Tous les ans, c'est la même histoire... La Coupe de France est l'occasion de s'indigner du salaire de ces professionnels qui se font cueillir sur un stade champêtre par une équipe de charcutiers et d'employés des postes mouillant le maillot pour leur clocher. Et aussi l'occasion de sauver la saison du PSG. Mais quand vient la finale, ça ne rigole plus, et on réalise en égrainant les souvenirs que ça reste un bien belle compétition qui peut aussi sauver la saison des amateurs de foot. 10 finales qui restent dans l'histoire et font de cette épreuve la "vraie" Coupe: le but de José Touré, la sacoche de Borelli, la collection de l'OM...
- PSG-FC Nantes 3-2 (1983) : la plus "belle". Les archives de la FFF retiendront le second trophée des Parisiens, les amoureux du foot se souviendront surtout du but de brésilien de José Touré (voir à la 4eme minute). Un amorti de la poitrine dos au but, jonglage (jonglerie dit Larqué), pivot, reprise du gauche, José entre dans l'histoire de la coupe. Et dans l'histoire du foot tout court.
- Olympique de Marseille-AS Monaco 4-3 (1989) : la plus "papinesque". Au Parc des Princes, Papin inscrit un triplé qui offre le premier doublé Coupe/Championnat fondateur de l'ère Tapie et claque la bise à François Mitterrand. Les buteurs monégasques rejoindront ensuite l'équipe phocéenne à son apogée pour Amoros, et en 2ème division pour Dib.
- PSG - Saint Etienne 2-2 puis péno (1982) : la plus "disputée". Chirac et Mitterrand dans les tribunes, Platini sur le terrain, Borelli et sa sacoche, les barrières sur le bord du terrain... Un autre football. Le match s'achève sur un score nul 2-2 avec égalisation parisienne à la dernière seconde. Pour la première fois, la finale ne sera pas rejouée, on disputera donc une séance de tirs au buts. Les Parisiens auront les nerfs plus solides. Fin d'une époque, dernier match de Platini parmi les Verts qui ne gagneront plus rien, et premier trophée du PSG qui débute son histoire d'amour avec la coupe de France.
- FC Nantes - Calais RUFC 2-1 (2000) : la plus "cordiale". Beaucoup se sont réjouis de la belle aventure de Calais, le petit Poucet qui va au bout du chemin et anticipe la hype Ch'tis de quelques années, Landreau qui lève la coupe avec le capitaine de Calais... Mais la petite arrogance de l'entraîneur Lozano, les moyennes d'âge entre les deux équipes et ce que représente Nantes dans le football ont fait qu'on était pas complètement mécontent que ça s'arrête.
- AS Saint-Etienne - FC Nantes 5-0 (1970) : la plus "cartonesque". On pouvait s'attendre à un duel serré entre la machine stéphanoise d'Albert Bateux et "la révolution en marche" de José Arribas. Il n'en sera rien, les Canaris sont réduits à l'état de gravillons, 5 à 0 pour ce qui reste la plus grosse correction infligée en finale de Coupe de France.
- Toulouse FC - Angers SCO 6-3 (1957) : la plus "prolifique". Toulouse mène 3 à 0 après une demi-heure de jeu sous les yeux d'un arbitre anglais, M. Clough. Le SCO s'accroche, mais se fait punir à chaque tentative, score final, 6-3 et 1er set pour le TFC. Dernier trophée également.
- PSG - OM 2-1 (2006) : la plus "classico". Un 'Clasico' en finale, rien de tel pour redorer l'image d'une compétition laissée parfois au second plan par les grosses écuries de Ligue 1. Bonaventure Kalou ouvre la marque et Vikash Dhorasso sauve la saison du PSG avant qu'ils ne disparaîssent tous les deux du paysage du football mondial. L'OM attendra encore.
- PSG - RC Lens 2-1 (1998) : la plus "psgesque 2". Affiche de rêve (à l'époque hein) pour cette première finale au Stade de France. Paris n'a plus l'avantage du Parc des Princes et affronte le futur Champion de France devant 78 000 personnes. Smicer répond à Rai et Simone, mais trop tard pour permettre aux Sang et Or d'espérer le doublé.
- Montpellier HSC - RC Paris 2-1 (1990) : la plus "bling bling vs terroir". Le Racing Bling Bling Club de Paris, ex-Matra Racing, dernière expérience en date de "ManCitysation" d'un club français, pousse les hommes de Michel Mézy à la prolongation. David Ginola répond à Laurent Blanc et Kader Ferhaoui à la 108ème, mais trop tard pour empêcher Ayache, Cantona, Xuereb et Guérin de remporter le titre. Prochaine étape pour le Racing, la D3.
- En Avant Guingamp - Stade Rennais 2-1 (2009) : la plus "bretonne". L'En Avant devient le 2ème club de Ligue 2 à remporter l'épreuve. Saint-Denis envahi par les Bretons, affluence record, concert de bagadou dans le stade, Alan Stivell qui entonne l'hymne de la Bretagne et l'Equipe qui fait sa Une en Breton. Il était temps qu'on ait un débat sur l'identité nationale dans ce pays.
- (Bonus) FC Metz - FC Sochaux 1-1 puis péno (1988) : la plus "petit club de l'Est". On peut avoir l'impression que nos clubs de l'élite prennent un peu la Coupe par dessus la jambe. Mais que dire alors de cette édition 1987-88, qui voit le FC Metz avancer tranquillement jusqu'au titre sans jamais rencontrer une équipe de D1 sur son chemin ? Après avoir écarté la redoutable formation du Stade Quimpérois et l'éternelle formation du Stade de Reims, c'est une belle équipe de Sochaux qui inquiète les Messins. Michael Madar rate le dernier pénalty, victoire des Grenats de Kastendeuch. Il était temps de créer la Coupe de la Ligue.
Et vous, quels grands souvenirs gardez-vous des finales de Coupe de France?