La grève fait clairement partie de notre patrimoine national. Une sorte de savoir-faire hérité de nos aïeux qui nous pousse à aller gueuler dans la rue, ou simplement à rester bien au chaud chez soi, plutôt que d’aller bosser. Et visiblement, on n’est pas les seuls en Europe à refuser de s’asseoir sur nos fameux acquis sociaux.

Chypre

Sur les 10 dernières années, les Chypriotes détiendraient le record du nombre de journées de grève avec plus de 2000 jours à défiler dans les rues sur la période pour un échantillon de 1000 personnes. Faites le calcul, ça fait 5,7 années passées à brandir des pancartes et à traiter le gouvernement et l’Europe de salauds.

La Grèce

Officiellement en crise depuis 2008, la Grèce a finalement renoué cette année avec la croissance (+ 1,8%). Ce qui ne veut pas dire pour autant que ce soit la fête du slip pour tout le monde. Au contraire, avec 25 % de chômage cette année encore, les Grecs continuent régulièrement de brandir leurs pancartes protestataires pour tenter de garder la tête hors de l’eau, et ce malgré l’annonce de nouveaux nouveaux serrages de visses budgétaires. Si vous partez en vacances en Grèce, renseignez-vous avant sur les grèves annoncées. Elles sont particulièrement carabinées.

Le Danemark

Selon une étude signée Eurostat, le nombre de jours non travaillés à cause des grèves a pendant longtemps été au Danemark 2 fois supérieur à celui enregistré en France. Ce chiffre commence a dater (2008) et depuis le droit de grève a été largement encadré, même s’il arrive encore que des mouvements spontanés soient lancés contre des injustices criantes. Comme cette fois, où des employés d’une usine de production Carlsberg arrêtèrent de bosser pendant 5 jours pour protester contre la diminution de leur allocation quotidienne de bière gratuite. C’est aussi ça la lutte sociale !

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"*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

La France

Is in the air… mais aussi dans la rue. Et pas qu’un peu. Notre beau pays est à la hauteur de sa réputation de passer son temps à râler, si possible en emmerdant le plus de monde au passage. Et la grève ne concerne pas seulement les fonctionnaires. De 2005 à 2012, le secteur privé a enregistré une moyenne de 139 jours d’arrêts volontaires de travail pour 1000 salariés, soit environ 10 fois plus que ces fayots d’Allemands (16 jours).

L’Espagne

Réformes des lois travail, déclaration d’indépendance, austérité.. l’Espagne a le sang chaud dès qu’il s’agit de défendre dans la rue les droits du peuple. Et ça ne date pas d’hier. En 1855 déjà, la Catalogne connut la première grève générale de l’histoire du pays pour exiger la liberté d’association et la réduction de la journée de travail. Une grève qui fut brisée par l’armée et suivie par des condamnations à de longues peines d’emprisonnement et à la déportation d’ouvriers grévistes vers Cuba. Heureusement, les temps ont quand même bien changé.

La Belgique

Vous voyez grosso modo pourquoi les Français font grève ? Acquis sociaux et tout le toutim ? Eh bien en Belgique, c’est à peu près le même discours, notamment du côté des transports publics ferroviaires régulièrement touchés par des grèves dites sauvages, avec des débrayages imprévus de quelques heures par jour. Juste ce qu’il faut pour se faire entendre… et faire gueuler (en vain) les usagers. Les Belges ne sont décidément pas nos voisins pour rien.

La Norvège

On ne dirait pas comme ça, mais derrière leurs gueules de chérubins, se cachent de gros syndicalistes moustachus, qui n’hésitent pas à battre le pavé pour manifester leur mécontentement. Tout ça alors que paradoxalement, la Norvège serait le pays où les gens sont les plus heureux au monde, avec une économie qui ne s’est jamais aussi bien portée. Les Norvégiens ont clairement des problèmes de riches. En gros, leurs salaires sont tellement élevés qu’ils aimeraient bosser moins, ce qui leur permettrait de vivre heureux sans trop trimer. Travailler moins pour vivre plus en somme.

La Finlande

En 2015, le gouvernement finlandais a mis un paquet de salariés dans les rues après avoir annoncé un plan de mesures censées sortir le pays du marasme économique dans lequel il patinait depuis au moins 3 ans. Réduction du nombre de congés payés, des salaires dans la fonction publique, baisse de moitié de la durée d’indemnisation chômage (250 jours au lieu de 500). Bref, un sacré bordel qui bloqua le pays pendant plusieurs jours. Aujourd’hui encore, la Finlande se met régulièrement en grève, notamment dans les transports publics, inquiets d’une prochaine mise en concurrence… tiens, tiens. Le pays serait aujourd’hui parmi les 5 pays européens qui enregistrent le plus de grèves chaque année. Sauf l’hiver, fait quand même trop froid et trop nuit pour aller se geler dans les rues.

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

L’Irlande

Le pays d’adoption de Google, Amazon, Apple and co a beau être un paradis fiscal en Europe, les travailleurs de leur côté n’ont pas forcément la belle vie. En tout cas, ils ne se privent pas pour descendre dans la rue afin de manifester leurs nombreux désaccords. L’Irlande est actuellement le 8ème pays qui compte le plus de jours de grève, avec une forte représentation des femmes dans un pays où l’avortement peut vous envoyer 14 ans en prison (contre 10 pour un viol).

L’Italie

Grèves dans les transports ferroviaires, dans les aéroports, les compagnies aériennes, les taxis contre Uber, l’Italie est souvent en tête de cortège dès qu’il s’agit de défendre les intérêts des travailleurs. Mais pas seulement. Les Italiens savent aussi se mobiliser en faveur des autres et notamment des enfants immigrés. Actuellement, 70 députés italiens, dont le ministre de l’Infrastructure et des Transports, ont entamé une grève de la faim pour protester contre le report d’un vote au Sénat sur un projet de loi visant à accélérer le processus d’octroi de la citoyenneté italienne aux enfants immigrés. Et se priver de manger en Italie, c’est un signe fort.

Vous non plus, vous n’êtes jamais contents ?

Source : independant.co.uk