Si le dérèglement climatique commence sérieusement à faire flipper tout le monde, c’est qu’il menace notre confort (et in fine, notre survie). Les lanceurs d’alerte ont eu beau s’égosiller depuis des décennies, il a fallu qu’une jeune Suédoise se balade avec sa pancarte en 2018, pour que le grand public fasse semblant de découvrir la menace qui pèse sur notre avenir. Un scénario ficelé comme une mauvaise série Netflix avec une jeune héroïne qui s’oppose aux grands de ce monde, et qui parvient à lever une armée de jeunes militants super-héros médiatiques de la cause environnementale.
Leah Namugerwa en Ouganda
Dire (ou écrire) qu’elle est ni plus ni moins que la Greta Thunberg ougandaise n’est pas qu’un raccourci facile pour situer la jeune fille. Son engagement pour la protection de l’environnement a en effet été inspiré par son modèle suédois, au point de rallier le mouvement Fridays for Future dès l’âge de 14 ans. Originaire du district de Mukono, menacé par l’expansion de la capitale Kampala, Leah Namugerwa a par exemple lancé toute seule comme une presque grande, la première manifestation dans son pays pour la préservation de l’environnement ! Chaque vendredi depuis, elle est rejointe par de plus en plus de jeunes Ougandais qui sèchent l’école pour enfiler leur panoplie de citoyens et militants responsables. Leah, elle est pas parisienne, elle est pas commode, mais elle n’est pas loin d’être à la mode #LouiseAttaqueLeRetour
Ralyn Satidtanasarn en Thaïlande
Au pays du sourire, les fonds marins font la gueule à force de récupérer tous les plastiques jetés dans la nature. En 2019, Ralyn Satidtanasarn dit « Lilly » décide à seulement 12 ans de militer sur les réseaux sociaux et lors de conférences en faveur de l’interdiction des sacs plastiques dans son pays. Un sacré défi puisque chaque Thaïlandais consommait jusque là annuellement 12 fois plus d’emballages plastiques qu’un Européen. Une mauvaise habitude notamment due à la street food qui a fait de la Thaïlande, le sixième plus gros contributeur mondial à la pollution des océans ! La bonne nouvelle, c’est que la mobilisation de la jeune activiste a fini par payer. Depuis janvier 2020, les supermarchés ne sont plus autorisés à distribuer des sacs plastiques à usage unique à leurs clients !
Alexandria Villasenor aux États-Unis
En 2018, Alexandria Villasenor a 14 ans et un asthme carabiné. Elle se rend pour les vacances en Californie alors ravagée par le plus grand incendie de son histoire. Face à la catastrophe, elle rentre précipitamment à New-York et commence à s’intéresser à l’impact des activités humaines sur l’environnement. En contact via les réseaux sociaux avec une certaine Greta, elle lui propose d’importer aux USA le mouvement de grèves étudiantes pour le climat. 6 mois plus tard, elle et d’autres activistes américain.es se mobilisent et réclament la mise en place d’un Green New Deal, c’est-à-dire la prise en compte des recherches scientifiques dans les décisions politiques et davantage de sensibilisation à l’école sur le changement climatique. Trump a été moyennement chaud. Depuis, Alexandria a fondé un groupe de sensibilisation pour le climat nommé Earth Uprising,
Luisa Neubauer en Allemagne
Cette étudiante en géographie n’a pas attendu Greta Thunberg pour s’investir dans la lutte contre le dérèglement climatique. Mais c’est bien sa rencontre avec sa collègue suédoise en 2018 qui va la projeter sur la scène médiatique. Figure de proue en Allemagne du mouvement Fridays For Future, elle milite depuis pour le « droit à un avenir vivable », terme qui passe selon elle, par la sortie du charbon d’ici 2030. Une promesse que les autorités allemandes aimeraient tenir, même s’il semble y avoir de l’eau dans le gaz (russe), avec des énergies renouvelables qui tardent à trouver leur place dans le mixe énergétique du pays.
Inga Zasowska en Pologne
Alors que Inga n’a que 13 ans, sa mère lui parle du livre sur la crise climatique qu’elle est en train de lire. Les nouvelles ne sont vraiment pas folichonnes et la jeune Polonaise se met à flipper et entre dans ce qu’elle appellera plus tard, une sorte de « dépression climatique ». En juillet 2019, elle prend une pancarte sur laquelle elle revendique « La grève des vacances pour le climat » et squatte tous les vendredis de juillet 2019 devant le Parlement à Varsovie. L’opposition au gouvernement s’empresse de l’applaudir, tandis que des milliers de jeunes la soutiennent, au moins sur les réseaux sociaux. Un raout suffisant pour faire d’elle la Greta polonaise, au moins pendant un été. Les médias ont semble-t-il perdu sa trace depuis.
Lesein Mutunkei au Kenya
Depuis qu’il a 15 ans, ce jeune Kényan a décidé de planter 11 arbres à chaque fois qu’il inscrirait un but avec son équipe de foot. En un peu plus de 2 ans, Lesein aurait ainsi planté une centaine de buts et un millier d’arbres. Une goutte d’eau dans un pays qui en manque, mais qui a permis de sensibiliser la population et certains politiques aux problèmes de déforestations. Son action lui a entre-autre permis de participer à plusieurs sommets dans le monde sur les questions climatiques.
Iris Duquesne en France
En septembre 2019, cette jeune Bordelaise porte plainte avec quinze autres jeunes du monde entier, dont Greta Thunberg, contre la France, l’Allemagne, l’Argentine, le Brésil et la Turquie pour dénoncer l’inaction de ses dirigeants en matière de protection du climat (par contre rien contre les plus gros pollueurs comme les USA, la Chine, l’Inde, la Russie etc. ) Une violation selon eux de la convention des Nations unies sur les droits de l’enfant. Une opération de com réussie à défaut de réellement faire bouger les lignes. Iris n’est plus trop visible dans les médias depuis cet événement, de son côté, sans doute parce qu’elle vivrait aux dernières nouvelles, aux États-Unis depuis 2019.
Xiuhtezcatl Martinez aux États-Unis
Son prénom rappelle ses origines aztèques et mexica, un des peuples indigènes du Mexique. Un héritage que l’on retrouve dans ses combats en faveur de la protection de l’environnement. Ainsi, à seulement 15 ans, il prononça 3 discours TED et fut invité à s’exprimer devant les Nations Unies au sujet de la politique environnementale. Il intenta cette même année de 2015, un procès contre le gouvernement américain pour ne pas avoir agi contre le changement climatique, puis un second en 2018 contre l’État du Colorado. Grande et belle gueule de la lutte en faveur du climat et de la protection de l’environnement, il utilise également le hip-hop pour alerter les jeunes générations, comme on peut le voir dans le documentaire diffusé sur Netflix Bigger than us.
Melati Wijsen en Indonésie
Née dans le deuxième pays au monde derrière la Chine à rejeter le plus de plastique dans l’océan, Melato n’a que 12 ans en 2013, quand elle fonde avec sa petite sœur de 10 ans, l’ONG Bye Bye Plastic Bags. Pétitions, opérations de nettoyage, grèves de la faim (seulement la journée), création d’une entreprise sociale qui forme des femmes à fabriquer des sacs recyclés et réutilisables, leur engagement finit par payer en décembre 2018, avec une loi qui interdit les sacs plastiques les pailles et certains polystyrènes sur l’île de Bali !
Ridhima Pandey en Inde
En 2017 soit 1 an avant que le poil à Greta suédois n’apparaisse publiquement, une jeune Indienne de seulement 9 ans, attaqua le gouvernement de son pays pour inaction envers le changement climatique. Elle milite également contre la prolifération du plastique et en faveur du nettoyage du Gange. Des combats déséquilibrés qui ne l’ont pas empêché de se rendre en 2019 au siège des Nations Unis à New-York pour porter plainte avec 15 autres jeunes militants venus du monde entiers contre certains pays pour violation selon eux de la convention des Nations unies sur les droits de l’enfant.