Apporter ta bouffe au taf, ça peut donner lieu à quelques tensions entre toi et tes collègues. Parce qu’on a nos goûts bien à nous mais ils ne sont pas forcément au goût de tout le monde. Or certains collègues sont en mode balek et ramènent leur merdes puantes dégueulasses en faisant fi du bien-être de leur entourage. On a donc dressé une typologie des aliments les plus vicieux à ramener au boulot pour ne surtout pas te faire d’amis.
Un camembert qui fouette
Que tu aimes le fromage c’est bien. Que tu aimes le fromage qui pue, c’est encore mieux. Vraiment on te respecte, tu es une belle personne tu sais reconnaître les bonnes choses et pour ça on te dit merci. Mais percevoir l’odeur du vieux camembert dégoulinant qui sent le cancer de pigeon alors qu’on est en train de greenlighter un brainsto asap, ça peut être très douloureux à vivre. Donc t’es bien gentil avec ton frometon dégueu mais tu gardes ça chez toi et tu le places sous scellé.
Pourcentage de filsdeputerie de l’aliment : Odeur 85 % / Manque de respect de soi-même 15 %
La pomme que tu vas jamais bouffer et qui va pourrir sur ton bureau les six prochains mois
« Trop mignon, elle ramène des pommes bio pour éviter de grignoter des gâteaux au chocolat, ça c’est vraiment quelqu’un de bien » espères-tu qu’on dise de toi quand tu arbores ce magnifique symbole de vitamine. Mais comme tu es tout de même une grosse crevarde, tu ne la boufferas jamais ta putain de pomme et tu vas juste la laisser là sur ton bureau afin de faire culpabiliser tes collègues qui ont encore le sucre glace des beignets ingurgités sur les commissures des lèvres. Ta pomme meurt ainsi lentement et se décompose jusqu’à ce qu’elle ne redevienne définitivement poussière.
Pourcentage de filsdeputerie de l’aliment : Culpabilisation d’autrui 33 % / Manque de respect du fruit 33 % / Mise au défi de la personne qui fait le ménage de ne pas jeter la pomme 34 %.
Une soupe à l'oignon
C’est très sympa de se ramener un petit plat fait maison, vraiment c’est super ta vie bravo. En attendant, l’oignon ça schlingue, et la soupe à l’oignon ça schlingue tout aussi royalement. Et pire encore que l’aliment lui-même qui fouette sa race, c’est ton haleine post-repas qui risque de causer un évanouissement général dans l’open-space. Alors t’es gentil mais tu remballes ta sousoupe, tu ramènes une salade de riz comme tout le monde et tu fais pas ièch.
Pourcentage de filsdeputerie de l’aliment : 60 % Oignons / 15 % Comté / 15 % Farine / 10 % Bouillon.
Le combo œufs durs thons mayo
Ok on te juge pas mais on te juge un peu quand même, parce qu’à partir du moment où tu ramènes des œufs durs sur ton lieu de travail c’est que tu veux démissionner mais que tu préférerais qu’on te vire pour pouvoir toucher le chômage.
Pourcentage de filsdeputerie de l’aliment : 100 % œufs durs.
Des asperges
Les asperges c’est très bon. Les asperges c’est joli. Les asperges, qui ne voudrait pas en manger ? Personne. En revanche, toute personne qui ingère des asperges sur son lieu de travail sera par la suite condamnée à pourrir les chiottes par l’odeur démoniaque de son urine.
Pourcentage de filsdeputerie de l’aliment : 50 % pisse abondante / 50 % pisse qui pue.
Un artichaut
Personnellement, l’artichaut c’est mon aliment préféré donc je ne m’en vais pas vous jeter la pierre. Mais pour avoir moi-même fait l’expérience de ramener un artichaut dans l’espace de travail, je peux témoigner de la difficulté à manger cet animal sans susciter le mépris de son prochain. Parce que l’artichaut c’est joli au départ mais ça fout un tel bordel sur la fin qu’on est obligé d’avoir 3 m² d’espace à disposition pour éparpiller toutes les feuilles.
Pourcentage de filsdeputerie de l’aliment : 75 % pour cause de flatulences / 25 % pour provocation à l’égard des consommateurs quotidiens de Big Mac.
Un wrap fourré au jus de thon + avocat + M&M's + chèvre + tarama + typhus
Bon on t’aimait bien jusque là mais clairement là tu fais un attentat au bon goût donc le plus simple c’est que tu sautes tout de suite par la fenêtre de façon à ce qu’on ne soit plus jamais confronté ni à ta personne ni à ton alimentation douteuse.
Pourcentage de filsdeputerie de l’aliment : 25 % Cancer / 25 % Herpès / 25 % Mycoses / 25 % Mort.
Un plat préparé à base de poisson
Un bon filet de colin, quel délice. Bon c’est pas vraiment du filet, et pas vraiment du colin mais vue que sur l’emballage y’a marqué « poisson pané » c’est qu’il doit bien y avoir un truc qui vient de la mer là dedans. Bref, le poisson c’est comme le frometon, c’est bon quand tu en manges mais ça pue. Donc remets ce malheureux poisson pané dans son aquarium et reste stable.
Pourcentage de filsdeputerie de l’aliment : 50 % ça pue le poisson / 50 % c’est même pas du poisson.
Des brochettes de barbecue que tu fais chauffer au micro-ondes
D’accord tu ne peux sûrement pas te passer de protéines et tu as un besoin inextinguible de consommer de la viande à tout moment parce que c’est ton médecin qui l’a dit, et même que tu as une ordonnance pour avoir une côte de bœuf hebdomadaire. OK. En attendant mec, si tu arrives à mettre des brochettes bœuf poivron au micro-ondes, c’est que tu as perdu tout sens commun du respect de toi-même.
Pourcentage de filsdeputerie de l’aliment : 50 % enfoiré de ta race / 50 % nazi.
Les chouquettes quand tu es le directeur
On a découvert un ouvrage très chouette de Nicolas Santolaria (mais vous pouvez déjà lire sur Slate cet article pour vous faire une petite idée). Si le livre aborde tout ce qui fait de l’univers professionnel un enfer sucré, enrobé de « bien à vous » et de « cordialement » où la dictature du bonheur empoisonne les employés jusqu’au concours de baby-foot en séminaire, le cas de la chouquette fait tout particulièrement école. Selon le journaliste, ces « chouquettes meeting » qui font fureur réinstaure tout simplement le système hiérarchique paternaliste que la déverticalisation de l’entreprise avait fini par achever, du moins en apparence, « un mode de résolution glycémique des tensions dans lequel Marx aurait vocation à être remplacé par un sachet de Mars ». On n’aurait pas mieux dit.
Pourcentage de filsdeputerie de l’aliment : niquez vos race j’aime bien les chouquettes au travail c’est bon dans la bouche, si je continue à en avoir promis je demanderai pas d’augmentation.