Chez nous, dans les Hauts-de-France, on a la plus belle langue du monde. Mais vous, dans les autres régions, vous passez votre temps à vous moquer de notre accent, parce que vous êtes jaloux. Vous savez que cet accent c’est juste un avant-goût du vrai patois ch’ti et ça vous rend triste parce que vous ne le comprenez pas. Mais comme on est sympa, on va vous apprendre quelques insultes. Vous pourrez les réutiliser pour clasher votre entourage avec classe.
Babache
Si on te dit que t’es un babache, c’est sûrement que t’as une tête de benêt et que ton cerveau tourne un peu au ralenti. Du genre à avoir les yeux vitreux et un petit filet de bave qui coule au coin de la bouche. C’est le mot parfait pour insulter avec classe n’importe qui au volant ou dans la rue.
Ferme eut’ bouk’, tin nez y va kère eud’dins
Traduction : « ferme ta bouche, ton nez va tomber dedans. » C’est une autre bonne expression pour désigner quelqu’un qui a l’air toujours un peu surpris, la bouche entrouverte, comme s’il avait vu la vierge. Un peu comme ton cousin à qui tu as réussi à faire croire que la Terre était plate. Un vrai babache celui-là.
Mouk’ à brin
Littéralement, « mouche à merde ». Pour tous ces gens cons qui gravitent autour de toi en parlant toujours un peu trop et en se mêlant de ce qui ne les regarde pas, surtout de tes problèmes. Ces gens qui aiment remuer la merde, en fait. On t’avait prévenu que le ch’ti était le sommet de la distinction.
Une baffe dint’ guiffe
Ou sa variante « té vas vir, té vas printe su t’guiffe ! » En gros, ça veut dire que tu vas te prendre une tarte sur le coin de la gueule si tu n’arrêtes pas tout de suite. Si tu emploies cette jolie expression pendant une altercation en boîte de nuit, tu as 9 chances sur 10 pour que tes assaillants prennent leur jambes à leur cou. Parole de ch’ti.
Marie-Toutoule
Une Marie-Toutoule, c’est une femme de mauvaise vie, mal habillée, un peu sale. C’est dans ces moments-là qu’on voit à quel point notre patois est poétique. Baudelaire peut aller se rhabiller. Sinon, Marie-Toutoule peut aussi être utilisé comme insulte envers les mecs homos, mais nous on cautionne pas, alors on garde le premier sens.
Andoulle
Allez, là c’est pas difficile, une andoulle, c’est une… andouille. Sauf qu’on retire le « i » et qu’on accentue bien sur les « ll ». Essaie à haute voix, tu vas voir que c’est joli, et que c’est parfait pour désigner un con. Oui, il y a quand même beaucoup d’insultes à destination des cons. En même temps ils sont partout.
Doudouche
Eun’ doudouche, c’est une personne qui est un peu molle du genou et qui en fout pas une. Quelqu’un sur qui on peut pas trop compter pour déménager de Maubeuge à Dunkerque un dimanche matin parce qu’il passe son temps à rien glander. Si tu te reconnais là-dedans, c’est que tu es une doudouche.
Nonoche
Encore une magnifique insulte pour parler des gens simples d’esprit. Ceux qui ont le cerveau lent. Ceux qui ont été bercés un peu trop près du mur, ou finis à la pisse froide. A tous les nonoches qui lisent ces lignes, on vous aime quand même.
Boubourse
Un boubourse, c’est encore une fois un con, un débile. Mais dire « boubourse » à quelqu’un c’est rarement méchant. Ça veut dire qu’il est un peu limité, mais qu’il est attachant quand même. Une bonne petite insulte à utiliser au cours des repas de famille.
Eut'lingue ale s'ra usée qu'tés bros y s'ront cor tous neus
Traduction : « Ta langue elle sera usée que tes bras eux seront encore tout neufs. » En d’autres termes, tu parles beaucoup mais tu fais pas grand chose. Et il y a la variante : « Grin diseu, p’tit feseu ». Soit l’équivalent du bon vieux « grande gueule, petits bras. » On est sûr que tu as beaucoup d’exemples qui te viennent en tête.
Merci le nord pour cette leçon poésie. On peut dire en toute honnêteté que les insultes ch’tis défoncent les insultes marseillaises, les insultes belges et même les meilleures insultes étrangères.
Allez, à chés fêtes les biloutes !