Antoine Griezmann est devenu LE leader technique de l’équipe de France, tout en étant redevenu un cadre incontournable de l’Atlético de Madrid. Il est champion du monde et champion d’Europe, fut troisième au ballon d’or (une année où il aurait pu/dû le gagner), Antoine, c’est simplement la classe incarnée. Mais Grizou n’a pas toujours été cette espèce de mec à qui tout réussit et qui en plus a l’air méchamment sympa. Il a eu son lot de bons et de mauvais moments.
2005 : son repérage par la Real Sociedad
Jusqu’à 14 ans, personne ne croyait à Antoine Griezmann : trop petit, pas assez technique, il essuyait continuellement des critiques de personnes cherchant à le décourager de devenir un joueur pro. Le FC Metz était ainsi revenu sur la promesse de le prendre dans son centre de formation en raison de sa taille. Mais en 2014 : alors qu’il participait à un tournoi de jeunes sous les couleurs du Montpellier HSC, un recruteur de la Real Sociedad le repère et lui propose un premier essai de deux mois qui se convertit en contrat. Départ vers le pays basque espagnol, donc, pour pour le jeune Antoine qui s’intègre rapidement au centre de formation du club de San Sebastian.
Le jour où Zidane lui a offert son short
Alors qu’il était ramasseur de balles avec la Real Sociedad pour la réception du Real Madrid de Zidane, Beckham, Raul, Ronaldo et Roberto Carlos, Antoine trépigne en attendant la fin du match et se jette par dessus la barrière pour aller voir Zizou et lui demander son maillot. Mais Zidane vient d’échanger son maillot avec un adversaire ! Zidane lui propose alors de le suivre dans les vestiaires et lui offre son short. Griezmann était dingue et conserve encore ce short aujourd’hui.
27 septembre 2010 : sa première titularisation en équipe première de deuxième division espagnole
La Real Sociedad était en ligue 2 espagnole quand Griezmann a pour la première fois débuté un match avec l’équipe première, profitant de la blessure de certains cadres : première titularisation et premier but. Son rendement (5 buts en 4 matchs) lui permet de s’installer définitivement dans l’équipe première qu’il accompagne jusqu’à la montée en première division. Il signe alors son tout premier contrat professionnel. Il n’a pas 20 ans.
2012 : la stagnation puis la blessure
Après deux saisons très moyennes où les thuriféraires du foot pointent du doigt sa supposée inconstance, Griezmann est en crise de confiance. Pire, dès le début de la saison, Griezmann se blesse et est indisponible pendant près d’un mois. Un temps suffisant pour voir son équipe s’effondrer au classement, entrant dans la zone de relégation, un an à peine après être remontée en première division. Mais à son retour, Griezmann redresse la barre. La Real Sociedad gagne 15 matchs d’affilée et se maintient solidement en première division. La maturité, sans doute : désormais leader absolu de son équipe, Griezmann change de statut.
2013 : repéré en Europe
Qualifié pour les barrages de la Ligue des champions avec la Real Sociedad, Griezmann marque une reprise de volée acrobatique contre Lyon lors du match aller et son nom commence à être connu en Europe. Auteur de 10 buts en 34 matchs de championnat, fin 2013, il commence à attirer l’œil de grands clubs européens. Son contrat avec la Real Sociedad, qui court jusqu’en 2015, est plus que jamais menacé.
La déception Arsenal
C’est à ce moment-là qu’Antoine Griezmann est approché par Arsenal qui souhaiterait le recruter pour la saison à venir. Excité à l’idée de jouer dans ce club mythique et dirigé par Arsène Wenger, il refuse toutes les autres propositions qui lui sont faites, avant de déchanter. Car Arsenal, malgré les promesses, ne fera jamais d’offre. Et les rêves d’évasion vers un immense club d’Antoine Griezmann s’envolent temporairement.
27 juillet 2014 : le départ à l'Atlético et la première sélection nationale
Temporairement, car dès l’année suivante, ses résultats sportifs lui valent d’être considérés comme l’un des tout meilleurs joueurs de Liga. Appelé pour la première fois en équipe de France, il mène les Bleus du nouveau sélectionneur Didier Deschamps jusqu’à un quart de finale de la Coupe du monde, perdu la mort dans l’âme face à une Allemagne réaliste. A l’issue de la Coupe du monde, il s’engage avec un autre club espagnol, l’Atlético Madrid, en pleine renaissance après des années difficiles. La saison 2014/2015 de l’Atlético est magique : le club termine troisième de Liga et se qualifie pour la Ligue des Champions.
2016 : deux défaites en finale
Crève-coeur pour Antoine Griezmann au moment où il se retourne sur sa saison 2016. Auteur d’une année canon, il porte l’Atlético en finale de la Ligue des Champions mais perd cette finale aux tirs aux buts contre le Real de Madrid. Quelques semaines plus tard, l’Euro, organisé en France, voit les Bleus parvenir en finale après avoir éliminé l’indécrottable Allemagne en demi. Favorite face au Portugal, l’équipe de France se fait éliminer de la pire des façons par un but dans les prolongations. Griezmann s’effondre : il n’a pas marqué et se sent personnellement responsable de cet échec. Aujourd’hui encore, il est incapable de regarder cette finale perdue.
2016 - 2017 : la difficile confirmation
Griezmann a du mal à se remettre de ces deux échecs et sa première partie de saison est décevante. Irrégulier, peu décisif, notamment face à de grosses équipes, Griezmann est critiqué et sa place est menacée. Malgré tout, l’Atlético lui conserve sa confiance et il décide de rester à Madrid en dépit des propositions alléchantes de Manchester United.
2018 : victoire en Ligue Europa et champion du monde
Le leader technique des Bleus arrive lancé à la Coupe du monde après la victoire de l’Atlético face à Marseille en finale de la League Europa. Griezmann emmène les Bleus jusqu’à la victoire finale en Coupe du monde en Russie après un parcours absolument dingue qui aura été marqué par la révélation du phénomène MBappé. Mais cette concurrence en équipe de France, loin de lui mettre la boule au ventre, le pousse à se surpasser. Ses performances deviennent plus régulières, mais les supporters de l’Atlético vivent très mal le feuilleton estival sur son supposé transfert au FC Barcelone. Après avoir laissé planer le doute pendant plusieurs semaines, Griezmann annonce dans une vidéo beaucoup moquée qu’il reste à Madrid.
Le départ (raté) au FC Barcelone
Il rejoint finalement Barcelone, une des deux plus grosses écuries d’Espagne, en 2019. Mais son intégration est difficile. Face à la concurrence très rude (Messi, Suarez, Dembélé), Griezmann a du mal à trouver ses marques. La presse fait les choux gras de sa supposée mauvaise entente avec Messi. Il partira du club Blaugrana en catimini pour repartir vers son Atlético de Madrid chéri
Coupe du monde 2022: la résurrection
Alors que Deschamps perd ses joueurs les uns après les autres avant la Coupe du Monde, Antoine lui est toujours là, solide, comme pierre angulaire de la sélection des Bleus. Didier Deschamps se base sur lui et Antoine lui rend bien, revenant à un niveau où on ne l’attendait plus. Meilleur passeur de la coupe du monde, transformé en Modric français, rien que ça. Antoine Président.
Il n’a « que » 31 ans. Et nous donnera encore beaucoup de plaisir. Allez Antoine, pousse jusqu’à la coupe du monde aux US (s’il te plaît).