Le cinéma, c’est bien souvent une expérience sensorielle et notre empathie de spectateur nous pousse à nous mettre à la place des personnages. Or, ça peut donner lieu à une certaine fatigue quand le stress devient trop insoutenable, le bruit trop fort ou quand ça bouge dans tous les sens. Oui à en croire ces mots on dirait que je suis devenue vieille (et c’est sans doute un peu le cas) mais certains films sont tout simplement épuisants à regarder.
Mad Max : Fury Road (George Miller)
Le film est très bien, attention. Je conseille juste aux personnes dotées d’une audition normale de mettre des boules Quiès pour passer outre la première demi-heure du film qui se résume à des hurlements constants. Savent pas chuchoter ces gens ? C’est dingue ça bordel.
Spider-man across the spider-verse (Joaquim Dos Santos)
On attendait avec impatience la suite de ce Spider-man complètement fou visuellement et on n’est pas déçus. Le deuxième volet, totalement à la hauteur du premier reste un super film… mais entre le rythme effréné des répliques, l’intrigue complexe, les twists qui vont dans tous les sens et les changements de styles visuels, on ne sait plus où donner de la tête.
A plein temps (Eric Gravel)
Parmi les 3000 films qui sortent chaque année avec Laure Calamy en premier rôle, celui-ci est une petite perle. L’histoire, simple au demeurant, nous raconte le quotidien de Julie, mère célibataire qui doit batailler avec les transports pour travailler comme femme de chambre dans un grand hôtel de luxe parisien. Quand la grève survient, tout devient infernal. Un grain de sable dans les rouages de son planning qui nous font subir un stress indicible tout au long du film. Ça a l’air de rien mais c’est excellent.
The Impossible (Juan Antonio Bayona)
Nous sommes le 26 décembre 2004 avec une famille en vacances en Thaïlande. Le mouvement de la mer est étrange. Les oiseaux fuient la côte. Et la tragédie frappe : un double tsunami meurtrier et ravageur qui nous projette dans la violence des flots. On retient son souffle pendant 1h30 et on sue plusieurs litres de toute la raie. Une véritable expérience de l’horreur qui nécessitera plusieurs jours de repos par la suite.
RRR (S.S. Rajamouli)
Film indien absolument phénoménal qui, comme l’explique très bien cet article n’a rien à voir avec le cinéma tradi de Bollywood (entre autre parce que le film n’a pas été tourné à Bombay et qu’il est en langue telougou et non hindi), RRR nous plonge dans l’époque coloniale, une jeune fille est enlevée à son village mais Bheem va tout faire pour la récupérer. Cette épopée est surtout l’occasion de nous livrer des scènes d’action absolument prodigieuses, entre bastons de foule et combat à mains nues avec un lion, ponctuée de choré étourdissantes, on peut dire qu’on en a pour notre argent. Avantage de taille : le visionnage du film a clairement remplacé ma séance d’abdos fessiers.
Requiem for a Dream (Darren Aronofsky)
Difficile de faire un choix dans la filmo de Aronokfsky tant la plupart de ses films sont épuisants (mais réussis). On a donc opté pour le plus culte. Une abominable descente aux enfers au pays des drogués qui se clôture par un enchainement de scènes effrayantes. On en sort choqué, et pas vraiment chaud patate pour se mettre à l’héro. Pas cool Darren de faire une aussi mauvaise pub aux joies de la piqouze.
Climax (Gaspard Noé)
Un peu comme Aronoksy, Gaspard Noé n’est pas connu pour faire des films calmes et légers avec « We are Family » de Sister Ledge en guise de bande son. Et il me semble que Climax est certainement un des plus éreintants du genre. Un plan séquence sur une soirée qui part en suce total après qu’une des convives ait foutu du LSD dans les cocktails des invités. Un plan séquence paranoïaque qui nous donnerait presque la sensation d’avoir été nous-mêmes dupés par la drogue.
Funny Games (Michael Haneke)
Inutile de préciser si l’on parle de l’original ou de la version US les deux sont du même réalisateur et nous projettent à égalité dans des abysses d’angoisse, et donc naturellement d’épuisement moral et physique. Le genre de film qu’on ne regarde pas deux fois dans une vie.
Buried (Rodrigo Cortés)
Un des rares films avec un seul acteur, Buried n’est pas du tout recommandé pour les personnes claustro, ni les personnes dans un état physiquement faible parce qu’on sort de là en sueur, en émoi et avec un très faible niveau de globules blancs.
La Chasse (Thomas Vinterberg)
On a un mec accusé injustement de pédophilie qui se retrouve l’objet de toutes les haines de son village, une angoisse absolue qui tord forcément les boyaux des spectateurs. Perso, j’ai du prendre un cacheton de valium après visionnage (ne reproduisez pas ça chez vous).
Vous reprendrez bien un bol de lait (puisement) ?
OK je rends les armes.