Le vrai problème de l'expatrié c'est pas qu'il part, c'est qu'il revient. Et souvent, il a changé, et pas toujours en mieux. Il est allé voir ailleurs si l'herbe était plus verte et manifestement c'est le cas, mais il est revenu voir l'herbe marron pour la critiquer. Voici ses tares principales :
- Il se sent obligé de tout comparer
"What ? 1,7 euro le ticket de métro, pour ce prix-là, à Shanghai, j'avais un ticket de métro, un coca et un paquet de clopes Zhongnanhai!". Sous prétexte que tout est cher, il ne paye jamais un coup, mais ne dit jamais non parce qu'en Chine "on ne refuse jamais un verre". - Il rapporte tout à son pays d'adoption
Par exemple, celui qui revient du Mexique va manger dans tous les Tex Mex de sa ville, en sachant qu'il va critiquer, mais l'objectif est de pouvoir dire au serveur que les fajitas n'existent pas au Mexique, qu'il le sait parce qu'il a vécu la bas. - Parfois, il est nostalgique
D'un coup, il arrête de parler, pour qu'on lui demande ce qui se passe, et il répond, "rien, je pense à la Corée". Les mains sous le menton et les yeux dans le vague... On aimerait lui dire que c'est bien beau, mais qu'il est sur le trône et qu'il y a des tas de gens qui attendent, mais on ne voudrait pas le rendre encore plus triste. - Il nous impose ses nouveaux goûts de merde en matière de culture
"Quoi vous ne connaissez pas Mizoguchi ? Ben je vous invite pour un marathon. Je vous préviens on pourra en regarder que trois parce qu'ils font trois heures chacun." "On sent bien toute la detresse de la veuve quand elle arrange son bonzai non ?" - Il trouve tous les gens moches
Depuis qu'il s'est tapé Svetlana cette belle russe dont on n'a toujours pas réussi à voir de photos, ni à prouver qu'elle n'était pas une prostituée, les filles du pays lui paraissent fades, laides et sans "piquant". Est-ce que c'est une excuse pour couvrir son célibat qui se prolonge dangereusement depuis son retour ? On ne lui dira pas, mais on en est convaincus. Exemple qui marche aussi totalement avec Marie qui ne trouve aucun mec assez bien depuis son aventure avec Rodriguo à Valencia. - Le jour où on a besoin de lui il sert à rien
Ça fait un mois qu'il nous gonfle avec la Suède, mais il se trouve qu'aujourd'hui ça peut servir parce qu'il y a deux suédoises au fond du bar et que vous les brancheriez bien. Sauf que d'un coup votre pote se montre sous son vrai jour : "Non mais j'ai entendu ce qu'elles disaient, c'est un dialecte du sud ça, je le comprends, mais je le parle pas, en plus du peu que j'ai compris c'est mort elles ont toutes les deux un mec, des grands blonds qui jouent au tennis en mangeant des yaourts". - Il vous prend de haut
Vous l'emmenez dans un bar et il vous dit : "Ah ben c'est pas mal, enfin pour ce bled c'est bien". Puis il surenchérit : "Wow on peut payer en carte, ben dis donc c'est presque les Etats-Unis, vous rattrapez votre retard, bon il vous reste encore 10 ans, mais vous y arriverez. Je vois ai parlé de mon semestre à l'université de Seattle ?" - Il continue de supporter une équipe de merde dans un sport encore pire
Depuis qu'il est revenu d'Inde, il veut absolument nous faire croire que "le cricket niveau engagement physique c'est au moins aussi costaud que le rugby". Et il se permet de rater des soirées "parce qu'il y a Mumbai-New Dehli à trois heures du mat' et que ça va être hyper serré". - Il se permet de porter des fringues immondes parce que "là-bas c'est la mode"
"Vous verrez c'est que je suis trop en avance, mais dans 2 ans tout le monde portera son slip par dessus son pantalon. Pfff votre vrai problème c'est que vous êtes fermé d'esprit." - Il n'y retourne pas
À un moment on était même à deux doigts de lui payer un billet d'avion "Hey tu savais que là-bas les billets d'avions étaient vachement moins che... -Mais tu vas la fermer ta gueule ?"
Les voyages forment la jeunesse, mais les retours détruisent des amitiés.
Source : Un excellent commentaire de expatouille dans ce top merveilleux