En écrivant ce top sur les indices pour reconnaître un vrai con, je me suis rendu compte que j’étais moi-même un fieffé connard, un salaud absolu, dénué d’humour, obnubilé par moi-même et absolument pas empathique. Et comme je suis expert en la matière, autant vous le dire, tous les indices que je vous livre ici sont 100% véridiques. Je suis tellement puissant. Je suis qu’un con je vais me jeter dans le canal.
Il parle tout le temps
Il parle h24. Il a toujours un truc à dire. Il parle pour remplir le vide intersidéral qui constitue sa vie intérieure, il parle parce qu’il n’a pas appris à penser, il parle parce qu’il ne sait pas lire dans sa tête, il parle, il parle, il parle, il parle, à tel point que Doliprane l’a approché pour lui proposer un sponsoring.
Exemple : « Je sais pas si je t’ai raconté mais en fait je me suis foulé le genou en mangeant une Pink Lady. Je t’ai raconté l’histoire des Pinks Ladys ? Elles s’appellent comme ça parce que… (culture nulle étalée pendant deux heures.) »
Il te coupe à peine tu as pris la parole
C’est le corollaire du fait de parler tout le temps. Quand il te demande si ça va parce qu’il a quand même une vague notion des usages sociaux, il n’attend pas la réponse ; il te coupe à peine tu as commencé à parler pour raconter des trucs dont l’intérêt se rapproche plus ou moins d’une traduction allemande d’un bouquin de Marc Levy lue par un bègue qui ne sait pas lire.
Exemple : « T’as passé une bonne journée ? » « Oui, j’ai… » « Moi bof, mais en fait je me suis foulé le genou en mangeant une Pink Lady. Je t’ai raconté l’histoire des Pinks Ladys ? Elles s’appellent comme ça parce que… (culture nulle étalée pendant deux heures.) »
Il a des avis tellement tranchés qu'on dirait une charcuterie
Le voile ? Il a un avis. La règle des 3% ? Il a un avis. Le chômage ? Il a un avis. Le tennis ? Il a un avis. Le foot ? Il a un avis. Donald Trump ? Il a un avis. L’obsolescence programmée ? Il a un avis.
On pourrait penser que c’est cool, qu’il s’intéresse à tout, mais NON. NON, son avis n’a que pour objectif de faire taire celui des autres il ne s’intéresse ABSOLUMENT pas aux sujets sur lesquels il aime à donner son avis ; il s’intéresse uniquement à l’idée d’avoir un avis.
Exemple : « Putain j’ai HORREUR DES POMMES CE SONT DES MERDES, TU SAIS QUOI JE PENSE QUE JE PREFERE ENCORE CES FILS DE PUTE DE POIRES AUX POMMES ET EN PLUS CA POLLUE LA CULTURE DE POMMES JE TE RACONTE PAS J’AI ENVIE D’EN PARLER PENDANT TROIS HEURES SANS TE LAISSER EN PLACER UNE.«
"On la lui fait pas"
Ouais, il connait un peu comment que ça marche le monde et si tu crois qu’il va gober ces histoires de terre ronde, de pas sur la lune, de politiques démocratiquement élu et d’enterrement le jour où tu dois l’aider à déménager, tu te fourres le doigt dans l’oeil. On la lui fait pas, quoi, et il aime à le répéter h24, c’est d’ailleurs sa phrase préférée avec « à mon avis », laquelle se change parfois, sous l’effet de l’alcool, en « m’est avis ».
Exemple : « Mangez des pommes, qu’il disait Chirac. Tu vois où je veux en venir ? On me la fait pas, à moi, tu sais. Je connais la musique, si on produit des pommes, en France, c’est uniquement pour satisfaire le lobby agricole qui est constitué de reptiliens.«
Il trouve que la plupart des gens (tous les gens, en fait) sont cons
La concierge est con. Le facteur est con. Son chef est con. Ses collègues sont cons. Les gens qui n’ont pas d’avis sont des cons. Les gens qui ont des avis mais pas le même que le sien sont des cons. Les gens qui ont des avis qui s’avèrent être les mêmes que les siens sont AUSSI des cons qui ne font que récupérer ses avis géniaux pour essayer de briller. Les pauvres sont des cons, les riches sont des cons, sa femme ou son mari sont des cons, ses enfants sont des cons, ses parents sont des cons. Fatigue extrême.
Exemple : « Putain je suis allé chez le kiné pour mon histoire de genou et le mec m’a regardé bizarrement. Je lui ai parlé du lobby des pommes et il m’a pris de haut. De HAUT tu te rends compte ? De deux choses l’une, soit il était complice et dans ce cas c’est un beau salaud, soit il était con et buté et dans ce cas on donne vraiment des diplômes à n’importe qui. Le monde va mal.«
Il est persuadé d'être persécuté à cause de son intelligence supérieure
Et si tout le monde est con, comme ça, c’est parce qu’il fait peur. Il fait peur parce qu’il est supérieurement intelligent et que ça gêne en haut lieu, ça, ça gêne, ça dérange, et c’est pour ça que les gens le fuient. Parce qu’il est trop intelligent et que cette intelligence excessive fait qu’il ne peut pas être compris par les autres. Alors même qu’il passe beaucoup de temps à s’expliquer, hein, beaucoup, beaucoup de temps.
Exemple : « Parlons-en, des diplômes, quand je pense que ces connards m’ont refusé le mien alors même que des imbéciles heureux, complètement cons comme mon kiné gagnent des mille et des cents grâce à des diplômes qu’ils ont dû voler… Moi je leur faisais peur, aux institutions, ils ont préféré récompenser les moutons, les imbéciles, forcément, on me musèle.«
Il est très attaché aux choses qui se font et à celles qui ne se font pas
Ouais, parce qu’il y a des choses qui se font et des choses qui se font pas. Je sais pas si vous le saviez, hein, mais ça se fait ou ça se fait pas, c’est comme ça. Pas d’explication à donner : c’est comme ça. Il y a des choses, c’est comme ça, ça se fait pas, va savoir pourquoi, mais c’est probablement vrai puisqu’il le ressent dans ses veines, que ça se fait pas. Il ne cherche absolument pas à comprendre ou à envisager l’altérité, ce qui nous amène au point suivant.
Exemple : « Ce qui me rend fou, c’est qu’en plus le kiné me demande de le payer AVANT de me donner mon ordonnance, comme si le service se rendait dans ce sens-là. Je veux dire, le service, c’est moi qui le lui rends en lui donnant mon argent alors même qu’il est absolument incompétent ce con.«
Il a des "valeurs" qui lui semblent universelles
Peu à peu, à force de se conforter dans ses certitudes sans curiosité, il a fini par mettre un mot sur ces choses qui se font et qui ne se font pas. Ca s’appelle des valeurs. Et les valeurs, ce sont des trucs qu’il considère forcément comme positifs, puisqu’ils ont de la valeur, et qu’il serait bien incapable de définir, mais ces valeurs-là, il est sûr d’un truc, c’est que ce sont les VRAIES valeurs, celles qui devraient être partagées par tout le monde pour obtenir une humanité apaisée. Donc autant buter tous ceux qui les partagent pas, vu qu’ils se mettent en travers du chemin vers l’humanité apaisée.
Exemple : « Je veux dire ce truc de considérer le client comme ayant tous les droits, c’est quand même le minimum, surtout quand c’est moi le client. Un jour, je suis allé en Chine et là-bas, ils te traitent comme des merdes, je déteste les Chinois depuis.«
Il n'a aucune empathie
Aucune. S’il renverse un mec en bagnole, il va d’abord gueuler pour son assurance puis, rattrapé par les conventions sociales, il va faire semblant de s’inquiéter pour le blessé. Il est entièrement obnubilé par lui-même. 100%.
Exemple : « Quand j’étais en Chine, les mecs conduisaient n’importe comment, du coup j’ai écrasé un gosse chinois. Heureusement, la bagnole de location était assurée, parce que j’ai éclaté le pare-chocs. »
Il ne parle que de lui
Et comme il parle tout le temps, on commence à bien le connaître. Suffisamment, du moins, pour en arriver à une conclusion claire, formelle est sûre : CE QU’IL EST CON BORDEL DE MERDE !
Exemple : « C’était la plaie ces vacances en Chine, sans compter que j’avais un tour de rein. J’avais payé ça une fortune. En même temps, avec le fric que je brasse, c’est normal, faut dépenser. Moi, j’adore dépenser de l’argent parce que ça montre aux gens que je suis pas n’importe qui.«
Courage, fuyons.
Regarde ces citations sur la connerie des gens. Ça te rappellera des souvenirs.