Je vous parle d'un temps que les moins de 10 ans ne peuvent pas connaître. Car cela fait 10 ans que Facebook est né. C'est peu et énorme à la fois. En 10 ans on peut passer de lycéen à professionnel accompli, de glandeur invétéré à père de famille, de grosse larve qui croûte devant son PC à... ben grosse larve qui croûte devant son PC. 10 ans, c'est assez pour changer, et bien sûr, qui dit changement dit nostalgie. Chaque refonte de Facebook a connu son lot d'aigris s'insurgeant contre l'évolution, bien sûr on crie un peu au début et on s'habitue, puis on oublie. Petit voyage dans le temps facebookien, à l'époque du web 2.0, souvenez-vous :
- Au début, il y avait ton profil et puis c'est tout
Et oui, avant tu pouvais seulement regarder ta page, celle de tes amis. Tu ne passais pas ton temps sur un mur pollué par des photos, des liens (et des pubs). En gros, avant, quand on espionnait quelqu'un, on avait du mérite, on avait un peu honte, mais on allait de nous-même sur un mur pour mener notre enquête. Maintenant toutes ces infos inutiles nous sont données sur un plateau, c'est triste. - Au début, on s'en foutait que Facebook vende nos infos
Trois statuts, quatre photos de vacances, une adhésion au groupe "les chats c'est sympa" et on avait fait le tour. Maintenant que ça fait 10 ans, qu'on y met tous nos états d'âmes, nos vidéos, nos opinions politiques ainsi qu'un bon millier de photos, c'est plus la même chose. Et puis depuis qu'on a tous vu The Social Network, on se méfie encore plus. A chaque fois qu'on voit une pub personnalisée un poil gênante ou qu'on doit passer un entretien d'embauche, on se dit qu'il faut arrêter, mais rien n'y fait. C'est ça être accro. - Avant, tu pouvais faire caca sur le mur des gens
Ça a commencé avec du pipi et puis ça a dégénéré. C'est devenu la folie, tout le monde l'a fait et puis d'un coup c'est parti. Normalement c'est encore faisable, mais c'est passé de mode. C'est encore "so 2009", mais bientôt ce sera vintage et ça sera re-cool. - Avant, nos parents n'y étaient pas
On n’avait pas à se poser cette question fatidique : "est-ce que je l'accepte ou pas ?" Et bien sûr, si j'accepte, qu'est-ce que je leur laisse voir ? Déjà ils le prennent mal qu'on mette 1 an à accepter, mais s'ils se rendent compte qu'à part notre photo de profil ils n'ont pas accès à grand-chose ? Au final le pire, ce n'est sera peut-être pas qu'ils voient, mais le contraire, ce que vous voyez vous. Vous en apprenez beaucoup, voire beaucoup trop... - On pouvait faire des Tops
Rappelez-vous, on pouvait faire des top 5 qui s'affichaient sur nos murs. Genre les 5 meilleurs albums du monde, les 5 choses auxquelles je suis accro. C'était super, c'était le bon temps, tout ça, tout ça. Mais nous chez Topito, on trouvait ça naze, voire dangereux donc on a appelé notre ami Mark et on lui ademandéimposé de virer ça au plus vite. Déjà, ça nous ruinait le business et en plus les gens se sont mis à penser qu'on pouvait faire des tops facilement. - Il y a eu une vie avant le like
Si vous avez un site, un blog, ou même si vous postez des statuts se voulant rigolos, vous savez. Aujourd'hui le like dirige le monde. Cette entité malfaisante a pris le contrôle de nos vies et plus rien ne peut l'arrêter. Un statut a moins de 10 likes et c'est l'assurance de passer une journée déprime. A contrario, si l'un de vos billets dépasse les 100, vous êtes sûrs que le monde entier vous aime et vous sortez le champagne. Au tout début, les pouces on les lâchait comme ça sans réfléchir. Maintenant qu'on connait leurs impacts, nos décisions sont pesées murement. "Cette vidéo de chien qui pète mérite elle vraiment mon approbation ... ?" - Y'avaient des groupes, pas des "fan page"
Et ces groupes n'étaient pas tous tenus par des gens qui donneraient leur mère pour un pouce, tout en nous demandant notre avis 5 fois par heure "regardez ce chat, mettez pouce si vous l'aimez". Ces faux Community Manager qui se sentent obligés de poster 15 fois par jour pour faire vivre leur fan page de pull en cachemire ne polluaient pas nos journées et c'était bien. A la belle époque, les groupes c'était des groupes. On adhérait à la philosophie du truc et c'était tout. - On pouvait refuser quelqu'un pour de bon
Avant, lorsqu'on recevait une demande d'ami, on pouvait "accepter" ou "refuser". Maintenant, et sûrement pour paraître moins brutal, on a le choix entre "accepter" et "ignorer". Ignorer quelqu'un au lieu de lui barrer l'accès, c'est presque pire. A contrario, désormais, lorsqu'on se retrouve dans la position du demandeur, on n'est plus vraiment informé du refus de l'autre, tout ce qu'on sait c'est que "notre invitation est envoyée". On rentre alors dans une légère parano "mais est-ce qu'il m'a vu et refusé ou est-ce qu'il/elle n'a pas encore vu ?". C'est encore plus douloureux. - Avant, on pouvait commenter les adhésions de ses amis
Si par exemple un de nos amis devenait "fan de Garou" (ça arrive) ou de "Agrandisseur de pénis", on pouvait se moquer de lui directement. Un petit commentaire cinglant pour lui faire regretter amèrement son choix. Maintenant on le voit, mais on ne peut rien dire, à part constater que son ami est un gros naze. - Avant on pouvait dire n'importe quoi
Il y a eu une période de liberté d'expression sur Facebook qui ne reviendra jamais. Mais ça, c'était avant les signalements, les contenus indésirables, etc. Bon bien sûr, ça a donné des conneries comme des groupes "pour ceux qui aiment violer des enfants morts habillés en nazis". Donc pas que du bon, mais au moins on ne se faisait pas signaler à la première blagounette un peu limite.
Ça vous manque à vous aussi 2009 ?