Le retour au bercail quand on est expatrié depuis plusieurs mois peut être un peu fatiguant, notamment au début. Et force est de reconnaître que certains personnages ne vous aident pas beaucoup à mettre rapidement derrière vous les difficultés des premières semaines. Top 7 de ces individus qui, par leur maladresse ou leur caractère, vous font un peu regretter d’être rentré.
- Celui qui vous donne des nouvelles du front
"T'as su que l'Allemagne était championne du monde?" Merde, non, je suis passé complètement à côté! J'étais depuis un an dans un coin sauvage qui s'appelle l'Irlande, on m'a bien envoyé deux ou trois pigeons, mais ces barbares les ont mangé... Et alors c'est quoi cette histoire? Steve Jobs serait malade? - Le distributeur de stéréotypes en gros
Celui-là, il n’a jamais mis les pieds dans le pays d’où vous revenez. Ça ne l’empêche pas de débiter, avec un aplomb sans faille, une litanie sans fin de lieux communs et de généralités. Non Jean-Daniel, tous les Chinois ne sont pas petits et je n'ai pas mangé de chien à Pékin. - L’encyclopédie vivante
Le contraire du premier : hyper cultivé, il en sait beaucoup plus que vous sur l’histoire, la géographie et l’art du pays dont vous revenez. Il ne peut concevoir que vous n’ayez pas visité l’incroyable exposition de sculpture post-communiste d’Irkoutsk, ou que vous n’ayez pas dévoré la production littéraire cubaine des cinquante dernières années. Le bougre s’assure au passage de la présence d’un public nombreux et attentif, afin que vous ayez pleinement honte de votre manque de culture crasse. - Le passionné
Lui, le Japon, il n’y est jamais allé, mais c’est son rêve. Il est parfaitement bilingue, a fait poser des tatamis dans toute sa maison, roule lui-même ses makis et ne jure que par Murakami et Ghibli. Votre retour lui offre une chance unique : il vous assaille de questions, prend en notes vos réponses et ne vous lâche pas d’une semelle. Certes, la discussion est intéressante (même s’il idéalise un tantinet), mais ce dont vous avez besoin, c’est de reprendre le fil de votre vie ici, pas de revivre chaque seconde de votre vie là-bas. - Celui qui n'avait pas percuté que vous étiez parti
Souvent un patron de bar qui croit bon de vous dire "Et ben, tu sors plus?". Bon, c'est appréciable de ne pas être la bête curieuse à chaque sortie, mais quand même, on ne s'est pas privé de camembert et de baguette pendant toutes ces années pour qu'on vous empêche d'avoir la meilleure anecdote aux soirées. Être tranquille au retour, d'accord, être ignoré, non. - Le revenant
En trois ans, il n’a pas répondu à un mail ou passé un coup de fil, il n’a jamais été disponible pour un pot ou un resto lors de vos vacances annuelles en France. Rien, nada, pas même un poke sur Facebook. Mais maintenant que vous êtes rentré, il trouve franchement gonflé que vous ne puissiez vous rendre à son prochain barbecue dominical sous prétexte d’avoir à trouver un appartement, inscrire votre fille à l’école et finir la déclaration en douane de votre déménagement. Bah alors, t’as oublié les amis ? - Celui que vous ne reconnaissez plus
C’était pourtant un bon copain. Vous l’avez contacté dès votre arrivée. Et là, devant la bière qui tiédit, après quelques anecdotes et questions de pure forme, vous vous rendez compte que quelque chose a changé. Vous n’avez rien à vous dire et vous vous ennuyez tous les deux. La bière avalée, vous abrégez la discussion sous un motif quelconque, vous promettant de vous revoir vite, en sachant l’un et l’autre que vous ne vous reverrez pas. Ce n'est pas de sa faute mais ça ne facilite pas le retour à la maison. - L’aigri
Peut-être qu'il ne s'est rien passé de bien pour lui pendant votre absence. Toujours est-il qu’il vous en veut de tout ce qui a pu bien tourner pour vous, et vous le fait savoir par de petites phrases assassines. Tu vas t’acheter un appartement ? Forcément, tu rentres riche, maintenant que tu as pu exploiter les indiens pendant trois ans. Tu t’es marié ? C’est clair, c’était plus facile pour toi de trouver une nana là-bas, ben oui, tu la sortais de la misère, elle n’a pas dû hésiter longtemps… Le tout entrecoupé de commentaires sur la misère de la vie en France et les conneries des politiques. Et de conclure par un « Mais maintenant, t’es de retour, fini la belle vie ! Va falloir trimer, t’aurais peut-être pas dû rentrer… ». Et après une conversation avec lui, vous commencez à penser qu'il a peut-être raison. - L’hyperactif
Souvent votre meilleure copine – ou votre maman. Elle a tout lu sur les difficultés de la réadaptation après une expatriation et vous a préparé un programme d’enfer : lundi, piscine parce que le sport est bon pour se remettre du décalage horaire. Mardi, soirée retrouvailles, "J’ai invité tout le monde, ils vont être trop contents de te revoir, il y a même Pierre et Sophie qui montent de Lyon". Mercredi, visite d’appartements, "C’est important que tu te sentes vite chez toi, sinon tu vas avoir du mal à reprendre tes repères". Jeudi blind date, "Mais si tu sais, Sylvie qui était à la soirée de mardi ? Ecoute, tu lui plais, invite-la au cinéma, c'est pas bien de rester seul." Vous rêviez de vous remettre doucement de votre jet-lag en comatant dans le canapé ? Dommage... - A peu près tout le monde
Pendant des mois, voire des années, vous avez chopé le réflexe de vous retourner à chaque fois que vous entendiez parler français. Et même au retour, dans le RER depuis Roissy Charles de Gaulle, vous avez tiqué à chaque fois que vous entendiez "Allô? T'es où, là?" hurlé dans un portable. Il faudra vous y faire, en France, il y a plein de gens qui parlent votre langue.
Et vous, quels sont les gens qui vous ont le plus agacé lors de votre retour d’expatriation ?