Aux dernières nouvelles, la galette des Rois dans sa forme actuelle serait à l’origine une spécialité française qui remonterait au 14è siècle. Sauf que depuis, la recette a fait du chemin, jusqu’à s’imposer pour l’Épiphanie dans de nombreux pays plus ou moins voisins.

Le Pithiviers en Belgique

N’allez surtout pas dire à nos amis Belges que le Pithiviers n’est rien d’autre qu’une galette des Rois maquillée en spécialité nordiste. La différence entre les deux recettes résiderait dans l’utilisation de la crème d’amande à la place de la frangipane. On est d’accord, c’est subtil. Et si vous êtes un peu bizarre et aimez les fruits confits, les Belges ont inventé il y a très longtemps une variante appelée « Pithiviers fondant », recouvert de glaçage et donc… de fruits confits.

La Vassilopita en Grèce

Le jour du Nouvel an, les familles grecques partagent une sorte de brioche aromatisée à l’orange appelée Vassilopita, dans laquelle se cache une pièce de monnaie censée porter chance à celui qui la découvre. Pour la petite histoire, cette tradition remonterait à la St Basile qui demanda aux habitants de Caesarea de lever une rançon pour mettre un terme au siège de leur ville. Apprenant l’origine de ce butin, les assaillants refusèrent de l’empocher et chargèrent Saint Basile de rendre l’argent et les bijoux récoltés à leurs propriétaires. Sauf qu’il lui était alors impossible de savoir qui avait donné quoi, d’où l’idée un peu farfelue de tout cuire dans des miches de pain, et de les distribuer au hasard aux habitants, qui reçurent miraculeusement exactement la part qui leur était due… En hommage à ce tour de passe passe, chaque année à minuit, les Grecs gravent le signe de croix avec un couteau sur leur vassilopita avant de la partager.

Le King Cake aux États-Unis

Le King Cake est une spécialité du sud-est des États-Unis que les Américains consomment pendant le carnaval de Mardi Gras. Le gâteau ressemble à une couronne de brioche à la cannelle, de forme torsadée et agrémentée d’un glaçage. Une fève rouge ou une figurine du petit jésus y est traditionnellement cachée, héritage de la recette originelle importée par les créoles, descendants des colonies françaises et espagnoles. Quant aux couleurs un peu bizarres qui recouvrent le gâteau, le vert représenterait la foi, le violet la justice, et le jaune le pouvoir.

Le Bolo Rei au Portugal

Si le Bolo Rei est devenu une spécialité portugaise, c’est en France que la recette vit le jour au 19è siècle. Cette brioche en forme de couronne et truffée de pignons, de raisons secs et d’oranges confites, se consomment traditionnellement entre Noël et l’Épiphanie. Comme la galette des Rois, les plus chanceux pourraient bien se péter une molaire en croquant le petit jouet en métal qui y est dissimulé. Ces derniers sont également censés acheter le Bolo Rei de l’année suivante. La double peine.

La Rosca de Reyes au Mexique

Ou si vous avez fait espagnol en LV2, « la couronne des Rois » est la version hispanique de la recette inventée en France au 14è siècle. Par contre, ici, vous pouvez tirer un trait sur la frangipane. La Rosca de Reyes ressemble d’avantage à une couronne briochée, sertie de fruits confits en guise de pierres précieuses. Et celui ou celle qui tombe sur la fève est censé l’apporter à l’église la plus proche, le 2 février, en plus de devoir rincer ensuite toute sa famille à dîner. Merci petit Jésus.

Le Dreikönigskuchen en Allemagne

Quelle belle langue quand même que l’allemand ! On vous rassure, le Dreikönigskuchen ou gâteau des Rois, est plus facile à manger qu’à prononcer. Servi lors de l’Épiphanie, il s’agit d’un anneau de pâte dorée rempli d’orange et d’épices, censées représenter l’or, l’encens et la myrrhe (waouh les effets spéciaux). Traditionnellement, le Dreikönigskuchen prend la forme de sept petits pains en cercle, qui forment une couronne.

Les Befanini en Italie

Pour fêter l’Epiphanie, les Italiens cuisinent de petits biscuits en l’honneur d’une certaine « Befana », personnage folklorique censé passer dans chaque maison la nuit précédant le 6 janvier, pour récompenser les enfants sages. Ces derniers accrochent des chaussettes près de la fenêtre ou de la cheminée, dans l’espoir de récolter des chocolats… ou du charbon (remplacé par de la réglisse de nos jours) si Befana a eu vent de leur mauvais comportement. Oui Befana ressemble étrangement au Père Noël, sauf que c’est une femme, et qu’elle chevauche un ballet volant et non un chariot tiré par des rênes.

Le Twelfth Night Cake en Angleterre

La perfide Albion ne fait certes pas souvent les choses comme tout le monde, mais au moins, elle respecte la tradition de la galette des Rois avec son gâteau de la 12è nuit (après Noël), qui coïncide avec le jour de l’Épiphanie. Ce Twelfth Night Cake se compose de fruits et dissimule un haricot sec pour le Roi et un petit pois pour la Reine. Il s’accompagne généralement d’une petite rasade de bière épicée, voire même de plusieurs.

La Pitka en Bulgarie

A Noël en Bulgarie, on mange végétarien puisque le 24 décembre est le dernier jour du jeûne de la Nativité, et qu’on ne plaisante pas avec les traditions. Il faut également que le nombre de plats servis soit impair (jusqu’à 11) et qui, si possible, tiennent bien au corps (riz, lentilles, poivrons farcis). En dessert, on s’avale du tikvenik, un gâteau à la citrouille, qu’on fait péniblement passer avec de la rakia, de l’eau de vie bulgare. Quant à la Pitka, il s’agit de petits pains faits maison, dans lesquels on place une pièce de monnaie censée apporter richesse et santé à celui ou celle qui la découvre.

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La galette des Rois en France

Derrière la frangipane, la couronne, les miettes qu’on se fout partout, se cache plein de petites anecdotes plus ou moins avérées. D’abord son origine : la galette des Rois remonterait à l’époque romaine et à la fête des Saturnales, qui permettait à un esclave d’exaucer tous ses vœux l’espace d’une journée. Pour désigner l’heureux élu, une fève était cachée dans un gâteau coupé en parts égales. Le plus jeune de la famille devait se glisser sous la table et attribuer à l’aveugle les morceaux à chaque serviteur. Quelques siècles plus tard, la religion et ses Rois mages sont venus ajouter leur grain de sel. Ah et autre anecdote, il semblerait que la galette des Rois servie à l’Elysée soit dépourvue de fève, afin d’éviter que le Président de la République soit couronné Roi…

Vous aussi vous êtes accro à la frangipane ?

Source : digitalfood