J’aime la galette, savez-vous comment ? Je vais vous le dire : quand elle est bien faite, avec une fève dedans. Parce que ans fève, sans ne sert à rien du tout de manger une galette. Certes, la frangipane, c’est sympa ; mais le frisson, l’excitation de l’inconnu, les sensations fortes, c’est à la fève qu’on les doit. C’est la fève qui est le sel de la vie. Et quand on n’a pas la fève, on est chiffon.
Avoir deux ans et hurler pour avoir la fève
C’est une technique imparable. Une récente étude commandée par le syndicat national de la boulange a prouvé que tout enfant de deux ans qui faisait un caprice pour avoir la fève terminait invariablement par l’obtenir. A méditer.
Sonder la surface de la galette avec un détecteur de porcelaine
On en trouve du côté de Limoges, des détecteurs de porcelaine. Notre conseil ? Bien nettoyer son détecteur avant pour éviter que les autres convives ne soient échaudés à l’idée qu’un gros machin vienne dégueulasser la surface de leur galette.
Mettre son doigt un peu partout dans la galette jusqu'à tomber sur la fève
Ce qu’on appelle « la stratégie au doigt mouillé ». Une fois l’emplacement de la fève identifié, prendre la part correspondante. Facile, pratique, économique.
Bouffer toute la galette
Soit une galette de 700 grammes contenant une fève. Soit un homme mesurant 1,75 mètre. Quelle est la chance que cet homme obtienne la fève s’il mange les 700 grammes de galette ? Et quel sera l’impact d’une telle décision sur son tour de taille ?
Soupeser chaque part
On peut se servir d’une balance haute précision. Si toutes les parts ont été découpées selon un plan rigoureusement égal, la différence de poids d’une part à l’autre sera suffisamment significative en cas de présence de la fève pour que l’on puisse avec certitude s’écrire : « C’est celle-là que je veux ! »
Bien observer le coupeur de galette au moment de la découpe, si tu le sens un peu tendu à un moment c'est qu'il est tombé sur la fève
On connait les techniques utilisées par les enquêteurs lors des garde à vues pour faire craquer les suspects. Un mélange d’empathie et de fermeté, et surtout une grande attention portée aux signes extérieurs trahissant des émotions intérieures. De telles techniques peuvent être appliquées à la vie de tous les jours, notamment pour déceler, sur le visage du coupeur de galette, tout tremblement significatif pouvant indiquer qu’il est tombé sur la fève. Ca demande un peu de boulot, mais c’est imparable.
Cacher autant de fèves qu'il y a de parts
Ce qui tend à faire converger vers 1 l’espérance d’obtenir une fève.
Faire soi-même la galette
Et ainsi savoir très exactement où se situe l’objet de son désir.
S'offrir une fève, en dehors de toute histoire de galette
Le bonheur, la frangipane en moins.
Manger des galettes tous les jours jusqu'à ce qu'on ait la fève
S’il est vrai que l’idée peut être plaisante, elle est aussi susceptible de faire peu à peu diminuer la courbe du plaisir induit par la consommation d’une galette et jusqu’à créer un authentique dégoût. Mon conseil ? Faites-le quand même.
Avec du beurre. Avec du beurre, dedans.