T’as lu Kafka, "La Métamorphose", le gars qui se réveille un matin transformé en cloporte géant ? En paraphant l’acte de propriété d’un habitat équipé de jardin, tu signes un pacte avec le diable. Insensiblement mais inexorablement et à ton corps défendant, tu te métamorphoses en...jardinier(e). Farcis toi les oreilles au persil, et n’écoute pas le chant des sirènes du jardin, car voici ce que tu risques...
- Tu deviens retraité avant l'heure : alors que tu ne demandais rien de plus qu’une table, des chaises et un parasol à apéro dans ton jardin, tu te retrouves à semer et repiquer sans trêve ni repos, qu'il pleuve ou qu'il vente, le moindre germe qui passe sous ton gant de jardinage.
- L'escargot devient le plus redoutable des ennemis : jusque là, ils étaient les gais compagnons des jours pluvieux, avec leurs quatre cornes télescopiques si marrantes à faire disparaître de l’index. Aujourd'hui, tu les traques tel un inspecteur de Scotland Yard. Tu t'en débarrasses sans scrupules grâce à des petits granulés empoissonnés ou, plus lâche, en les balançant subrepticement chez le voisin.
- Le côté fashionista en prend un coup : ex-impératrice du shopping de boulevard, tu furètes désormais en bavant de désir au rayon Vilmorin de ton hypermarché, fantasmant graines de persil et plantoir ergonomique.
- Tu accordes de l'importance à des choses inutiles : Tu passes une bonne heure chaque soir le cul en l’air, à compter les douze feuilles de ton chêne en pot (un gland ramassé à Fontainebleau), à renifler chaque nouvelle pousse de ton bébé figuier (on fête ses sept feuilles aujourd’hui), à lancer des regards désespéro-enamourés à ta glycine en espérant la convaincre de se mettre à produire autre chose que du vert.
- Ton chien devient potentiellement dangereux : alors qu'avant, vos relations n’étaient qu’harmonie céleste humanocanine, elles sont désormais concurrence territoriale et lutte pour l’empêcher d’enterrer ses croquettes sous ta lavande sacrée.
- Une vie sociale réduite à néant : quand les copines te demandent "T’as vu l’expo machin ?", tu réponds invariablement "Nan, mais j’ai coupé mon herbe.".
- Tu continues d'être un retraité avant l'heure, again : lorsque la Pentecôte s’annonce, au lieu d’aller te gondoler à Venise, tu ne penses qu'au rayon engrais-qui-pue de chez Truffaut que tu iras dévaliser main dans la main avec ton JC.
Et vous, vous voyez d'autres indices ?