ÔÔÔ langue française, révèle moi tes mystères. Les trouvailles étymologiques s’avèrent parfois des pépites…cheloues. Eh oui, il existe un paquet de mots éloignés qui sont pourtant liés par leurs racines ce qui donne des résultats pour le moins surprenants. A vous de juger.
“Défunt” et “fonctionnaire”, le boulot qui tue
Du latin functus, “accomplissement”, on a tiré en français le mot “fonction”. Jusque-là on pige le lien avec “fonctionnaire”, en gros celui qui “accomplit” la tâche administrative qu’on lui donne. Puis le dérivé defunctus a donné “défunt”, celui qui a accompli son destin. ET BIM. En même temps, le fonctionnaire est un peu une forme de défunt vivant non ? ALLEZ, ÇA BALANCE DES PAVÉS DANS LA MARE DE LA BIENSÉANCE.
“Farce” et “infarctus”, la blague qui tue
La farce vient du latin farcire, “fourrer” (non ce n’est pas sexuel, restez stable). Les farces sont comme vous le savez des garnitures bourratives (et aussi des courtes comédies bien lourdingues). Or l’infarctus, concrètement c’est le fait que les vaisseaux qui alimentent votre cœur soient bouchés. Farcis, quoi. Faites la connexion ?
“Assassin” et “haschich”, la défonce qui tue
Haschich, drogue consommée depuis belle lurette entre autres en Syrie et déjà au Moyen âge (même si on a du mal à associer cette période à un bon gros bédo) par les tueurs de chefs chrétiens. On les appelait “buveurs de haschich”. Les croisés, qui captaient rien à l’arabe, ont ramené l’expression en France prononcée à leur façon : d’abord “Hassissis” puis “Assassins”. Y’en a de l’histoire dans un pétard.
“Slave” et “esclave”, même combat
Les slaves ayant été l’objet d’un important commerce humain sur les marchés d’Occident aux alentours du VIème siècle, ils ont fini par devenir un synonyme de servus, mot qui désignait alors l’esclave. Désolés, bande de slaves.
“Champ”, “champion”, et “champignon”, question de bataille.
Initialement un “champ” désignait un espace de bataille. Le mot “champion” signifiait donc le défenseur d’un champ, c’est à dire d’une cause. Le champion se gavait-il de champignons hallucinogènes ? Pas du tout. Le champi vient juste du latin campaniolus, “ce qui pousse dans les champs” (aujourd’hui ça désigne aussi la mousse bizarre au mur dans ma salle de bain).
“Fécal” et “fécule”, pomme de terre = caca.
Les deux mots viennent du latin faex qui veut dire “résidu, dépôt”. De là, naissent d’un côté les “matières fécales”, nos résidus, nos cacas quoi, et… les fécules, matière à l’apparence sédimentée (donc avec des dépôts).
“Érudit” et “rude”, pour les têtes dures
En latin rudis veut dire “à l’état brut”, d’où l’adjectif “rude”. Par extension, erudire a signifié “sortir de l’état brut” et donc, “instruire”. Mais l’instruction, c’est vrai que c’est rude.
“Abricot” et “précoce”, deux métaphores sexuelles ?
Ils viennent tous deux du latin coquere qui signifie “faire cuire”. Or le romain, qui n’était pas la moitié d’un con, considérait qu’un fruit mûr était un fruit “cuit par le soleil”. Donc “faire cuire” est devenu “faire mûrir”. De coquere on a inventé praecoquere, soit “précoce”, pour dire “hâter le mûrissement”. L’abricot étant lui-même un fruit précoce, il vient de la même racine. Et sinon, on peut parler de mes problèmes d’éjaculation précoce à moi ?
“Chiffre” et “zéro”, qu’on en finisse avec les chiffres romains
Vous le savez (enfin on espère), le zéro nous vient de nos copains arabes, parce qu’avec les chiffres romains faut dire qu’on galérait sévère pour la déclaration d’impôts au mois de mai. Or, zéro en arabe se disait sifr (qui voulait dire “le vide”). De sifr on est passé à cifra puis zefiro en italien et enfin “zéro” désignant une valeur nulle. Du coup, on a gardé “chiffres” (de cifra) pour nommer ces signes. AH on rigole moins maintenant ?
"Niais" et "nid", le faucon mais vrai sot
Pas vraiment étonnant, puisque le niais est un peu un sot tombé du nid. Et effectivement le mot “niais” vient de nidacem, un petit oiseau pas encore dressé aux duretés de la vie.
Maintenant vous voilà prêt (même racine que “prestance” et “prestation”) à faire bonne impression (même racine que “empreinte”) devant vos copains (ceux avec qui on partage le pain). L’étymologie, c’est trop kikoo.