
Il a les dents ultra blanches.
Ou alors peut-être qu’il se les lave juste super bien, sur ce coup-là on ne peut pas trop s’avancer mais globalement, méfiance.
Il/elle prend des poses bizarres devant les caméras de vidéo-surveillance.
C’est plus fort que lui/elle, et voilà que je me refais un bun bien haut sur le crâne ou que je lisse mes cheveux au-dessus des oreilles en fronçant les sourcils à la James Dean. (James qui ?)
D'un coup, il/elle ne sait plus conjuguer le subjonctif.
Il/elle dit « faut que je soye là à l’heure », et ose même parfois « Faut pas qu’on va ici. »
Elle revendique haut et fort d'être une emmerdeuse.
Dans sa bouche (qu’elle aime glossée), ça sonne comme un compliment qu’elle s’adresse à elle-même. Mais quand elle le dit, elle baisse un peu les yeux quand même avec un air coupable, façon « C’est pas de ma faute si je suis une princesse. » Depuis qu’elle a découvert le mot « attachiante », elle hésite à se le faire tatouer dans le bas des reins.
Il commence ses phrases par "je suis quelqu'un qui".
C’est pour prouver qu’il a beaucoup de recul sur lui-même, et une grande finesse dans son auto-analyse. Il pense que du coup on va l’excuser, parce que « faute avouée faute qui n’amasse pas mousse. » Alors pour justifier son agressivité il dit par exemple : « Je suis quelqu’un qui encaisse, encaisse, et un jour, ça pète. »
Il/elle supprime les "que" dans les phrases.
Ca donne, par exemple : « Moi je trouve les gens ils se rendent pas compte ils abusent. » Ou encore (mais accrochez-vous, ça se complique) : « Elle a dit il croit son pote il sort avec l’autre. » Ne nous demandez pas pourquoi ils font ça, on ne comprend pas. Et on aimerait surtout savoir ce qu’ils font de ce temps gagné en supprimant les pronoms relatifs.
Tout n’est pas encore joué, et si vous gardez l’oeil bien ouvert, il y a toutes les chances que les choses se terminent bien. Allez, ça va aller. On vous aime. Bisous doux.