Salut mes petites cailles. Je me suis donné beaucoup de mal à vous servir les meilleurs films de 2021, et aussi les meilleures séries de 2021. Mais comme pour tout, il faut un yin et un yang. Voilà pourquoi on se penche aussi sur les plus grosses daubes de l’année. Je vous rassure, je ne les ai pas vues, pas que ça à foutre d’aller voir des films tout pourris au ciné la vie est trop courte pour voir des personnages interprétés par Christian Clavier.
Lui, de Guillaume Canet
OK on est déso on suit la meute alors qu’à la base on aime beaucoup les films de Guillaume Canet (Rock’n’roll, à jamais dans mon coeur) mais là, les mauvaises critiques ont été tellement unanimes qu’on doit bien constater que c’est un four complet.
La critique très véner qu’on a préférée : « Il faut absolument signaler à Canet qu’un imposteur a usurpé son identité pour tourner cette chose. Il ne nous reste que nos yeux pour pleurer devant ce désastre non dénué de suffisance. Préparez vos mouchoirs. Les petits ? » (Le Figaro)
La raison de le voir quand même : tout le monde a détesté, franchement pour moi c’est une bonne raison. En plus sur l’affiche vous trouvez pas qu’on dirait trop Edouard Baer alors qu’il joue même pas dedans ? Ça m’a inceptionné le cerveau.
Seize printemps, de Suzanne Lindon
Le truc pratique avec ce film c’est que la bande-annonce est un indice majeur pour ne surtout pas aller voir ce film. Là dessus, on rajoute une Suzanne Lindon pas trop préparée aux interviews qui fait la promo de son film sur les plus grands médias (quand on est la fille de Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain, ça passe bof) et qui a en plus le mauvais goût de déclarer sur France Inter « Mais j’ai peur des extrêmes, et j’ai l’impression que mon féminisme s’arrête à l’endroit où les femmes voudraient dépasser les hommes, se venger d’eux pour avoir eu un pouvoir trop important trop longtemps ». On s’en serait bien passé. Bref, on ne se joint pas aux fielleux qui se sont littéralement acharnés sur la jeune femme, mais on pense toute de même qu’on aurait pu passer une aussi bonne année sans ce film.
La critique très véner qu’on a préférée : « C’est l’insupportable promo de Seize Printemps, le film de Suzanne Lindon-Kiberlain, qui réalise son premier long-métrage à 21 ans – et uniquement grâce à son talent, on ne vous laissera pas dire le contraire – qui a jeté le feu aux poudres. Un long débat de déontologie journalistique s’est ouvert au sein de la rédaction de Frustration : devais-je aller endurer ces 74 minutes de torture pour pouvoir prétendre parler du film, quitte à mettre ma santé en danger lorsque l’on connait les possibles effets d’une montée de tension prolongée ? Et pourtant, impossible de me défaire du sentiment peu humble d’être parfaitement capable de raconter l’entièreté du film en ayant simplement vu l’infernale bande annonce. Il y a une raison objective à cela : Seize Printemps s’inscrit dans une vision du monde partagée par la plupart des films dont nous abreuve la bourgeoisie française depuis 60 ans. Le cinéma bourgeois a encore frappé. » (Frustration Magazine : un journal indépendant salutaire dont je vous recommande la lecture quotidienne)
La raison d’aller le voir quand même : Hein ?
Fast & Furious 9, de Justin Lin
Mais en fait au bout d’un moment quand il y a 9 dans le titre et que le film c’est pas Neuf semaines et demi, ou Quoi de neuf Pussycat ? c’est qu’il y a une couille dans le pâté.
La critique très véner qu’on a préférée : « Pourquoi cette volonté étonnante de […] se prendre au sérieux dans un pathos familial à coups de flashbacks avec violons pour finir dans un délire spatial ni fait ni à faire ? » (Paris Match)
La raison de le voir quand même : Si vous avez déjà vu les 8 opus précédents, vous méritez de le voir au moins deux ou trois fois d’affilée.
Godzilla vs. Kong, de Adam Wingard
Quand il y a un « versus » dans le titre c’est aussi un signe que tu vas regarder un film de merde. Bon bah voilà il y a une grosse bébête et une autre grosse bébête et elles se tapent sur la gueule. Franchement autant aller voir un show de catch IRL.
La critique très véner qu’on a préférée : « La faiblesse des enjeux dramatiques et l’inexistence des personnages humains achèvent de rendre ce spectacle purement visuel vide de tout affect. » (les Inrockuptibles)
La raison de le voir quand même : tu as une double passion animalière pour les lézards et pour les chimpanzés.
Les Fantasmes, de Stéphane Foenkinos et David Foenkinos
Des fantasmes racontés par des gens qui ont une vision sans aucun doute très restreinte de la réalité ça donne forcément un truc pas terrible…
La critique très véner qu’on a préférée : « Les Foenkinos Bros. ont signé, ensemble, « la Délicatesse » en 2011. Ici, elle fait singulièrement défaut. Bref, débandade absolue. » (Le Nouvel Obs)
La raison de le voir quand même : Monica Bellucci et Carole Bouquet en couple, ouais allez why not.
Présidents, d'Anne Fontaine
AH ! celui-là je l’ai vu. Ça n’implique que moi mais j’ai été dans l’obligation de quitter la séance avant la fin. Grimer Dujardin et Grégory Gadebois respectivement en Sarkozy et Hollande en fantasmant une alliance fictive des deux ex-présidents ça donne lieu à malaise sans nom où le jeu est aussi caricatural que le propos creux.
La critique très véner qu’on a préférée : « Ce ne sont pas la morale paresseuse de la fable et l’appel final à un réveil citoyen qui rachèteront ce spectacle grotesque. » (Critikat)
La raison de le voir quand même : vous êtes récemment devenu aveugle et sourd.
Reminiscence, de Lisa Joy
Imaginer un Miami sous les flots à cause du réchauffement climatique c’est plutôt alléchant. Manque de pot le film est une foirade absolue dont personne n’est dupe.
La critique très véner qu’on a préférée : « C’est un désastre d’en arriver là, ça ne fonctionne à aucun niveau, ça n’a ni subtilité, ni finesse… et je dois dire que j’avais beau lire les sous-titres je n’arrivais pas à m’intéresser à ce qui était dit tant c’était juste con… que ça soit les explications sur l’intrigue, les rebondissements, les pseudos développements de personnages cramés à des kilomètres… C’est juste mauvais. On jette tout… poubelle… même les acteurs sont nuls… » (critique d’un spectateur ou d’une spectatrice prénommé·e gimliamideselfes)
La raison d’aller le voir quand même : Hugh Jackman bordel… C’est mon Hugh ça.
Infinite, de Antoine Fuqua
Bon… on avait dit qu’on arrêtait les films avec Mark Walhberg. Ça suffit à la fin vous cherchez aussi.
La critique très véner qu’on a préférée : « Un film issu d’un algorithme Netflix. Une sorte de melting-pot de film à succès mais qui n’en sera jamais un. » (critique de Christophe L. sur Allociné, très inspiré, et inspirant).
La raison de le voir quand même : Bah non. Cherchez pas au bout d’un moment.
Fils de Plouc, de Harpo Guit et Lenny Guit
On est sur un cas d’école. Il y des gens qui ont vu dans ce film un chef d’oeuvre, d’autres une purge. Pour trouver votre camp je vous recommande la première scène avec du caca grillé à la poêle.
La critique très véner qu’on a préférée : il n’y a pas vraiment de critique de ce film, je pense que les gens ont du mal à se prononcer. Ou alors qu’ils se sont barrés après les 5 premières minutes.
La raison d’aller le voir quand même : la torture dure 1h10.
Le sens de la famille, de Jean-Patrick Benes
Un famille se réveille un matin avec l’esprit de chacun dans le corps d’un autre. Ça aurait pu être sympa ce côté freaky friday si c’était pas complètement foiré.
La critique très véner qu’on a préférée : « D’une nullité abyssale, comment peut on produire une telle daube, j’ai été choqué par le jeu de Dubosc, je n’en pouvais plus et j’ai du interrompre le visionnement, car j’étais mal a l’aise par un tel déploiement d’inanité. » (critique Allociné de Cooksowell, un·e spectateur·ice déçu·e)
La raison d’aller le voir quand même : oui.
Annette, de Leos Carax
Prix de la mise en scène au festival de Cannes, on a pourtant décidé de complètement chier sur ce film. Oui on aime être à contre courant de la vie, c’est ce qui fait notre sève.
La critique très véner qu’on a préférée : « putain commen cé tro pourri les chansons et tout lààà et pui le bébé poupée j’ai envie de l’exterminé tellman sa ma gavé » (critique à chaud de moi)
La raison d’aller le voir quand même : pour la première scène du film qui, je dois le reconnaître est extraordinaire (avec une chanson de Sparks qui marquera à jamais l’été 2021).
On a épargné tous les films d’humoristes mais franchement y’en a qui méritent pas. On a aussi épargné Le dernier voyage parce que c’est un premier film et que c’était couillu de faire de la SF mais à un moment Jean Reno il dit quand même « la chose que j’ai besoin » et ça c’est interdit.