Un des bénéfices de l’abolition de la monarchie en France dès 1792 fut entre autre de ne plus avoir à refiler un prénom royal à son rejeton, voire pire, à sa rejetonne, pour être à la mode. Car si la majorité des rois de France se prénommèrent Louis, les Reines eurent souvent des prénoms à coucher dehors. Tout le monde n’a en effet pas la chance d’avoir une Reine qui s’appelait Elisabeth.
Basine
A défaut de se faire un nom dans l’Histoire, Basine de Thuringe influença sans le savoir les prénoms des futurs Rois de France. 17 au total s’appelèrent ainsi Louis, déclinaison du prénom qu’elle donna à son propre fils : le petit Clovis, considéré comme le premier Roi des Francs. Quant à Bas(s)ine, son prénom en forme de cuvette, n’eut étonnamment pas le même succès.
Ultrogothe
De son temps, au VIème siècle après J.-C., Ultrogothe était un prénom hyper commun : le Emma dE l’époque en gros. Reine des Francs de Paris, elle se maria à un certain Childebert 1er qui partageait avec elle, un prénom à la con. On ne va pas se mentir, les Ultrogothe se font rares aujourd’hui, sauf peut-être parmi les fans de death métal qui voient dans ce prénom guttural, la promesse d’un nouveau refrain accrocheur: Ultrogooooothe !
Gondioque
Gondioque, reine des Francs un peu avant Ultrogothe, eut une vie à la hauteur de son prénom : super glauque ! A la mort de son époux le Roi Clodomir d’Orléans, le frère de ce dernier, Clotaire 1er, l’épousa afin d’accéder au trône, avant quelques années plus tard, de faire assassiner les enfants nés du premier mariage de son épouse (avec Clodomir donc, suivez un peu !). Pas rancunière, ou simplement parce qu’elle tenait à la vie, Gondioque eut 3 enfants avec Clotaire avant de casser sa pipe à 37 ans seulement. Bref, un prénom vite oublié par l’Histoire et par les classements des prénoms les plus populaires en France.
Radegonde
Quatrième épouse de Clotaire 1er, qui décidément devait fantasmer dur sur les femmes au prénom bizarre, Radegonde vécut une vie pieuse qui l’éleva au rang de Sainte notamment pour avoir créé l’abbaye de Poitiers. Canonisée certes, mais ces honneurs religieux ne purent empêcher son prénom de tomber dans l’oubli, au grand soulagement des petites filles d’aujourd’hui qui s’épargneront ainsi le joies des sobriquets de « Radegonde, Ras d’égout ».
Vuldetrade
Mariée à 25 ans en seconde noce à ce fripon de Clotaire 1er (encore lui), Vuldetrade fut répudiée par son époux qui la refourga quelques années plus tard au Duc Garibald de Bavarois, à qui elle donna 7 enfants qui perpétuèrent la lignée des prénoms vieillots tels que Gundoald, Grimoald, Gundoald et Tassilon pour les garçons, et Théodelinde, Gertrude, Romilda et Ewin pour les filles.
Audovère
Reine des Francs assassinée sur ordre de Frédégonde, prétendante du roi Chilpéric, qui l’a remplaça sur le trône, Audovère disparut des livres d’Histoire aussi rapidement que de la liste des prénoms à la mode. La mode en effet, a beau n’être qu’un éternel recommencement, il y a des limites à ne pas franchir. On espère donc le retour en grâce du prénom Aud’ovaire le plus tard possible, pour le bien-être des futures petites filles.
Gerberge
Mariée à 15 ans, veuve à 26, Gerberge de Saxe se remarie dans la foulée mais cette fois au Roi de France, Louis IV d’Outremer, à qui elle donne 7 enfants, dont une autre Gerberge, histoire sans doute de donner une chance de perpétuer son prénom. Visiblement avec peu de réussite. Et aux dernières nouvelles, personne ne s’en est jamais plaint.
Bertrade
Ça sonne comme le féminin de Bertrand, qui vient du vieil allemand « Berhrt Hramm » qui signifie « brillant corbeau ». Brillant certes mais pas assez pour séduire les futures mamans au moment de nommer leur progéniture. Et ce n’est pas plus mal ainsi.
Chimnechilde
Chimnechilde n’est pas un prénom que l’on prononce. A la limite, on peut l’expulser tel un éternuement sans trop savoir ce qui va sortir. Par contre, il est sans doute, le prénom préféré des orthophonistes en même temps que le plus redouté de leurs patients.
Richarde
Naître avec du sang bleue n’est déjà pas toujours facile à vivre, mais ce n’est rien comparé à l’épreuve de devoir vivre avec un prénom en guise de signe extérieur de richesse !