La Hongrie est un magnifique pays. On vous a d’ailleurs déjà parlé de notre amour pour Budapest. Malheureusement, depuis 2010, on trouve à la tête du gouvernement un mec flippant : Viktor Orban. Fervent défenseur des valeurs chrétiennes et ultra-conservateur, on ne peut que constater avec impuissance et tristesse le tournant inquiétant qu’a pris depuis un moment la politique du pays.
Commençons par le commencement du début
Une info qui pourrait presque prêter à rire si on parlait pas d’un gros fach. Surtout quand on sait que cet eurodéputé ultra-conservateur et proche de Viktor Orban est un farouche opposant LGBT. Alors forcément, quand on le retrouve dans une partie fine gay, on a un peu envie de sourire.
...Mais je vous rassure c'est pas la première fois qu'il se passe un truc de ce genre
En effet, Zsolt Borkai, maire de Györ et accessoirement membre du Fidesz (le parti très choupi de Viktor Orban) s’est retrouvé impliqué dans une sale affaire de prostitution et de trafic de drogue. On l’a ainsi découvert en pleine copulation dans une charmante orgie garnie de jeunes femmes visiblement présentes pour une raison bien précise. Le tout dans un yacht chargé de coke, en Croatie.
Très tendance les orgies touche-pipi dans le club chic des facho hongrois.
Les ONG ont interdiction d'aider les migrants
Je ne sais pas si vous êtes au courant mais la Hongrie n’est pas au top question droits de l’homme comme on aura l’occasion de le voir tout au long de ce top. Depuis 2018, les lois se sont durcies à l’égard les migrants et notre cher et tendre Viktor Orban nous a pondu un petit lot de lois benoîtement nommées « Stop-Soros » (en référence au milliardaire américain d’origine hongroise George Soros qui finance de nombreuses ONG du pays et est accusé par cela même d’être responsable de l’immigration massive en Hongrie). Les ONG, autrement nommées « organisateurs de l’immigration de masse », ne peuvent donc pas venir en aide aux migrants au risque de s’exposer à une peine pouvant aller jusqu’à un an de prison.
Et en France ? On a le droit de venir en aide aux migrants, mais pour les sans-papiers c’est plus compliqué. Depuis 2012, la loi s’est assouplie, permettant l’aide aux sans-papiers à deux conditions : – fournir une aide juridique, accueillir la personne dans des conditions décentes (hébergement, soins, restauration) – n’avoir reçu aucune contrepartie en échange de cette aide.
Viktor Orban a brillamment tenté de s'octroyer les pleins pouvoirs sans limitation de durée
On pourra dire ce qu’on veut, mais le coronavirus présente quelques avantages. Par exemple pour quelqu’un comme Viktor Orban c’est l’occasion de se tenter une petite entrée dans le merveilleux monde de la dictature. Ainsi le dirigeant avait le droit de prolonger comme bon lui semblait l’état d’urgence sanitaire du pays en vigueur depuis le 11 mars 2020. Cela lui permettait alors de suspendre n’importe quelle loi par simple décret et d’introduire toutes sortes de mesures « extraordinaires » inhérentes à l’état d’urgence du pays.
Fort heureusement, le Parlement a réussi à mettre fin à cet état d’urgence sanitaire le 16 juin 2020 et à le remplacer par un « état de crise médicale” renouvelable tous les six mois…
Globalement le pays est un tout petit pas trop beaucoup LGBT-friendly
Bon en vrai je dis le pays, mais c’est faux. Le pays a même été plutôt en avance en ce qui concerne les droits LGBT en légalisant notamment le mariage entre personnes de même sexe dès 1996 et dépénalisant l’homosexualité dès 1960.
C’est le gouvernement de Orban qui est particulièrement véner avec tout le monde et donc naturellement aussi avec les personnes LGBT. Le premier Ministre s’est ainsi illustré encore une fois en s’insurgeant contre un manuel pour enfant qui adaptait des contes avec des personnages issus de minorités. Pour Orban il n’en fallait pas plus pour prendre cette publication comme un « acte de provocation ». Il l’a alors déchiré en public lors d’une conférence de presse avant de demander à ce qu’on « laisse les enfants tranquilles ». OUKAYYYY. Bonne ambiance Vicky.
Par ailleurs, le dirigeant très attaché à ses valeurs tradi chrétiennes a aussi supprimé les études de genre à l’université en 2018…
Viktor Orban n'aime vraiment pas toute cette histoire de genre
En novembre dernier, on a ainsi pu découvrir avec désespoir le projet d’amendement du gouvernement précisant dans la Constitution que « la mère est une femme, le père est un homme ». Ce qui veut clairement dire que toutes ces fadaises de genre, de transidentité et de mon cul sur la commode, ça dégage. Evidemment, dans ce contexte, il est impossible aux couples de même sexe d’adopter un enfant et… de vivre, plus généralement.
Le rédacteur en chef d'un des rares journaux indépendants du pays a été limogé
Il faut savoir en premier lieu que la liberté de la presse dans le pays est de plus en plus réduite à une peau de chagrin (le pays se place en 89ème position du classement mondial de la liberté de la presse alors qu’il était en 23ème position en 2010 avant de Viktor Orban n’accède au pouvoir).
C’est dans ce contexte que Szabolcs Dull, le rédacteur en chef d’Index, un des derniers médias indépendants du pays a été licencié. L’équipe de la rédaction a démissionné en soutien, et fondé avec Szabolcs Dull un nouveau média indépendant : Telex.
Notons par ailleurs qu’il existe une Autorité des Médias qui peut sanctionner tout organe de presse diffusant des informations considérées comme « non nuancées ».
Quant aux hôpitaux, c'est une vaste blague
Fun fact, le gouvernement a vraiment voulu prendre les devants pour gérer la crise du Covid. Pour cela, 40 000 lits ont été immédiatement libérés. Génial. Sauf qu’il y avait des gens dans ces lits. Et que du jour au lendemain des tas de malades graves ont été foutus à la porte.
On compte par ailleurs plusieurs faits divers morbides de patients retrouvés morts à l’hôpital plusieurs jours après leur décès. Preuve déprimante du manque de moyens des personnels hospitaliers.
Alors naturellement, pour ce qui est des handicapés...
Un rapport accablant d’une association locale a mis en lumière le traitement proche de la maltraitance des handicapés mentaux dans le pays.
Les SDF n'ont pas le droit de dormir dehors la nuit
Alors ça c’est cocasse. Rapport au fait que justement les SDF n’ont pas de logement. On aime ce sens aigu du paradoxe. Depuis 2013 en effet, le fait de dormir dehors est passible d’une amende de 500 euros. La police a le droit de virer tout abri de fortune qu’elle croiserait et si après 3 avertissements, les ignobles SDF ont l’outrecuidance de se trouver à nouveau sur leur chemin, ils encourent alors une peine d’emprisonnement. Bon cela dit, au moins ils auront un toit. Hyper malin en fait. Et généreux.
Eh oui, c’est triste, mais malheureusement la Hongrie n’est pas qu’une super destination touristique, c’est aussi un pays qui est en train de très mal tourner et qui nous fait peur.