Les films qui reposent sur des faits réels sont devenus monnaie courante, pour pas dire une condition sine qua non tellement la mention « inspiré d’une histoire vraie » est presque systématique. Mais ce qu’on nous raconte moins, c’est le réel destin des vraies personnes dont on dresse la fiction. Et bien souvent la vraie vie est moins chouette que la fiction…

Neverland

Alors que le film raconte l’histoire de J. M. Barrie, auteur en panne d’inspi, coincé par un mariage malheureux qui retrouve la joie de vivre au contact de la veuve Sylvia Llewelyn Davies et de ses quatre fils ce qui lui inspire l’écriture de Peter Pan. Seul souss, la jeune femme contracte la tuberculose et clamse mais OUF J.M. Barrie devient le tuteur légal des quatre enfants et c’est la promesse d’une vie heureuse malgré la tristesse du deuil. Dans la vraie vie, ça ne s’est pas exactement passé comme ça. Peter Pan a eu un tel succès que les quatre mômes qui avaient inspiré l’histoire féerique ont fini par être poursuivis par la presse comme des méga stars. Sans compter que deux des enfants sont morts à 21 ans, quant à l’enfant qui s’appelait Peter et qui ne supportait plus qu’on l’associe au personnage de Peter Pan a fini par se jeter sous un train. Les journaux ont naturellement titré « Peter Pan s’est suicidé ». Sale histoire.

Les Incorruptibles

L’histoire d’Eliot Ness et de son équipe qui ont traqué Al Capone en pleine période de Prohibition se termine dans le film par un journaliste qui demande au flic « Que ferez-vous quand la Prohibition aura pris fin ? » ce à quoi il répondait « Je boirai un verre ». FIN. Mais dans la vraie vie, le mec a vraiment pris sa réponse au pied de la lettre parce qu’il est en fait devenu alcoolique, se tapait rarement des soirées sans engloutir une vingtaine de verres. Il a été viré de la police, logique, et a fini sans une thune comme un clochard céleste avant de mourir d’un arrêt cardiaque vers la cinquantaine.

Gladiator

Gladiator a beau être un super film de Ridley Scott, question vérité historique ça se plante pas mal. Déjà Maximus est un personnage totalement fictif, oubliez donc ce grand héros génial qui force l’admiration. Commode quant à lui n’a pas exactement le même destin que celui du film. Tout d’abord même si les sources divergent, il n’est pas cet enfoiré dictatorial sanguinaire dépeint dans le film. En réalité il a même mis fin aux massacres des chrétiens. Mais il est vrai qu’il a pris un peu le melon et est devenu totalement cinglé, imposant qu’on le reconnaisse officiellement comme un Dieu. Bref le personnage ultra tapé ne finit pas dans l’ombre comme le prétend le film mais est au contraire déifié. Le truc moche.

Erin Brokovitch

Dans ce film révoltant, on suivait le combat de Erin Brokovitch, archiviste d’un avocat qui découvre qu’une usine pollue l’accès à l’eau potable d’une la ville de Hinkley dans le désert des Mojaves en Californie. Elle réunit un ensemble de preuves pour faire condamner la Pacific Gas and Electric Company, responsable de cet empoisonnement qui cause de nombreuses maladies aux familles victimes. Malheureusement, et même après l’impact du film, la petite ville a continué à être intoxiquée par le chromium 6 dans ses eaux. Comme quoi l’oscar de Julia Roberts n’a pas suffi a faire bouger les choses…

Ce contenu n'existe plus

Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Titanic

Les survivants du Titanic n’ont pas eu la belle vie a leur retour à terre. En particulier les six survivants chinois. Ils ont été interrogés en long en large et en travers par les autorités qui n’étaient pas convaincues par la thèse de l’iceberg et se demandaient en gros s’il ne fallait pas leur demander des comptes. Parce qu’après tout six Chinois qui survivent à un tel naufrage, c’est louche. Mais le pire c’est que le lendemain de leur arrivée sur la terre ferme ils ont été expulsés. En effet le Chinese Exclusion Act voté en 1882 permettait alors au gouvernement américain de jarter n’importe quel Chinois sur son territoire si ça lui chantait. Un documentaire est récemment sorti à leur sujet, The Six, une enquête menée par des journalistes américains et chinois tente de retrouver leur trace.

American Sniper

L’histoire du tireur d’élite Chris Kyle dépeint comme un héros dans le film de Clint Eastwood n’est pas aussi glorieuse qu’on veut bien nous le faire croire. Même si le film montre que le marine est légèrement à fleur de peau à son retour d’Irak, il « oublie » de nous partager les déclarations nauséabondes du type qui affirme sa fierté d’avoir buté tous ces irakiens et qu’il regrettait même de ne pas en avoir supprimé davantage. Il s’est aussi proclamé un « croisé de Dieu », a affirmé avoir buté 30 pilleurs pendant l’Ouragan Katrina, puis aussi deux autres types qui auraient tenté de lui voler son pick-up. Même si sur ces meurtres, on n’a pas pu trouver de preuve réelle, il semblerait qu’il ait légèrement pété les plombs avant de recevoir lui-même une balle dans la tête d’un autre ex-marine.

Ce contenu n'existe plus

Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Bohemian Rhapsody

On peut pas dire que le film de Brian Singer colle vraiment à la réalité de l’histoire du groupe. Récit édulcoré et lisse qui ne montre de Freddie Mercury qu’un personnage vaguement excentrique qui ne rend pas du tout compte de la réalité. Le chanteur mort du SIDA était en réalité bien plus tapé qu’on ne veut nous le faire croire. Il était totalement malsain avec ses chats qu’il considérait comme ses propres enfants, se foutait de la coke plein le pif et le groupe donnait lieu à des soirées dont leurs avocats leur interdisent le récit (mais il y a une histoire de nains qui déambulaient dans les boums en portant des amphores de coke). Sans compter que le film omet de raconter que le groupe a livré un concert en Afrique du Sud pour un paquet de pognon alors que tout le monde boycottait le pays pour condamner l’Apartheid.

Captain Phillips

Le film est l’adaptation du livre de Richard Phillips qui fait le récit d’une prise d’otage par des pirates somaliens le long de la côte est du continent africain en 2009. Si l’adaptation est fidèle aux événements qui se sont réellement produits, il faut rajouter que dans la vraie vie, le capitaine a été poursuivi en justice par plusieurs membres de son équipage qui l’ont accusé d’avoir ignoré les mises en garde des autorités internationales et donc entraîné un danger pour le navire et pour eux-mêmes. Coup dur pour le gars qui est quand même parvenu à éviter des morts en communiquant secrètement avec le reste de l’équipage par une radio dissimulée.

Source : Cracked, Radio Canada