En agrégeant les notations IMDB, Les Décodeurs du Monde ont étudié la notation de plus de 2000 films de grands réalisateurs pour essayer de déterminer une corrélation entre la qualité d’un film et sa place dans la filmographie de son réalisateur. Et patatras, c’est tombé : il semblerait que la note médiane du troisième film d’un réalisateur soit la plus haute, généralement, de sa filmographie. Ce qui laisse à penser qu’il faut s’arrêter après trois films, ce que pourra sans doute faire Damien Chazelle après LaLa Land.
La La Land, Damien Chazelle, 2016
Le premier personne ne le connaît. Whiplash, déjà, c’était bien. Mais La La Land, on peut quand même parler de vrai aboutissement. Ne serait-ce que pour la scène d’ouverture démentielle. C’est bon Damien, tu peux t’arrêter.
Z de Costa-Gavras, 1969
Le meilleur film de Costa-Gavras, dont on ne peut pas dire qu’il ait fait beaucoup de bouzes. L’Aveu, Missing, Etat de Siège, Clair de Femme : tout est mortel, et même son premier film, Compartiment tueurs. Mais rien qui soit à la hauteur de Z, dont la portée politique ne sacrifie rien à la drôlerie et à la qualité du jeu et de la réalisation. Un chef d’oeuvre.
La Famille Tenenbaum de Wes Anderson, 2001
Fresque familiale dingue où les obsessions d’Anderson s’affirment, La Famille Tenenbaum est le meilleur film du Texan, après les très réussis Rushmore et (un peu moins réussi quand même) Bottle Rocket. Derrière, ça reste constant et bon, mais l’ambition est quand même moindre.
La Bataille d’Alger, Gillo Pontecorvo, 1966
Film le plus connu de Pontecorvo, resté célèbre pour sa retranscription des combats pendant la Guerre d’Algérie et souvent classé parmi les 50 plus grands films de tous les temps. Lion d’Or à Venise en 1966, le film a déclenché une polémique à n’en plus finir avec la France. Un moment marquant de l’histoire du cinéma et de l’histoire tout court.
La guerre des étoiles, 1977, George Lucas
Mieux que THX 1138 et qu’American Graffiti ; en tous les cas plus important. Mieux aussi que la prélogie Star Wars, en tous les cas plus important. Peut-être George Lucas avait-il raison de s’arrêter de réaliser en 1977 et qu’il n’aurait pas dû recommencer.
Jules et Jim de François Truffaut, 1962
Peut-être pas le meilleur film de Truffaut connu pour la qualité permanente de toute son oeuvre, mais toutefois un film vraiment important, générationnel et marquant. La chanson Le Tourbillon est restée dans les mémoires.
Down by law de Jim Jarmush, 1986
Peut-être le meilleur film de Jarmush, dans lequel il exprime pour la première fois son style à la fois taiseux et rieur. Le réalisateur y pose toutes ses références poétiques et installe clairement son nom dans l’histoire du cinéma.
Les Vitelloni de Federico Fellini, 1953
Bien sûr, ce n’est ni La Dolce Vità, ni 8 1/2, mais Les Vitelloni est une oeuvre majeure dans la filmographie de Fellini. Il s’y émancipe un peu du néoréalisme pour prendre ses thèmes de prédilection (l’oisiveté, l’ennui, les femmes, la camaraderie) à bras-le-corps. Sordi est parfait. Sans Vitelloni, il n’y aurait jamais eu d’Amici miei.
Laurence Anyways de Xavier Dolan (2012)
Le meilleur film de Dolan à ce jour : le plus complexe, le plus ambitieux, le plus original. Melvil Poupaud est incroyable et l’émotion véhiculée par cette histoire singulière de recherche du genre.
Memento de Christopher Nolan (2000)
Ou comment passer de « Je ne suis personne » à « Je suis le type qui fait des films super complexes à forte portée psychologiques regardez-moi je vais devenir trop fort ». Ca restera dans les mémoires.
Troisième is the new premier.
Source : Les Décodeurs