Vous aimez tout ce qui est récit de torture ? Vous avez une appétence particulière pour les histoires de personnes enfermées vivantes ? Vous êtes décidément un amateur de rois dingues et reines folles ? Bah tant mieux pour vous parce que sinon ces récits pas très chaleureux risquent de vous foutre le bourdon.
Elizabeth Báthory
En bonne comtesse hongroise, Elizabeth Bathory n’aimait pas le bas peuple et passait son temps à torturer ses serviteurs parce qu’il faut bien reconnaître que dans la Hongrie du XVI° siècle, on s’emmerdait un peu. Elle brûlait des gens au fer rouge, enduisait le corps de servantes de miel et laissait les abeilles faire leur travail ; surtout, elle tuait un max de vierges pour récupérer leur sang et s’en enduire afin de ne jamais vieillir. Bref, tout ça lui a valu d’être moyen aimé. En 1606, jugée pour le meurtre desdites centaines de vierges, elle a été condamnée à être emmurée vivante, mais en mode grand luxe : on lui servait à manger en quantité suffisante (noblesse oblige). Elle est décédée quatre ans après sa condamnation.
Hadj Mohammed Mesfewi
Hadj Mohammed Mesfewi était un tueur en série marocain du tout début du XX° siècle. Vendeur de pompes à Marrakech, il était entretenu par une vieille dame chez qui il invitait des femmes à dîner avant de les droguer et de les tuer pendant leur sommeil d’un coup de poignard. Il enterrait par la suite ses victimes sous sa boutique ou sous une autre propriété lui appartenant. Au total, Mesfewi aurait tué 36 femmes, essentiellement pour leur dérober leur argent. Arrêté, il a été condamné à la crucifixion mais des diplomates étrangers sont intervenus pour dénoncer la violence de pareille exécution ; il a donc finalement été emmuré vivant en mai 1906, décédant après deux jours passés à pousser des hurlements qu’on entendait dans tout le quartier.
Les emmurées vivantes du cimetière des Saints-Innocents
Au XI° siècle, le cimetière des Saints-Innocents était le plus grand cimetière de Paris. Détruit de nos jours, il était situé près de l’actuel quartier des Halles. A l’époque, les cimetières étaient des lieux de refuge d’où l’on ne pouvait être expulsé ou arrêté et de nombreux bandits et prostituées s’y réfugiaient la nuit. C’était mal entretenu, ça puait, il y avait des charniers un peu partout et des os entassés, mais surtout, il y avait un endroit, le reclusoir, où se trouvaient des femmes enfermées à perpétuité. Un endroit minuscule, sans fenêtre, où les femmes choisissaient d’être enfermées pour combattre leurs tourments et conjurer leur mauvaise vie. La cérémonie d’emmurement se déroulait en présence de l’évêque qui donnait l’extrême-onction à ces femmes avant de les déclarer perdues pour le monde, de les laisser pénétrer le réclusoir puis d’en murer l’entrée . Là, il ne restait à la malheureuse qu’à prier et à attendre la fin, sa tombe étant bien souvent déjà creusée dans le cimetière attenant. Une minuscule ouverture donnait sur l’église (histoire de pouvoir écouter les offices) et une autre sur le cimetière pour recevoir quelques vivres. La pratique était relativement courante.
Cornelia, condamnée injustement pour avoir rompu son voeu de chasteté
Les vestales, dans la Rome antique, étaient des prêtresses qui devaient entretenir le foyer de la déesse Vesta, indispensable à la bonne marche de la société. Parmi leurs obligations, les vestales devaient donc renoncer à avoir une vie normale, s’engageant à 30 ans de chasteté. Celles qui contrevenaient à cette règle s’exposaient à un emmurement en bonne et due forme. Et s’il y en a un qui ne déconnait pas avec ça, c’était l’empereur Domitien. Domitien a régné en despote entre 51 et 96 après JC et il se prenait pour un nouvel Auguste en plus sanguinaire (il finira d’ailleurs assassiné et condamné à l’oubli). Domitien a notamment condamné Cornelia, une vestale accusée d’avoir couché avec un mec et qui sera finalement absoute bien après avoir été descendue dans son petit puits fermé avec une lampe à huile et quelques vivres pour prolonger son agonie.
Les emmurés du Fort de Penthièvre
Situé à Saint-Pierre-Quiberon dans le Morbihan, le Fort de Penthièvre était utilisé par les nazis comme geôle pour résistants. Après le débarquement, ces mêmes nazis y ont exercé des actes de torture qui défient l’imagination (pendaisons par les pieds, noyades dans la baignoire, torture des testicules et toute la batterie habituelle de la bonne ambiance) mais surtout, le 13 juillet 1944, ils ont abattu 50 prisonniers et pas de n’importe quelle façon. A l’époque, la stratégie d’Hitler était de semer au maximum la terreur pour préparer une contre-offensive ; les soldats s’en donnaient à cœur joie. Ils ont donc décidé d’emmurer ces prisonniers vivants, dans les souterrains du fort. Les victimes n’ont été découvertes qu’un an plus tard par les alliés.
Ahmed Marzouki
Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec l’histoire marocaine, sachez que le coup d’Etat de Shikrat est une opération visant à renverser (et tuer) le roi Hassan II en 1973. Plusieurs officiers marocains ont profité d’une réception fastueuse organisée par le roi dans sa résidence d’été en présence de centaines d’invités dont plusieurs dignitaires étrangers pour demander aux cadets de l’École militaire des sous-officiers d’Ahermoumou d’ouvrir le feu dans une déferlante de violence dingue qui a coûté la vie à une centaine de personnes sans pour autant réussir à atteindre Hassan II. Les commanditaires ont été fusillés, mais les petites mains ont reçu des peines étrangement clémentes. Enfin façon de parler. Ahmed Marzouki, l’un des sous-officiers, a été condamné à 5 ans de prison mais sera finalement emmuré vivant pendant 18 ans. Obscurité permanente, petits trous pour l’aération, pas de toilettes, pas de médicament et pas d’hygiène. 18 ans emmurés dans une cellule secrète sans jamais qu’on lui dise s’il en sortirait un jour. Il en sortira en 1991 sous la pression des ONG et écrira un livre, Tazmamart, pour raconter cette expérience.
Lucie de Pracomtal
En 1715, le château de Montéségur-sur-Lauzon était habité par la famille de Pracontal, dont la fille, Lucie, était promise au comte de Quinsonas. Tout le monde était content de cette union annoncée et d’ailleurs on n’a pas tardé à célébrer les noces, le 25 juin. Tout était gai et se passait bien ; si bien, d’ailleurs, qu’après le déjeuner, les invités se sont mis à jouer à cache-cache dans les allées du vieux château. Une heure, deux heures, tout le monde se retrouve et s’apprête à refaire la fête, mais la mariée manque. Sans doute s’est-elle mieux cachée que les autres. On la cherche, on la cherche ; personne ne la retrouve. La fête vire au drame, tout le monde se casse et les Pracomtal décident d’abandonner définitivement le château où leur fille a disparu.
Trente ans plus tard, quelques nobles en vadrouille visitent le château et décident à leur tour de jouer à cache-cache. L’un d’entre eux se retrouve dans une pièce sombre et actionne un mécanisme permettant de faire coulisser une porte encastrée dans un mur. Il entre, la porte se referme. Sur une chaise, il retrouve le corps de Lucie de Pracomtal. Le gentilhomme est secouru par ses amis qui entendent ses appels. Et on comprend que Lucie de Pracomtal s’est emmurée vivante sans le vouloir le jour même de son mariage.
La tragédie Ebola
En 2014, au pic de l’épidémie d’Ebola au Libéria, une femme et sa fille de 12 ans, contaminés par la maladie, ont été emmurés vivantes par les habitants de leur village, Ballajah. Le père de famille était décédé et, face à la lenteur des autorités sanitaires, les villageois ont muré les portes et les fenêtres de leur maison, terrifiés à l’idée d’être à leur tour contaminés. Pendant des jours et des jours, la mère et la fille ont imploré l’aide des villageois, leur demandant de leur apporter à manger, mais tous avaient peur. Quand enfin le ministère de la Santé a pu dépêcher quelqu’un sur place, il était trop tard. La mère et sa fille avaient clamsé, la fille une semaine après la mère, ce qui signifie qu’elle a donc dû passer une semaine entière enfermée avec le corps de sa mère à proximité.
Je suis pas allé à 10 parce que l’histoire au Libéria m’a donné envie d’aller me pendre.