C’est triste, mais il y a des choses que l’on ne doit jamais dire au travail, de toute façon. Non, même pas « pour plaisanter », parce qu’on ne sait jamais qui on peut vexer sans faire gaffe, et qui va aller raconter à tout le monde qu’on reste tard le soir pour photocopier ses organes génitaux.
- Ta gueule.
- Tu pues.
- Désolé-e, j’écoutais pas.
- Ouais, bon, je fais genre ton projet m’intéresse, mais en fait j’ai juste une question : t’as déjà fait le sexe au travail ?
- J’en ai rien à foutre.
- Tu sais, ce serait déjà moins pénible pour nous tous si tu te lavais les dents de temps à autre.
- Ce pantalon est officiellement interdit depuis 1989.
- Non.
- Non, tu t’habilles comme tu veux. Moi, j’aime bien mettre des pantalons et pas juste des collants, mais c’est comme tu le sens.
- Tu me pètes les steaks.
- Si. Tu me déranges. Quelle question con.
- Je crois que je préférerais encore être en train de lécher le vomi poussiéreux coagulé dans les coins sous les sièges du métro.
- Arrête de regarder mon écran.
- ARRÊTE de regarder mon écran.
- ARRÊTE-DE-REGARDER-MON-ÉCRAN.
- J’arrive pas à croire que tu gagnes trois fois plus que moi alors que tu ne sais même pas faire tes lacets.
- Parce que.
- Non.
- Je t’en pose, moi, des questions ?
- Quitte à me piétiner pendant que je suis à terre, n’oublie pas de me mettre un coup de talon dans les yeux. Tant qu’à faire.
- Ça ne m’intéresse pas.
- Ça m’intéressait jusqu’à ce que tu m’en parles – et tout de suite, c’est devenu très chiant.
- Vous me faites chier, je me casse boire des bières.
- Non mais il doit y avoir un gros malentendu : on n’est pas amis.
- Tu ressembles à un gros gigot moisi avec une perruque.
- Non.
- NON.
- Vous êtes vraiment une belle grosse bande d’enculés.
- Non.
- J’arrive pas à croire que je suis entouré-e uniquement d’hypocrites vulgaires et condescendants.
C'est comme ça qu'il faut faire...
Lâchez-vous. Vous avez le droit.