Les anglicismes, ce sont ces petits mots venus de l’anglais et revisités à la sauce d’une autre langue pour l’intégrer. Ce qui est marrant, c’est qu’on a souvent le sentiment que le phénomène est nouveau, alors même qu’on trouve des traces d’anglicismes dans la littérature, même au début du XIX° et que certains anglicismes sont devenus totalement désuets au fil des années. Mais on continue à dire « cool » et Smartphone. En général, c’est l’irruption de nouveaux phénomènes et de nouvelles technologies venues du monde anglosaxon qui motivent la création de ces structures, mais pas toujours.
L'Italien
Il n’y a qu’à écouter la chanson Svalutation d’Adriano Celentano pour s’en rendre compte. L’Italien est blindé d’anglicismes. Cela est dû à plusieurs choses : d’une part la relative fraîcheur de l’unité italienne, de l’autre le lien fort ayant été tissé entre l’Italie et les Etats-Unis, enfin un mouvement contreculturel fort à la sortie du fascisme.
Le Français
L’Académie française et Jacques Toubon ont eu beau se battre contre, les anglicismes sont légions en Français, notamment dans le domaine des technologies et le bullshit talk des bullshit jobs. C’est une affaire générationnelle, mais pas uniquement, de nombreux anglicismes datant du XIX° siècle, déjà, ayant fini par devenir désuets. Et c’est vrai que divulgâcher, ça marche quand même moins bien que spoiler.
L'Espagnol
Il existe un très grand nombre d’anglicismes en espagnol, souvent rebouffés par la langue elle-même et liés aux nouvelles technologies, notamment en Amérique du Sud. Sauf que les autorités linguistiques espagnoles ont développé une politique de lutte contre le phénomène bien plus vigoureuse qu’elle ne l’est, par exemple, en France. Du coup, il est davantage endigué, même si l’issue du combat ne fait pas trop de doutes.
Le Polonais
Le Polonais aussi a bouffé de nombreux anglicismes à compter de la fin du XX° siècle, avec l’essor de la société de consommation, la chute du communisme et l’arrivée des ordinateurs. Moins préparés, les pays de l’Est ont souvent été pris de court par la déferlante anglo-saxonne et le Polonais se teinte de plus en plus de mots anglais.
L'Ukrainien
L’Ukrainien s’est pris de plein pot la vague anglicisante, traduisant dans l’alphabet cyrillique de nombreux mots y compris ayant trait à la vie de tous les jours, à la politique, aux travaux des champs ou à l’automobile.
Le Finnois
Le Finnois conserve la plupart de ses mots, mais sa grammaire et son orthographe sont très fortement influencées par l’Anglais. On écrit ainsi de plus en plus de mots dont le son est chuintant avec les lettres ch et non plus s. Les pays du Nord étant réputés pour leur maîtrise de l’anglais et diffusant à la télévision des films en version originale depuis plusieurs années, les deux langues cohabitent et s’entremêlent de manière assez marquée.
Le Chinois
La langue chinoise tend à s’approprier de nombreux mots anglo-saxons dans le cadre non seulement des avancées technologiques, mais aussi à fins de simplification. Mais faute d’utiliser l’alphabet latin, les Chinois n’écrivent pas nécessairement les mots anglais qu’ils prononcent à l’anglaise. Ainsi, désormais, les jeunes prennent ils le bus et non plus le transport public ; pour autant, ils écrivent bus avec des idéogrammes qui reprennent la sonorité du mot.
L'Allemand
Ce sont avant tous les mots liés à la publicité et au monde du travail que l’Allemand se réapproprie dans une logique de « salut on vous a dit qu’on avait la première économie d’Europe ? ». Mais les anglicismes, en Allemagne, restent relativement marginaux dans la vie quotidienne et sont plutôt l’apanage d’une classe hipsterisante pas très bien vue du reste de la population.
Le Lituanien
Le Lituanien est relativement épargné par les anglicismes, sans doute en raison de son fort lien géographique, historique et politique avec le géant russe. Pour autant, les Lituaniens utilisent un certains nombres de termes anglais dès qu’il s’agit d’évoquer le sport ou l’électronique et l’informatique.
L'Anglais
Jamais vu une langue aussi contaminée par les anglicismes de ma vie.