Après avoir établi la liste des 15 mangas à lire quand on veut s'y mettre, voici venue celle des 15 BD à lire avant de mourir (de préférence, broyé dans un camion poubelle). Un top forcément un poil subjectif sur lequel vous pouvez bien sûr y aller de votre petit commentaire (mais gentil, hein).
- "Maus" d'Art Spiegelman
Récompensé par le prix Pulitzer en 1992, Maus est un roman graphique autobiographique dans lequel Art Spiegelman raconte l'histoire de son père, juif polonais déporté pendant la Seconde Guerre mondiale. Le récit d'un drame et de la façon dont celui a détruit sa mère, changé son père, et influencé sa relation avec ce dernier. Une histoire forcément très personnelle pour laquelle l'auteur a choisi de représenter les nazis par des chats et les juifs par des souris.
Pourquoionj'aime : pour cette façon enfin originale de traiter un sujet pourtant vu et revu. - "Little Nemo in Slumberland" de Winsor McCay
Considéré comme l'un des king de la bande dessinée moderne, Winsor McCay a publié Little Nemo in Slumberland sous la forme d'un feuilleton de 1905 à 1914. Il y racontait les aventures nocturnes d'un petit garçon, Nemo, qui voyage la nuit au pays des rêves, Slumberland. Un conte onirique qui n'avait pas eu grand succès à son époque et a été redécouvert par les historiens de la BD à la fin du XXe siècle.
Pourquoionj'aime : parce que c'est comme Alice au pays des merveilles mais en beaucoup mieux. - "Idées noires" de Franquin
Petit bijou dans l'oeuvre de Franquin (qui est déjà pas trop nulle à la base), les Idées noires étaient à l'origine publiée dans le complément du Journal de Spirou, Le Trombone illustré. Uniquement dessinées à l'encre de Chine, ces Idées noires ont été écrites par Franquin alors qu'il était en pleine dépression. Résultat : un humour cynique et glauque au possible comme on l'aime.
Pourquoionj'aime : parce que c'est encore plus drôle que tous les albums de Gaston réunis. - "La Marque jaune" d'Edgar P.Jacobs
Paru en 1956, La Marque jaune c'est un peu l'album-culte de la bande dessinée franco-belge. D'abord pour son style porté par la fameuse "ligne claire", mais aussi et surtout parce qu'on y retrouve tout ce qui fait l'univers d'Edgar P.Jacobs comme ses dialogues-fleuves et son obsession du monde souterrain.
Pourquoionj'aime : parce que c'est bath. - "Les 7 boules de cristal" d'Hergé
C'est l'intégrale de Tintin qu'il faut lire pour être quelqu'un de respectable, mais puisqu'il fallait en choisir un nous avons choisi le plus flippant. Pour info, Les 7 boules de cristal a une suite tout aussi chouette : Le temple du soleil. #TeamTintin
Pourquoionj'aime : parce que Tintin c'est le meilleur. - "Watchmen" d'Alan Moore et Dave Gibbons
Également auteur de V pour Vendetta et de From Hell, l'Anglais Alan Moore signe avec Watchmen l'une des uchronies les plus mythiques de la bande dessinée mondiale. Cette saga découpée en six tomes se déroule dans un monde où les États-Unis ont gagné la guerre du Viêt Nam, où le scandale du Watergate n'a pas eu lieu et où la Troisième Guerre mondiale s'apprête à éclater. Dans ce monde apocalyptique, des anciens super-héros sont victimes d'une mystérieuse vague de disparitions.
Pourquoionj'aime : parce qu'Alan Moore est l'un des auteurs les plus allumés de la BD mondiale. - "Black Hole" de Charles Burns
Paru entre 1995 et 2005, Black Hole se déroule dans une banlieue de Seattle au milieu des années 70 où un groupe de lycéens développe une étrange maladie qui engendre des mutations physiques. Devenus des êtres hybrides, ils commencent alors à vivre de façon de plus en plus marginale et doivent se cacher du reste du monde. On comprend vite qu'il s'agit pour Charles Burns d'une métaphore du sida. Entièrement en noir et blanc, l'album, qui réinterprète les codes du film d'horreur, nous plonge dans un univers on ne peut plus dérangeant.
Pourquoionj'aime : parce qu'après on fait des cauchemars vraiment super dégueux. - "L'Incal" d'Alexandro Jodorowsky et Moebius
Entamées en 1981, Les Aventures de John Difool (rebaptisées L'Incal lors de leur réédition), restent, plus de trente ans après, l'une des plus importantes références pour la bande dessinée de science-fiction. On y suit un détective privé plutôt médiocre qui, du jour au lendemain, devient l'heureux propriétaire de l'incal lumière, une pyramide blanche aux pouvoirs extraordinaires. Disparu en 2012, Moebius est souvent cité comme une influence majeure par toutes les stars de la BD contemporaine.
Pourquoionj'aime : parce que Moebius il a tout inventé. - "Astérix et Cléopâtre" de René Goscinny et Albert Uderzo
Bon, comme Tintin, Astérix appelle l'intégrale. Mais bon, puisqu'il fallait en choisir un...
Pourquoionj'aime : parce que c'est le moins naze des albums d'Astérix (oui, j'ai une légère préférence pour Tintin). - "Ghost World" de Daniel Clowes
Publié sous la forme d'un feuilleton entre 1993 et 1997, Ghost World se moque de la petite vie de banlieue américaine à travers le quotidien de deux jeunes filles cyniques : Enid Coleslaw et Rebecca Doppelmeyer. Le roman graphique a été adapté au cinéma par Terry Zwigoff, avec Thora Birch et Scarlett Johansson dans les deux rôles principaux.
Pourquoionj'aime : parce que tout le monde en prend plein la gueule. - "Persepolis" de Marjane Satrapi
Album-culte de la maison d'édition indépendante l'Association, Persepolis a été publié entre 2000 et 2003. Marjane Satrapi y raconte son enfance dans l'Iran de la révolution islamique, puis les différentes étapes de son exil en Europe qui se fera définitivement qu'après plusieurs années d'hésitation. Considéré comme l'un des plus grands succès de la bande dessinée indépendante, Persepolis a été adapté au cinéma par Marjane Satrapi en personne et a reçu le prix du jury à Cannes en 2007.
Pourquoionj'aime : parce que ça fait travailler nos tout petits neurones. - "Sandman" de Neil Gaiman
Roman graphique monumental de plus de 2000 pages, Sandman est une oeuvre assez indescriptible puisqu'elle est découpée en de nombreux chapitres très différents les uns des autres qui ont pour seul élément commun de raconter les aventures des Éternels, des êtres anthropomorphiques qui représentent par exemple le Destin, la Mort, le Rêve ou le Désir.
Pourquoionj'aime : parce que c'est un univers de dingo. - "La Ballade de la mer salée" de Hugo Pratt
Première histoire de la série Corto Maltese, La Ballade de la mer salée marque la naissance de ce personnage plutôt très très classe. Le succès de cet album de 168 pages marque par ailleurs un tournant dans l'histoire de la BD puisque c'est après cela que les éditeurs ont commencé à envisager de publier des albums dépassant la cinquantaine de pages habituelle.
Pourquoionj'aime : parce que Corto Maltese il est quand même plus sexy que Tintin. - "C'était la guerre des tranchées" de Tardi
Passionné par le sujet, Tardi a consacré de nombreux ouvrages à la Première Guerre mondiale. Le plus connu d'entre eux, C'était la guerre des tranchées, est inspiré de la vie de son grand-père. Cependant, loin d'être uniquement la petite histoire d'un individu parmi tant d'autres, l'album offre une vision globale de ce que la guerre a pu être. Très pointilleux sur tout ce qui est rigueur historique, Tardi a pour cela travaillé en étroite collaboration avec l'historien Jean-Pierre Verney.
Pourquoionj'aime : parce que c'est moins chiant qu'un cours d'histoire. - "Les Mauvaises gens" d'Etienne Davodeau
Dans les Mauvaises gens, Etienne Davodeau raconte l'histoire de ses parents, ouvriers et militants syndicaux en Anjou. Un récit réaliste qui a en partie participé à la popularisation de la BD reportage. Les Mauvaises gens a reçu de nombreuses récompenses dont le prix public du meilleur album au Festival d'Angoulême.
Pourquoionj'aime : parce que c'est une histoire qu'on ne lira nulle part ailleurs.
Alors, des ajouts ?