En général, quand on fête un truc, on se plie aux traditions en se disant que c'est une occasion de boire quelques godets avec des potes, surtout si le lendemain est férié. Mais il existe certaines fêtes pour lesquelles ont ne fait même pas semblant de commémorer un truc, on n'accompagne même pas ça d'une cérémonie ou de costumes, on remplit le chariot d'alcools forts et on se pète la ruche sans se poser de questions. Dites vous qu'un jour peut-être, des extraterrestres s'intéresseront à notre civilisation et viendront nous demander pourquoi on était bourré à une de ces occasions. Et on sera bien emmerdé pour leur répondre.
- La Saint Patrick
Est-ce que le jour de la Saint Patrick vous sentez que les gens se passionnent soudainement pour la riche culture irlandaise ? Est-ce que tous ces gens qui boivent des Guinness par litres entiers ont ne serait-ce qu'un Patrick dans leur entourage ? Même pas sûr. La Saint Patrick, c'est juste une Fête de la Bière qui ne veut pas dire son nom, et puis c'est tout. - Le Beaujolais Nouveau
Qu'on célèbre chaque année l'industrie florissante de la bière chaque année comme on le fait à Munich, pourquoi pas, et à vrai dire, on devrait avoir en France une Fête du Vin. Mais faire semblant de s'extasier chaque année sur la capacité de producteur à faire un vin nouveau et à se forcer à le goûter alors qu'on en a, honnêtement, pas grand chose à foutre des saveurs qu'on retrouvera cette année dans tel ou tel pinard, c'est assez hypocrite. A moins que vous me trouviez un mec qui me dise "Sisi, je me souviens, la cuvée 2002 du Beaujolais était excellente !"... - Le Nouvel An
A Noël, on picole, certes, mais on habille ça avec le maintien de certaines traditions : on se réunit en famille, on se fait des cadeaux, on va même parfois à la messe... Mais une semaine plus tard, plus rien à foutre, l'objectif étant de vider le rayon bouteille de Leclerc et de découvrir la nouvelle année avec le plus gros mal de crâne possible. - Le 15 août
Il y a deux genres de fêtes l'été : celles qui correspondent à notre Histoire commune, comme le 14 juillet et qu'on célèbre avec un défilé, un bal et, à l'occasion, un peu plus d'alcool que d'habitude, et celles dont on a complètement oublié le sens. Vous avez déjà vu un mec bourré le 15 août vous dire "Ouais ! Je suis super content pour la Vierge Marie, elle va être bien au Paradis !" Non, le 15 août, on a intégré qu'il n'y a tellement rien à foutre qu'il vaut mieux boire pour oublier. - la moitié des férias
Les férias, traditionnellement, tournent autour de la tauromachie et du lâcher de vachette. Mais quand en 2012 Carcassonne a organisé une féria sans taureau, personne n'en a rien eu à foutre et la ville a quand même fait le plein de fêtards. Par contre, quand on a parlé de féria sans alcool à Dax, on s'est rendu compte que les nuits étaient fraîches et qu'on s'emmerdait un peu. - les Transmusicales de Rennes
Historiquement, les TransMusicales de Rennes, c'est un festival de centre-ville, on va à l'Ubu, à la Cité, à la salle omnisport, et sur le chemin, on boit des coups. Sauf que depuis 2004, les concerts sont au Parc Expo, dans une commune voisine. Vous croyez que les Rennais s'en sont aperçus ? Pas du tout, ils continuent à écumer les rues ivres morts et à dire partout qu'ils ont découvert Nirvana et Justice alors que ça fait 12 ans qu'ils n'ont pas vu un concert. - Le Jeudi soir
Soyons clair : les étudiants qui "fêtent" le jeudi soir se trompe de combat, il n'y a rien à fêter le jeudi soir (à part peut-être Envoyé Spécial sur France 2 et la Ligue Europa). On a au départ des étudiants bien décidés à picoler, des contraintes de calendrier avec ceux qui rentrent dans leur bled le vendredi, qui ne sont pas là du coup le week-end... on a donc décidé que ça tombait le jeudi. Mais encore une fois : ON NE "FÊTE" PAS LE JEUDI, ça n'a aucun sens.
- La troisième mi-temps
Vous croyez sérieusement que le patron de bar, un soir de match, croise les doigts pour que votre équipe gagne afin que vous ayez quelque chose à célébrer ? Bien sûr que non, un soir de match, on arrose la victoire ou on noie la défaite, et au pire on évacue la frustration du match nul à grand coups de bière bon marché, mais quoi qu'il arrive on avale plus de liquide qu'on en a vu transpiré par nos champions. Pas la peine d'aller au match, commencez à picoler dès le coup d'envoi, ce sera plus honnête. - Les week-end d'intégration
L'idée, c'est de faire connaissance. Mais est-ce que la meilleure stratégie pour retenir les prénoms c'est de les apprendre en buvant des mélanges tequila-gin-vodka à tour de bras ? Du coup, on peut se demander ce qu'on fait à part picoler dans un week-end d'intégration. Ah si, on baise. Admettons.
Et vous, vous faites au moins semblant d'être venu pour autre chose que picoler ?