Filmer le sport ailleurs qu'à la télévision et dans les conditions du direct semble relever de l'impossible. C'est souvent mal fait, peu crédible et relativement ennuyeux. Et puis il y a les petites pépites, beaucoup de boxe notamment, de celles qui relèvent le genre et l'amènent à des sommets rarement atteint. Quoi de mieux que de regarder des acteurs se surpasser à l'écran lorsque l'on est dans un fauteuil confortable avec à portée de main son kilo de pop-corn et sa pinte de coca même pas zéro ? Quand le film vaut le détour comme avec cette sélection de petits bijoux, ça sent la sueur et l'adrénaline...
- Raging Bull de Martin Scorsese (1980) : élu meilleur film de la décennie 80/90 par les critiques américains, le taureau enragé, interprété par De Niro n'a pourtant pas rencontré le succès immédiatement. Quelques nominations et deux Oscars plus tard, il a finalement atteint le statut de film culte et mérite amplement sa première place dans ce classement. Un De Niro magnifique pour un Jake LaMotta sur le fil du rasoir.
- Le grand défi (Hoosiers) de David Anspaugh (1986) : avoir été alcoolique et accompagner une équipe de basket, apparemment médiocre, jusqu'à la gloire, c'est possible. Aux Etats-Unis en tout cas. On est au fond du trou, on revient, "ils méritaient une seconde chance pour finir premier...". Un "Yes we can !" avant l'heure, film référence aux US. Avec Gene Hackman et Dennis Hoper, ça aide.
- Le meilleur (The Natural) de Barry Levinson (1984) : Robert Redford sait aussi murmurer à l'oreille de la batte de base-ball. Joueur prometteur, sa carrière bascule après une blessure par balle. 15 ans plus tard et suite à une convalescence largement consommée, il rejoue et devient naturellement le meilleur. Une sorte de Zidane 2006 version US.
- Rocky de John G. Avildsen (1976) : Rocky, alias Sylvester-Rambo- Stallone, boxeur de seconde zone a l’opportunité de combattre le champion du monde des poids lourds. En filigrane, on y voit forcément une sublimation de l'American Dream. Même quand tu perds (ah mince on vous a dit la fin), tu gagnes un peu, au moins l'amour. C'est simple un scénario au final.
- L'enfer du dimanche (Any Given Sunday) d'Oliver Stone (1999) : Al Pacino incarne le rôle de Tony, qui lorsqu'il n'est pas un mafieux paranoïaque, est un entraîneur vieillissant et dont les succès passés ne pardonnent pas les échecs actuels. Les critiques sont mitigées mais le film cartonne au box-office ce qui en fait la crème des films de football américain.
- Million Dollar Babby de Clint Eastwood (2005) : Maggie (Hilary Swank) rêve de ring, de boxe et de K.O. Chaperonnée par Frankie (Clint en personne), elle sera largement servie et après une ascension fulgurante, sa carrière sera balayée par un croche-patte vicieux et illégal d'une de ses adversaires.
- Coup de tête de Jean-Jacques Annaud (1979) : avec un scénario ahurissant, le film n'aura pas attendu le parrainage de Zizou pour faire son trou. Patrick Dewaere en homme un peu paumé, footballeur tantôt conspué, tantôt admiré, tantôt professionnellement, tantôt en dehors des terrains. LE film français du football. Avec le style inimitable des maillots d'époque "Challotine" de l'AJ Auxerre.
- He got game de Spike Lee (1998) : Spike Lee, amateur assumé de basket et fan des New York Knicks, filme Ray Allen, remarquable joueur de N.B.A avant d'être acteur, dans un film très sportif et un brin mafieux. Mélange savoureux de basket, de sentiments et de cinéma avec une excellente BO.
- Les Chariots de feu (Chariots of fire) de Hugh Hudson (1981) : une bande originale restée mythique pour un film qui mélange athlétisme, religion et donc musique de synthétiseur des années 80.
- Ali de Michael Mann (2001) : outre la prestation hors du commun de Will Smith, Ali tient la dragée haute à When we were kings, film documentaire sur le légendaire combat entre Cassius Clay et George Foreman au Zaïre.
PS: non ne pas avoir mis "A nous la Victoire" n'est pas un oubli. Stallone en joueur de foot, on n'a pas pu...
Et aussi The Wrestler, l'arnaqueur...Et vous, vous en voyez d'autres qui sentent le vestiaire ?