Mauricio Pochettino est de retour au Parc des Princes dans un nouveau costume qui, s’il parait plus classe que celui qu’il portait lors de son passage en tant que joueur, pourrait s’avérer finalement bien plus salissant. Revenir sur les terres où l’on a tant brillé, c’est en effet risquer d’en prendre plein la gueule ! Un exercice auquel ont goûté ces 10 anciens joueurs revenus entraîner le club dans lequel ils avaient jadis évolué pour des mariages passionnels pour le meilleur et parfois, malheureusement aussi, pour le pire.
Christophe Galtier au LOSC
Difficile de faire plus Marseillais que Christophe Galtier. Né dans la citée phocéenne, l’ancien défenseur est formé au club avant de d’y faire ses débuts pro en 1985. Pourtant, l’arrivée de Bernard Tapie aux commandes de l’OM l’envoie à 20 ans au LOSC où il débarque, les deux pieds décollés, en même temps qu’un certain Jocelyn Angloma. Il y passe 3 saisons, flirtant autant avec les espoirs déçus de sélection en Équipe de France qu’avec la menace d’une relégation en club. Il faut attendre 2017, 30 ans après son transfert dans le Nord comme joueur, pour voir Galtier revenir au LOSC, mais cette fois, comme entraîneur de l’équipe première. Sa mission : sauver les meubles après le tsunami Marcelo Bielsa. Il y parvient de justesse, le club terminant 17ème au terme de la saison. La suite est plus prometteuse, avec une deuxième puis une quatrième place (tronquée par la crise sanitaire), et surtout une vraie empreinte sur le style de jeu de son équipe. Peut-être le sésame pour une future arrivée dans son vrai club de club l’OM.
Bruno Genesio à L’OL
Bruno Genesio est un gone pure souche. Enfant lyonnais de la balle, il évolue de 1985 à 1995 comme milieu de terrain à l’OL, participant entre-autre à l’accession du club en première division en 1989. Joueur de l’ombre, c’est comme entraîneur principal que Genesio prend pour la première fois la lumière… en pleine gueule, après le limogeage d’Hubert Fournier dont il était l’adjoint. Très vite, son pedigree local déplaît aux supporters qui voient en lui un second couteau. Pourtant, les résultats arrivent rapidement, à défaut d’y associer la manière. Sous ses ordres, l’OL fait les montagnes russes, et parvient souvent à les renverser. Il quitte le club au terme de la saison 2018-2019, usé par 4 années de critiques, malgré un bilan flatteur, à défaut d’avoir su proposer un semblant de fond de jeu.
Rudi Garcia au LOSC
Lorsqu’il est nommé à la tête du LOSC en 2008, cela fait pile 20 ans que Rudi Garcia y avait signé son premier contrat comme joueur. Milieu offensif, il y disputa 68 rencontres avec les Dogues, où il côtoyait notamment un certain Christophe Galtier. Comme lui, Garcia va passer par le banc de d’AS St Etienne, d’abord comme préparateur physique, puis brièvement comme entraîneur adjoint de Jean-Guy Wallemme alors entraîneur-joueur. Un binôme qui ne survivra pas à la relégation du club en Ligue 2. Il rebondit alors à Dijon puis au Mans, avant de s’engager à Lille en remplacement de Claude Puel. Après des débuts chaotiques (il se fait virer pour incompatibilité d’humeur avec son directeur général, puis rappelé après que ce dernier se soit finalement fait virer par le Président du LOSC : Michel Seydoux), Rudi Garcia enchaîne les succès et les bonds au classement. Lille termine 5ème du Championnat au terme de la saison 2008-2009, puis 4ème, 1er (doublé Coupe de France – Championnat), 3ème, et enfin 6ème, précipitant le départ de son entraîneur séduit par les appels en profondeur de l’AS Roma.
Jean-Louis Gasset au Montpellier HSC
Joueur d’un seul club, Montpellier de 1975 à 1985, Jean-Louis Gasset va tout connaître avec la Paillade, des débuts de Louis Nicollin (le père de JL Gasset a co-fondé le club) en DH à la montée en D1. Retraité des terrains à 31 ans, il intègre le staff technique montpelliérain comme adjoint de 1985 à… 1998 ! Après une courte pige comme entraîneur principal du club en 1999, il revient sur les terres héraultaises en janvier 2017 pour sauver in extremis le club de la relégation et repartir l’été suivant une fois le travail accompli. Aujourd’hui, pour tout le monde, son retour dans le staff montpelliérain n’est qu’une question de temps. Car à Montpellier comme ailleurs, la place de l’église est forcément au milieu du village !
Michel Der Zakarian au FC Nantes
Il a fait ses débuts sous le maillot des Canaris aux côtés de Maxime Bossis lors de la saison 1981-1982, mais c’est seulement deux ans plus tard qu’il s’impose comme le patron de la défense double vice-championne de France, avec un quart de final de Coupe de l’UEFA face à l’Inter Milan en supplément. En 2006, il intègre le staff technique nantais, avant d’être nommé entraîneur de l’équipe première 6 mois plus tard avec pour mission de sauver le club de la relégation. Malgré la descente en Ligue 2, les dirigeants lui maintiennent sa confiance (oui même Waldemar Kita !) Il parvient à faire remonter Nantes dès la première année, mais ne survit pas aux 3 défaites consécutives de son équipe pour son retour dans l’élite. Ce n’est que partie remise puisque le club fait de nouveau appel à lui après une nouvelle relégation au terme de la saison 2011-2012. Mission : faire remonter illico le club en D1 ! Objectif qu’il atteint de nouveau dès la première saison. Mieux encore, il va battre le record de longévité pour un entraîneur sous l’ère Kita, puisqu’il ira au bout de son contrat… en juin 2016 !
Michel Der Zakarian au Montpellier HSC
Si beaucoup se souviennent de sa période nantaise, c’est avec le maillot héraultais que Michel Der Zakarian a passé le plus de temps en Ligue 1. Deux de plus pour être précis. Après 8 saisons à tenir la baraque en défense, c’est également à la Paillade de 2000 à 2006 que le rugueux défenseur va faire ses premières armes au sein du staff technique. Et si c’est le FC Nantes qui lui offrira le premier une place sur le banc comme entraîneur principal, c’est bien à la Mousson qu’il fait la pluie et le beau temps depuis la saison 2017-2018.
Antoine Kombouaré au PSG
Si « Casque d’Or » a marqué de deux coups de boules l’histoire du PSG en Coupe d’Europe lors de son odyssée du printemps 93, c’est bien un délit de sale gueule, pas assez assortie avec le standing voulu par les nouveaux actionnaires du PSG à leur arrivée à l’automne 2011, qui va marquer sa carrière d’entraîneur. Même s’il a su rebondir avec des expériences à Lens, Guingamp, Dijon ou Toulouse, sa chance a semblé passer de tutoyer un jour comme entraîneur les sommets qu’il avait tutoyés lorsqu’il était joueur.
Thierry Henry à l’AS Monaco
Titi parisien, c’est sur le Rocher que Henry va faire ses débuts comme joueur en 1994, puis comme entraîneur en 2018. Les points communs s’arrêtent malheureusement là : la réussite du joueur étant aussi retentissante que l’échec qui fut le sien comme coach de l’équipe première. En 3 mois sur le banc monégasque, Thierry Henry va en effet réussir à faire regretter Leonardo Jardim, tant au niveau du jeu que des résultats (11 défaites en 20 rencontres pour seulement 2 victoires) : chapeau l’artiste !
Stéphane Moulin au SCO d’Angers
L’ancien milieu de terrain est du genre fidèle. Comme joueur d’abord, passant 6 saisons en deuxième division à Angers, puis comme entraîneur depuis 2005, d’abord de l’équipe réserve, puis dès 2011 de l’équipe première. Sous ses ordres, les Angevins retrouvent la Ligue 1 à l’été 2015 pour ne plus la quitter depuis. Stéphane Moulin est d’ailleurs aujourd’hui l’entraîneur en poste avec la plus longue longévité dans un club de première division européenne !
Luis Fernandez au PSG
Chaussettes basses ou en chemisette sur le bord du terrain, Luis Fernandez a toujours été le chouchou du Parc des Princes. Peu importe qu’il ait mis Ronaldinho sur le banc, échangé Stéphane Dalmat contre le Brésilien Vampeta de l’Inter Milan, ou osé comparer le jeune Ogbeche avec la légende George Weah… les supporters s’en foutent. Parce qu’à la différence des idoles, on ne brûle pas les chouchous ; on leur pardonne tout, surtout quand ils font n’importe quoi !
Manquent évidemment à l’appel de ce top, Didier Deschamps à l’OM, Coach Vahid à Nantes, Alain Casanova au TFC… Vous en voyez d’autres ?
Dans le même genre, on a aussi les joueurs les plus fidèles à leur club, parce qu’il n’y a rien de plus beau qu’un mec qui tient à son maillot.