Tout le monde ne peut pas être Zizou ou Messi.

Cette terrible observation est pourtant bien réelle. Car pour quelques milliers de joueurs de foot professionnels hyper talentueux, il existe aussi quelques gros nullos. Le terme est lâché. Des joueurs bien meilleurs que le commun des mortels assurément, mais qui n’aurait peut être pas du passer pro. Des bouchers, des gaffeurs, des paresseux, des débiles : oui, on peut vivre du foot pendant des années et être nul. C’est même assez fréquent.

Alors pour rendre un petit hommage à ces joueurs méritants mais explosés au sol, on retourne dans les années 90 et on se penche sur quelques cas. Des carrières étranges pour des joueurs tout aussi atypiques. On ne se moque pas hein, on fait juste le point.

Non bon si en fait on se moque, ça va deux minutes quand même.

Ali Dia

L’histoire d’Ali Dia est légendaire.

Car Ali n’est pas un footballeur mais un arnaqueur. Il a le niveau de ton pote Christophe qui boit des bières sur le banc tous les dimanches, et encore. Et pourtant Ali a signé pour Sunderland, qui à l’époque était l’un des plus grands clubs anglais. Mais comment ?

Au départ, Ali Dia joue dans quelques équipes amateurs en France : Dijon, La Rochelle et Saint Quentin. Mais le constat est le même partout : c’est chaud frère.

Alors il tente sa chance en Angleterre et va directement contacter les dirigeants de Sunderland. Et le mec s’invente une vie en disant qu’il a trois sélections en équipe du Sénégal (c’est faux), qu’il a été pro en France (c’est faux) et surtout qu’il est le cousin de Georges Weah. C’est encore faux bien sûr. Georges Weah est libérien alors que Dia est sénégalais. Mais ça passe quand même. Les dirigeants lui proposent un contrat d’essai d’un mois.

Ses partenaires de l’époque sont hallucinés par son niveau à l’entrainement. Ils le surnomment « Bambi on ice » qui est un surnom assez explicite. Mais un jour, coincé par les blessures de plein de joueurs (des vrais), l’entraineur de Sunderland est obligé de faire rentrer le mythomane. Il jouera 53 minutes, ratera toutes ses passes, sera essoufflé au bout de 10 minutes, ne sera jamais bien placé sur le terrain. Bref, tout le monde se rend compte que ce n’est pas vraiment Georges Weah.

Ali Dia quittera le club le lendemain. Mais il aura quand même joué presque une heure dans le plus grand championnat du monde.

Francis Llacer

« Un boucher ».

C’est ce qui ressort le plus quand on parle de l’ancien Parisien. Il n’était pas « nul » à proprement parler, mais son style, sa dégaine et sa propension à arracher les tibias l’ont rendu légendaire. L’antithèse complète du PSG de maintenant.

Rien de sexy chez Francis, juste un besogneux prêt à taper dans le tas. Aucune technique, aucune classe. Un carton jaune minimum par match et une bonne dizaine de joueurs blessés par sa faute. Un boucher, quoi.

Daniel Kenedy

Un prénom de chanteur de karaoké, un nom de président assassiné : ça partait mal.

Comme son nom ne l’indique absolument pas, Daniel Kenedy est brésilien. En théorie. Parce que balle au pied, Daniel n’était pas vraiment brésilien. Ni à l’aise. Une seule (horrible) saison au PSG qui s’est pressé de le refourguer au Portugal, où il n’a pas davantage brillé.

Fraudinho.

Chris Kamara

Si Francis Llacer est un boucher, Chris Kamara est un assassin.

Joueur médiocre du championnat anglais, Kamara passera la majeure partie de sa carrière en D2. Mais sa spécialité, c’est la bagarre. En 1986, il met une droite à un joueur en plein match et lui casse la mâchoire. En 1989, un tacle par derrière horrible brise la jambe de son adversaire. Et tant d’autres.

L’ancien joueur s’est repenti et s’est reconverti en consultant puis en animateur TV. C’est par exemple lui qui présente Ninja Warrior en Angleterre. Warrior, ça on avait compris.

Crédits photo (Creative Commons) : ChrisKamara.com

Marco Boogers

Marco est un attaquant hollandais complètement nul.

Et puis un jour on ne sait pas trop pourquoi, il réussit à signer à West Ham. Gigantesque club du championnat anglais. Il n’y jouera que 4 matchs, sans marquer bien sûr. Et l’action la plus mémorable de son passage reste un tacle assassin contre un joueur de Manchester United. Qualifié de « tacle le plus violent de l’Histoire du foot moderne » par « The Sun ».

Joli palmarès.

Certains joueurs de Manchester déclarent même dans les médias que Boogers n’aurait été recruté que dans la perspective de blesser les joueurs adverses. Vu le niveau du bonhomme, c’est une théorie pas si farfelue.

Gus Caesar

Gus Caesar figure régulièrement dans les classements des joueurs les plus nuls ayant évolué en Premier League anglaise.

Gus est un défenseur, qui à la particularité de ne jamais courir ou presque. Il court vite, c’est juste qu’il n’a jamais envie. Surnommé « Frozen rabbit » par les fans d’Arsenal, le joueur est toujours mal placé, se fait des croche-pieds tout seul très régulièrement, se casse la gueule tout le temps. Et pire, il ne remonte jamais et couvre toujours les hors jeu. C’est pas vraiment un défenseur, c’est juste un attaquant de plus pour l’équipe d’en face.

Du sabotage, tout simplement.

Ce contenu n'existe plus

Il n'a pas souffert, promis

Massimo Taibi

Un gardien italien d’1M90, sur le papier ça semble intéressant.

Sur le papier seulement. Car Massimo est une passoire. Partout où il est passé, il a cumulé boulettes et performances médiocres. Mais il réussit tout de même à signer à Manchester United contre 6 millions d’euros. Un braquage. Il est censé remplacer la légende Peter Schmeichel. Mais Massimo n’est pas une légende. C’est à peine un joueur de foot.

Il jouera 4 matchs (et onze buts encaissés) avant d’être vendu 700.000 euros en Italie.

Une bien belle plus value.

Vampeta

Paris et les Brésiliens, décidément.

Pour quelques Neymar et Ronaldinho, beaucoup de Daniel Kenedy ou … Vampeta.

Techniquement, Vampeta est loin d’être nul. Il lui arrive même d’être brillant. C’est rare mais ça arrive. Mais son truc à Vampeta, c’est pas tellement le foot. C’est la fête. Il passe ses nuits en boite à sniffer tout ce qui se passe et à finir complètement torché. Une hygiène de vie parfaitement dégueulasse qui complique un peu ses performances. Vampeta est davantage une légende de la nuit qu’une légende du foot.

Mais les dirigeants du PSG n’étant pas ceux du Moulin Rouge, Vampeta est viré après une seule saison et seulement une petite dizaine de matchs. Il retourne alors au Brésil pour écumer les bars et discothèques de Sao Paulo.

Une légende.

Crédits photo (Creative Commons) : Ricardo Stuckert/PR

Gilles Hampartzoumian

Un nom qui ne va pas parler à grand monde. Mais ceux qui l’ont vu jouer s’en souviennent avec émotion.

Un latéral médiocre, avec la vitesse de pointe du grand père d’Usain Bolt. Et encore, c’est même pas sûr. Pourtant, à l’époque Gilles se trouvait pas mauvais. Interrogé par So Foot il y a quelques années, il déclare au premier degré : « En qualité intrinsèque, j’étais aussi fort que Thuram. »

Comme quoi, c’est pas si simple de s’auto-évaluer.

Javier Mazzoni

Le FC Nantes a connu des attaquants incroyables, des champions du monde, des joueurs qui ont connu le plus haut niveau possible.

Et Javier Mazzoni.

Un physique à la Lorenzo Lamas, un surnom affreux (« La truie ») et un niveau abyssal. Certaines rumeurs incroyables laissent entendre que la cellule de recrutement du club nantais aurait décidé de signer le joueur après avoir vu une cassette de ses exploits. Mais le joueur sur la cassette ne serait pas Javier Mazzoni, mais son frère.

On croise vraiment les doigts pour que l’histoire soit vraie.