Aujourd’hui, il est de bon ton de douter de tout, de remettre en question les vérités acquises, de bousculer la science sous prétexte que, si on n’y comprend rien, c’est forcément qu’on cherche à nous embrouiller. Ce scepticisme élevé au rang de clairvoyance également appelée « attends, on ne me la fait pas! » touche tous les sujets, y compris le dérèglement climatique, que tout le monde subi mais dont certains illuminés osent encore douter.
La Chine
Les Chinois ne sont pas à un paradoxe près. D’un côté, le pays est sans doute le plus volontariste en matière de développement des énergies nouvelles, de l’autre, sa population est la plus climato-sceptique de la planète avec 15 % qui pensent qu’il s’agit d’une invention de la vermine capitaliste (dédicace à Bruno Carette). 22 % estiment par ailleurs que l’activité humaine n’a aucun impact sur le réchauffement climatique, et qu’au pire, l’augmentation des températures pourraient avoir des effets bénéfiques dans leur quotidien (42 %). Pour info, les Chinois représentent à eux seuls environ 19 % de la population mondiale ! C’est pas gagné cette histoire.
Les États-Unis
Les Américains seraient 10 à 20 points moins inquiets par le réchauffement climatique que le reste du monde, dont – ô surprise – une majorité de Républicains qui sont 73 % à penser que ce dernier n’est franchement pas une menace majeure (17 % chez les Démocrates). La faute à Trump ? Pas seulement. Dès 2001, le Président Bush décidait de quitter le protocole de Kyoto qu’il jugeait trop injuste et coûteux pour l’économie américaine. 20 ans plus tard, le pays continue d’avancer avec les mêmes œillères, son président tweetant notamment que le « concept de réchauffement climatique avait été créé par les Chinois pour rendre l’industrie américaine moins compétitive ». La Chine : bouc-émissaire officiel de tous les maux selon Donald Trump (COVID etc.)
L’Australie
Les Australiens sont par nature fatalistes. Un surfeur qui se fait croquer par un requin ? Le squale n’a fait que répondre à son instinct de prédateur ! Des incendies ravagent chaque été un peu plus les côtes ? La faute à pas de chance et certainement pas à un quelconque dérèglement climatique. Le constat est certes caricatural mais résume pourtant assez bien la mentalité des Aussies. Selon une récente étude, 29 % de la population n’aurait pas constaté de changement climatique notoire ces dernières années et 14 % se dirait même ouvertement climato-sceptique.
La Suède
Greta Thunberg est l’arbre qui cache la forêt des 14 % de Suédois qui affirment ne pas croire au réchauffement climatique, ou plutôt qui n’y voient pas un drame absolu. Bon, en même temps, vu comment ça caille en Suède pendant une partie de l’année, on comprend qu’ils ne soient pas contre quelques degrés en plus. Même si cet argument ne vaut pas un kopeck. Heureusement, on a un petit guide des réponses à donner aux arguments des climato-sceptiques.
La Norvège
La Norvège possède la ville la plus au nord de la planète : Longyearbyen, également appelée par les spécialistes le « ground zéro » du changement climatique compte tenu de sa situation proche du cercle polaire et donc en première ligne du réchauffement et de son impact sur l’environnement. La ville a ainsi vu ses températures augmenter de 10°C en 30 ans avec des conséquences dramatiques comme la présence d’ours blancs affamés, ou des mini tsunamis qui ravagent les côtes lorsque des blocs géants de glace (jusqu’à 23km de long) se détachent et plongent dans la mer… Malgré ces nombreux signaux, 12 % de la population ne croit pas au changement climatique. Plus encore estiment que le réchauffement serait d’origine naturelle et se lissera avec le temps. Une théorie qui a elle aussi de quoi laisser sceptique !
L’Arabie Saoudite
Bizarrement, le plus gros producteur mondial de pétrole n’est pas très chaud à l’idée de revoir en profondeur nos habitudes de vie pour protéger le climat (et nos fesses par conséquent). En même temps, leur demander de militer en faveur du développement des énergies vertes serait comme exiger d’un végan de faire la promotion du steak tartare ! L’Arabie Saoudite fait ainsi depuis plusieurs années tout ce qu’elle peut pour s’opposer aux élans en faveur du climat jusqu’à mettre en doute les conclusions scientifiques du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, un organe de l’ONU).
La Belgique
Ils sont peut-être sympas, mais il y a quand même 9 % des Belges qui prendraient le changement climatique pour une vaste blague, soit presque le double qu’en France (5%). Pire encore, une étude mondiale réalisée en 2019 révéla que 25 % des Flamands et des Wallons – pour une fois d’accord – avaient des doutes quant à la responsabilité de l’activité humaine sur les dérèglements climatiques. L’humour belge, ce n’est décidément plus ce que c’était !
Le Canada
En 2017, un Canadien sur quatre estimait que le changement climatique était d’origine naturelle et sans aucun danger pour la terre. L’étude alla même jusqu’à dresser le portrait robot du climato-sceptique canadien : un homme âgé de 45 à 54 ans, avec de faibles revenus, sans formation universitaire… mesurant moins d’1m70, droitier, avec une haleine chargée et un prénom commençant par un D. Si vous croisez ce genre d’individu, évitez impérativement tout contact !
La Finlande
Avec un tiers de son territoire situé au dessus du cercle arctique, la Finlande est aux premières loges du réchauffement climatique. La population n’a d’ailleurs pas attendu que le sujet se médiatise pour changer ses habitudes afin de diminuer l’impact sur l’environnement. Problème : le réchauffement est global et leurs efforts vains alors que le reste de la planète poursuivait ses mauvaises habitudes. Résultat : de nombreux Finlandais considèrent aujourd’hui qu’ils en ont assez fait et s’opposent aux nouvelles mesures – notamment sur le carburant – censées participer à limiter le réchauffement climatique. Ce n’est certes pas du scepticisme mais un raz-le-bol de devoir se plier à de nouveaux efforts imposés par les autorités. Une défiance qui a remplacé la question de l’immigration dans la propagande du parti d’extrême-droite, des Vrais Finlandais… Tout un programme.