Les films et les séries sont des divertissements de masse qui, en tant que tels, ont un impact considérable sur la société et les spectateurs. Pour peu qu’un film prône une idée, il y aura toujours des dizaines de milliers de personnes pour y adhérer, surtout si elles sont fragiles psychologiquement. Et pour peu qu’un film présente un tueur sous un jour favorable, il aura bien un dingue pour vouloir être ce tueur. Les exemples ne manquent pas.
Naissance d'une nation et renaissance du KKK
Le film de D.W. Griffith, sorti en 1915, est l’un des premiers immenses succès du cinéma américain et la pierre angulaire de la prise de pouvoir des Américains sur la création cinématographique. Surtout, le film prend ouvertement position en faveur des Sudistes et propose un discours raciste qui a participé à la renaissance du Ku Klux Klan moribond en faisant oeuvre de propagande pour les idées racistes et ségrégatives. Inutile de revenir sur tous les meurtres imputables au Klan, si ?
Quand un gosse de 16 ans tue en s'inspirant de Dexter
Steven Miles et Elizabeth Thomas étaient de bons copains de lycée. Et même un peu plus que des bons copains puisque les deux ados ont commencé à sortir ensemble à la fin de l’année 2013. Mais ce qu’Elizabeth ignorait, c’est qu’elle n’était pas seulement la copine de Steven ; elle était aussi et surtout son « projet ». Parce que Steven avait un projet : reproduire les meurtres de Dexter Morgan, le héros de la série quasi-éponyme et très populaire à l’époque. Le 24 janvier, Steven Miles a ainsi poignardé et démembré Elizabeth Thomas, enveloppé son corps dans des bâches en plastique avant de se débarrasser des morceaux dans des bennes à ordure. Mais à la différence de Dexter, Steven Miles a été chopé et condamné à 25 ans de prison.
Orange mécanique a déclenché une vague de meurtres en Grande-Bretagne
Rendu immensément populaire par l’adaptation de Kubrick, le roman de Burgess a inspiré un nombre incalculable de crimes dans l’Angleterre des années 70 (le film date de 71). Des viols, des meurtres gratuits, des passages à tabac au hasard… S’il est évident que les journaux ont fait leurs choux gras de la prétendue filiation entre le film et les crimes en question quitte à exagérer un peu, il est certain que le film de Kubrick a eu un impact massif sur une certaine jeunesse désoeuvrée et que les faits divers ont poussé Kubrick a retirer le film de la circulation.
Tueurs nés, une inspiration pour Florence Rey et Audry Maupin
Deux jeunes désoeuvrés dans la France des années 1990. Après avoir visionné le film d’Oliver Stone (une affiche a été retrouvé chez eux), les deux jeunes gens se lancent dans une entreprise criminelle, cagoule sur la tête et fusils à la main. Ils attaquent une fourrière puis se retrouvent embarqués dans une épopée meurtrière qui les conduira à tuer trois policiers et un chauffeur de taxi. Maupin n’en sortira pas vivant et Rey terminera en prison jusqu’à sa libération, en 2009.
Taxi Driver, ou comment l'obsession d'un spectateur pour Jodie Foster l'a poussé à tirer sur le président
John Hinckey était devenu tellement dingue de Jodie Foster (toute jeune, dans Taxi Driver) qu’il s’était mis en tête de la harceler au téléphone et de lui envoyer des lettres. Finalement, Hinckey s’est persuadé lui-même que la seule manière d’attirer l’attention de la jeune femme était de tuer le président, en l’occurrence Ronald Reagan. En 1981, il tire six fois sur lui à Washington – mais Reagan s’en sort et c’est le secrétaire d’Etat, James Brady, qui prend cher et finit paralysé. Jodie Foster n’a pas eu l’air de changer de braquet par rapport à Hinckey.
Luka Rocco Magnotta voulait revivre Basic Instinct
Vous vous souvenez de l’histoire de Luka Magnotta, le dépeceur de Montréal arrêté en Allemagne ? Bah comme son nom l’indique, ce jeune Canadien a dépecé un mec. Mais d’abord, il l’a convié chez lui. Le mec, c’était un étudiant chinois. Il l’a ligoté puis assassiné à coups de pic à glace avant de dépecer le corps et d’envoyer des morceaux du cadavre aux sièges de partis politiques canadiens. Une scène qui rappelle celle de Basic Instinct. De toute façon, Magnotta ne se cachait pas pour l’inspiration, puisque sur les forums, il utilisait le pseudonyme Catherine Tramell, soit le nom du perso joué par Sharon Stone.
Joel Rifkin, le tueur qui voulait vivre dans un Hitchcock
Frenzy est le dernier film d’Hitchcock. Il raconte l’histoire d’un étrangleur qui terrorise Londres en tuant des femmes avec une cravate. A la fin des années 80, un New Yorkais, Joel Rifkin, n’avait pas manqué de voir le film sorti en 72. Et il s’est dit que ce serait cool de faire pareil. Il a donc commencé à dézinguer des prostituées et des drogués dans New York jusqu’à son arrestation un peu par hasard, en 1993, lors d’un simple contrôle de police auquel il avait tenté d’échapper. Manque de pot, il y avait un corps en décomposition dans le coffre.
La tuerie d'Aurora, inspirée par Bane et le Joker
En 2012, James Eagan Holmes entre dans un cinéma d’Aurora, aux Etats-Unis, et ouvre le feu sur les spectateurs venus regarder le dernier opus de la trilogie Batman, signée Nolan. Dérangé, Holmes affirme que c’est Bane qui lui a commandé de tuer ainsi 12 personnes et d’en blesser 58 autres. Lui-même se présentant comme le Joker – cheveux teints en rouge et regard fou. Après son interpellation, les enquêteurs ont découvert chez lui des bombes chimiques et tout un tas de trucs pas terribles qui devaient lui servir à répandre le chaos. Il a été condamné à perpet’ en 2015.
L'Indonésien qui voulait être Patrick Bateman
Il fait venir des Indonésiennes dans son appartement, les abreuve de coke, s’adonne à une orgie démentielle, les torture et les tue. Il fourre l’un des corps dans une valise. Et filme toute la scène de torture et de meurtre. Mais il est arrêté assez rapidement. Heureusement.
(Bonus) Boris Vian n'aimait pas l'adaptation de son livre
D’une certaine manière, c’est l’adaptation cinématographique de J’irai cracher sur vos tombes qui a eu raison de la vie de Vian, mort dans la force de l’âge d’une crise cardiaque pendant la projection du film. Il n’avait vraiment, vraiment pas dû la trouver fidèle à sa vision.
Fiction, réalité, on ne sait plus très bien.
Sources : Listverse, Allociné, Affaires sensibles