Dans l’histoire du cinéma, il y a des films dont le scénario tiendrait en 2 lignes, des films dont même les résumés donnent envie, et il y a certains films, dont l’intrigue n’est peu ou pas expliquée, peuplés de flashbacks à tire-larigot et de personnages qui surgissent de nulle part, bref, des films auxquels on ne comprend rien.
"Tenet" de Christopher Nolan (2020)
On commence avec le dernier Nolan (dont 50 % de la filmographie mérite sa place dans ce top) : Tenet. Alors. Pour vous la faire courte. Il y a un agent qui fait un assaut au cours d’un attentat dans l’opéra de Kiev (scène filmée par ailleurs à Tallinn en Estonie). Il est censé mourir mais en fait il est plongé dans le coma. Quand il se réveille ou lui demande de filer un coup de main pour sauver l’humanité. Après y’a Clémence Poesy qui lui explique que dans le futur, ça sent pas la bonne ambiance et visiblement les humains ont trouvé le moyen d’inverser l’entropie des objets (le mot « entropie » est prononcé environ 256 fois durant le film), c’est-à-dire de les inverser temporellement. L’agent met 2 minutes à tout piger, genre « ok ça part en entropie mon gars no souçaille ». Après y’a Micheal Caine qui lui donne une carte bleue pour qu’il s’achète des vêtements. Après il va en Inde. Après il cherche un dessin. Après il veut rencontrer un Russe méchant. Après y’a une scène de Call of Duty. Après en fait, on apprend que le futur c’est peut-être le passé du présent. Après on découvre que la crème solaire sur le sol c’est vachement pratique pour faire des glissades. VOUALA.
"Memento" de Christopher Nolan (2000)
L’édition DVD propose de visionner ce film dans le sens chronologique. Mais à ce jour, rien n’indique que cette méthode rende cette histoire plus claire. Sacré Nolan hein. Faut arrêter maintenant de nous embêter avec des films que c’est qu’on peut pas comprendre.
"Mulholand Drive" de David Lynch (2001)
Et globalement presque tous les films de David Lynch en fait. Avec des nains bien entendu.
"2001: l'Odyssée de l'espace" de Stanley Kubrick (1968)
Aucune linéarité, des plans très longs de l’espace en plein milieu d’une scène, un ordinateur maléfique… La recette magique d’un film incompréhensible de 2h25, mais culte.
"Pi" de Darren Aronofsky (1998)
« Tous les êtres vivants, y compris les humains, sont soumis à des cycles. Leurs activités, les entreprises, et donc les évolutions de la Bourse suivent donc cette dynamique et peuvent être modélisés sous la forme d’une séquence ». C’est sur ce « pitch » alléchant que Darren Aronofsky a été demander des fonds pour réaliser son premier long métrage. Et les a eu. La vie est bien faite.
"Le Grand Sommeil" d'Howard Hawkes (1946)
Une sombre affaire d’espionnage qui se complique de minute en minute, et laisse le spectateur extrêmement perplexe malgré la présence d’Humphrey Bogart et Lauren Bacall. Selon la rumeur, Howard Hawkes n’y comprenait rien non plus. Nous voilà rassuré
"Matrix 2" de Lana et Lilly Wachowski (2003) (et le 3 tant qu'on y est)
Déjà que le 1 on n’avait pas tout compris, mais alors là ça devient carrément l’embrouille. Bon, sans le 1, on aurait sans doute pas aimé les deux suivants.
"Donnie Darko" de Richard Kelly (2001)
Qui est réellement Frank, l’homme au masque de lapin maléfique ?
"Cube" de Vincenzo Natali (1997)
« Nous sommes les clés… le Cube, c’est nous! »… Ouais, ça va bien nous aider ça. L’avantage de Cube, c’est que le spectateur comprend assez rapidement qu’il n’y a pas grand-chose à comprendre et il peut apprécier sans le moindre scrupule l’enchaînement de pièges diaboliques que renferme cette structure. Même si je vous déconseille de remater ce film qui outrageusement mal vieilli.
"Babel" d'Alejandro González Iñárritu(2006)
La preuve qu’on peut mobiliser Brad Pitt et Cate Blanchett sans pour autant faire de compromis. Une parabole biblique planétaire : un fusil, un mariage au Mexique, un drame au Maroc et une Japonaise atteinte de surdité, débrouillez-vous avec ça.
"Paris, Texas" de Wim Wenders (1984)
Lorsqu’on lit l’histoire de Paris Texas, on a l’impression de prendre connaissance du résumé d’un interminable soap brésilien, mais Wim Wenders parvient à faire tenir tout ça en 147 minutes en s’offrant des passages contemplatifs sur la somptueuse BO de Ry Cooder.
"Tree of Life" de Terrence Malick (2011)
Et que j’te foute du Brad Pitt et des dinosaures et des plans de doigts qui touchent des fleurs en veux-tu en voilà. 2h18 d’images qui ressemblent à un fond d’écran Windows et durant lesquelles le bon Terrence a visiblement oublié d’écrire un scénario.
"Dans la peau de John Malkovitch" de Spike Jonze (1999)
Perso j’ai arrêté de suivre à partir du moment où l’on découvre Cameron Diaz brune avec des cheveux bouclés. C’était trop pour moi.
"Réalité" de Quentin Dupieux (2014)
Dupieux c’est déjà pas évident. Enfin c’est bien hein, mais c’est pas évident. Faut s’accrocher pour essayer de piger quelque chose ou juste se laisser porter par la non-histoire : en l’occurrence trouver le meilleur gémissement de l’histoire du cinéma.
"Under the skin" Jonathan Glazer (2014)
C’est Scarlett Johansson elle monte dans des gros camions la nuit pour pécho des p’tits mecs mais en fait elle les pécho pas vraiment elle les emmène dans une pièce où visiblement on a fait couler beaucoup de pétrole et après les p’tits mecs ils disparaissent de la circulation. Ça vous parle ?
Et encore j’ai pas parlé de La Plateforme de Galder Gaztelu-Urrutia et encore moins du film Us de Jordan Peale. Si pour vous ces films aussi clairs que de l’eau de roche, je vous invite à faire notre test : quel est ton Q.I. ? Un génie se cache peut-être derrière ce visage disgracieux.