On les voit, là, les metalleux, avec leurs cornes sur la tête, leurs masques zarbis, leurs fringues en cuir, leurs barbes hirsutes, leurs colliers à clous et leur envie de tout détruire à grands coups de bières et de cheveux gras. Sauf que tout ça ne correspond pas – ou alors très partiellement – à la réalité. Le metal est un champ d’étude à part entière pour les sciences sociales et les conclusions qu’en tirent les chercheurs ont de quoi surprendre les amateurs d’images d’Epinal.
Les metalleux sont déprimés
Et bah non. Plusieurs enquêtes ont prouvé que les metalleux de 18 à 24 ans étaient généralement moins déprimés et mieux insérés socialement que les autres. Les explications (non scientifiques), viendraient du fait que la musique et les paroles un peu violentas feraient office d’exutoires pour ceux qui les écoutent.
C'est un monde macho et intolérant
Où des petits puceaux chantent leur détresse sexuelle. Eh bien… Non. La communauté métal (et les groupes, d’ailleurs) sont le théâtre du développement d’un courant féministe et queer. Par ailleurs, les études montrent une très forte corrélation entre la tolérance à l’autre et l’écoute du métal.
Les metalleux sont satanistes
Non, c’est en réalité une légende urbaine qui a la dent dure et qui vient du groupe Black Sabbath, lequel donna cette image indélébile à tout le genre. Mais le groupe s’appelait comme ça car il utilisait le triton, deux notes dissonantes qui étaient interdites par l’église. Mais ce qui est marrant, c’est que ni les membres de Black Sabbath ni ceux de Slayer, dont le logo est pourtant un pentacle, ne sont satanistes. Le chanteur de Slayer est même chrétien pratiquant.
Les metalleux sont des mecs à cheveux gras isolés dans leur chambre
Non. D’après une étude, justement, la culture metal est un rempart contre l’exclusion : les participants expliquaient en effet ressentir un fort sentiment d’appartenance et d’acceptation de la part de la communauté et se sentaient protégés socialement. Et donc pas isolés dans leur cave.
C'est une musique qui énerve et met en colère
Là encore, il semblerait que non. Une étude menée par une équipe de chercheurs de l’université du Queensland en Australie a prouvé que l’écoute de musiques considérées comme extrêmes (hardcore, metal, heavy metal ou musique punk) générait un sentiment d’apaisement. En gros, on confrontait les participants à des sujets relous (genre les impôts) après leur avoir fait écouter une musique du genre et on se rendait compte qu’ils faisaient preuve d’une irascibilité moindre que le panel témoin.
Les metalleux s'adonnent à des orgies dégueulasses
Une étude menée par le tabloïd britannique The Mirror avec un site de rencontres pour personnes infidèles a montré que les métalleux étaient le public le plus… fidèle en fait. Et planplan. Alors que les amateurs de jazz seraient 10 fois plus susceptibles de tromper leur partenaire qu’eux. Comme quoi, les clichés, hein…
Ce n'est pas de la musique
Ca aussi c’est une connerie. C’est de la musique. Simplement, c’est une musique qui fait appel à des sonorités rugueuses et non uniformes, lesquelles rappellent certains bruits que notre for primitif associe à des signaux de peur ou d’alerte – d’où le rejet que le métal implique. Mais le metal reste une musique mélodique quand on l’analyse.
Les metalleux souhaitent la destruction du monde
Non, pas trop. En réalité, les équipes chargées de nettoyer le site du Hellfest après le passage du festival sont plutôt surprises par la relative propreté laissée par les festivaliers. Si bien sûr ce n’est pas parfait, les déchets laissés derrière eux par les amateurs de metal sont bien moindres que ceux qu’on peut retrouver dans certains festivals de rock. Il semblerait donc que les metalleux ne soient pas profondément nihilistes façon « la nature veut crever laissons la ».
Ca vous dérange si je metal pas plus sur le sujet ?
Via : France Inter