Certains réveils sont plus douloureux que d'autres. Comme une seconde naissance : saisi par le froid, la lumière vive, l'air qui pénètre dans les poumons dans une douleur atroce, des matins qui nous disent que la journée ne sera qu'une longue souffrance, une longue attente d'un trépas salutaire. Certains réveils annoncent une journée merdique. Ceux-là plus particulièrement. .
- La fausse alerte
Autant réaliser qu'on peut se rendormir quand on s'est réveillé trop tôt fait plaisir des petits plaisirs de la vie, autant c'est douloureux de faire le même constat quand on a déjà attaqué la préparation de son café, encore vaseux, les pieds nus sur le carrelage de la cuisine. - Le réveil de maman ou "réveil strident"
Plongé dans un profond sommeil réparateur, rêvant de créatures sexuellement désirables, ta mère (ou autre membre du corps familial) surgit telle un(e) lion(ne) enragé(e), tire brutalement les rideaux dans un bruit assourdissant. Et cette chose hurle des énormités sur ton assiduité scolaire ou professionnelle, ton manquement au devoir de déjeuner familial ou ton oubli d'achat de timbres. Bien entendu on est dimanche. - Le réveil sur le parquet
Quand on a un clic-clac, on apprend très vite à dormir au milieu. Sinon, ça bascule. Une loi élémentaire de la physique que l'on intègre après un ou deux réveils traumatisants dans un bruit de tempête. - Le réveil gueule de bois ou réveil bouche ouverte : réveil en sursaut, la bouche ouverte tel un cadavre pourrissant au soleil, tu tâtonnes dans l’obscurité à la recherche d'un verre d'eau salvateur, mais introuvable tout en constatant avec étonnement que ton oreiller est au pied du lit et que tu as gardé tes chaussures. Un inconnu git à tes côtés, mais là n’est pas (encore) la question.
- Le réveil dans un lit inconnu
Réveil en sursaut face à un oeil interrogateur auquel tu réponds par une onomatopée gutturale.
- « Hein ? »
- « J'ai dit t'as de l'eau ? » - La sonnerie-radio-réveil punching-ball
Il est 6 heures, ton smartphone se met à chanter le générique de Dora l'exploratrice « ultra-régressive-pour-commencer-la-journée-avec-le-sourire » déclenchant simultanément des spasmes d'énervement dans tes pauvres membres endormis. De rage, tu mets des droites dans le vide, tu renverses ta table de nuit, tu t'auto-étouffes avec tes coussins, tu maudits Apple/Blackberry/Sony Ericsson/les nouvelles technologies, mais Dora continue de chanter. - Le réveil chirurgical
Sur une table d'opération, les boyaux à l'air, avec des mecs en blanc un peu paniqués. On se dira que c'était un mauvais rêve en touchant sa cicatrice. - le réveil "Hell's Angels"
Évoqué par Hunter Thompson lors de son enquête en immersion auprès des légendaires Bikers américains dans les années 1960 : le premier qui s'endort, on le jette dans le feu. Ou on lui pisse dessus. L'humour de motard, c'est particulier. - Le réveil "boite à clous"
Tradition de soirée arrosée, on réveille le premier convive assoupi dans son premier sommeil, après lui avoir peinturluré le visage au feutre, avec une lampe torche dans la gueule et une question sibylline "Ou t'as mis la boite à clous?!..." "hein...de.. de quoi?... la boite à quoi?..." "LA BOITE A CLOUS, ELLE EST OU???". Des heures de rire garanti. - Le réveil « Cube » ou le réveil paranormal
Après avoir vu les premières minutes de ce film scénaristiquement douteux tous les réveils ci-dessus semblent anodins et presque plaisants. Le réveil "Lost" se défend également.
Et vous, en forme ce matin?