Si la technique consistant à filmer la réaction horrifiée d’un public (parce que c’est vrai que s’ils ne sont pas horrifiés, ça marche moins bien) dans une salle de cinéma est devenue légèrement éculée, elle a quand même rencontré un grand succès. Entre ça et les projections qui suscitent des évanouissements en série, le filon de l’angoisse et du malaise physique chez le spectateur est un super filon pour qu’on parle de ton film avant sa sortie. La preuve en dix exemples.
Paranormal Activity : la technique de la rareté
En plus de filmer les réactions des spectateurs en infrarouge dans les salles et de les partager sur les réseaux sociaux, le film a d’abord eu la bonne idée de n’être diffusé que dans une dizaine de salles aux Etats-Unis. La frustration était telle qu’il a ensuite connu un succès de bâtard (100 millions de dollars de recettes pour un investissement initial de 15 000$, on se met bien). En revanche maintenant faudrait arrêter, on en peut plus des suites.
127 heures : des vertiges et du vomi
Ça semble étonnant oui (au point que beaucoup ont cru que c’était un gros mytho) mais il semblerait que les premières projections du film aient causé une belle panoplie d’évanouissements, et même une crise de panique. Mytho ou pas, le coup de pub a bien marché.
Irréversible : le malaise mais pour de vrai
Présenté au festival de Cannes en 2002, le film remporte un joli record d’une vingtaine d’évanouissements, et des réactions violentes contre le réalisateur Gaspard Noé. Il faut dire qu’il est un tout petit peu traumatisant. A côté l’éjaculation en 3D dans son dernier film Love, c’est de la gnognotte.
Antichrist : paye ton SAMU
Comme beaucoup de films de Lars Von Trier, celui-ci a rendu le public des premières projos (et surtout celle du festival de Cannes en 2009) totalement déglingo: malaises, traumatismes. La séance a dû être sponsorisée par la présence du SAMU.
Grave : le trip cannibale qui fout les foies
C’est le tout nouveau film qui sortira en mars prochain sur une jeune fille végétarienne qui se révèle cannibale. On a encore très peu d’informations sur ce film (à part qu’il est produit par Julie Gayet) mais il semblerait que la stratégie promo de l’évanouissement en salle a bien été mise en place pour lui aussi au festival de Toronto.
Rec
Tout comme Paranormal Activity (si ce n’est que c’est quand même bien mieux), le film de Jaume Balagueró et Paco Plaza a fait sa promo sur la diffusion d’image de spectateurs effrayés. Pas de déception, ce film était est en haut de la liste des films les plus flippants de tout l’univers et le cosmos même.
Two girls one cup
Certes beaucoup d’entre nous ont échappé à ce grand chef d’oeuvre, trop apeurés de découvrir enfin la vérité… Du porno, du caca, et une bonne dose de pensées suicidaires. Voilà ce qui se résume dans le regard des gens traumatisés dont on a vu les réactions de dégoût en visionnant cette vidéo de la mort.
Le projet Blair Witch : et si c’était vrai ?
Dans la veine des found footage movie, Blair Witch a clairement lancé le genre. Du coup, pour faire parler de lui, il a mis en place une technique virale ultra bien orchestrée destinée à faire croire à la véracité de ce faux documentaire.
The Theatre Bizarre
Film ultra chelou compilant sept courts-métrages grand-guignolesques, il s’est lui aussi fait connaître par le grand nombre d’évanouissements causés au cours de chaque projection avant sa sortie officielle. Vous avez dit bizarre ?
L’exorciste : le début du commencement
Il faut dire qu’en 1973 on n’était pas encore abreuvés de Saw, Hostel, et tous les films précédemment cités, donc on peut comprendre plus aisément la terreur des spectateurs. Ce qui était vraiment nouveau c’était d’en faire un atout viral de promotion.
En fait, la solution la plus ingénieuse pour qu’on parle de ton film c’est résolument de rendre tarés les spectateurs. Si tu n’es pas sûr de ton coup, pense à les droguer. Succès assuré.