Dans l’horreur de la guerre, la résistance a permis de lutter contre l’Axe de manière clandestine sur le sol français. Au travers d’actions militaires, de sabotages et de renseignements contre les troupes de l’occupation mais aussi par des actions civiles avec la distribution de tracts, la presse clandestine, le sauvetage de prisonniers évadés ou encore la fabrication de faux papiers. Dans cette multitude de visages qui forment « l’armée de l’ombre », on retrouve également ceux de nombreux enfants qui se sont battus pour la liberté malgré leur jeune âge.

Marcel Pinte, dit "Quinquin"

Considéré comme « le plus jeune résistant de France », Marcel Pinte est mort pour la France à l’âge de six ans, tué par un tir accidentel. Son père, Eugène, connu dans la résistance comme le « commandant Athos » faisait passer des messages et colis au maquis par le biais de son fils. Le jeune garçon cachait les messages dans sa chemise et participait activement aux activités de la famille résistante.

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Il n'a pas souffert, promis

Loïc Bouvard

Fils d’un colonel des Forces aériennes françaises libres, Loïc Bouvard participe à la défense du maquis de Saint-Marcel le 18 juin 1944 contre l’attaque des forces allemandes. Le jeune résistant breton est alors âgé de 15 ans. Décoré de la Croix de guerre pour sa bravoure il deviendra en 1973 député du Morbihan et doyen de l’assemblée nationale en 2007. Il décède à 88 ans le 26 novembre 2017.

Jean-Jacques Auduc, le jeune sarthois

Agent de liaison à l’âge de 11 ans, son rôle était donc de transmettre les messages entre résistants car les adultes étaient souvent contrôlés. Il faisait partie avec ses parents du réseau « Buckmaster », géré par Londres et chargé de renseignements, de parachutage d’armes et de sabotage. Le réseau démantelé en 1943, les parents de Jean-Jacques seront tous deux déportés. Il décède en 2017 à 86 ans.

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Il n'a pas souffert, promis

André Kirschen

Fils d’une famille juive roumaine arrivée en France au début des années 30, André Kirschen adhère aux jeunesses communistes et prend part à plusieurs opérations de résistances. Il est arrêté le 9 mars 1942 après l’échec d’un attentat explosif visant la salle Wagram à Paris. Il est inculpé pour avoir tiré sur un militaire allemand à la station Porte Dauphine à Paris. Il fera parti des rares à échapper à la peine de mort lors du procès car une loi allemande empêchait celle ci pour les criminels de moins de 16 ans. Il sera condamné à 10 ans de prison. Il décède à 81 ans le 29 décembre 2007.

Freddie Oversteegen

Alors qu’elle est âgée de 14 ans, cette Néerlandaise issue d’une famille de résistants participe à plusieurs actions. Les Oversteegen accueillent et cachent des personnes juives à leur domicile et avec sa soeur Truus elles s’enrôlent dans la résistance. Elles commencent par distribuer des tracts anti-nazis, puis utilisent de la dynamite pour faire exploser des ponts et des voies ferrées. Par la suite elles commencent à tuer des soldats nazis, leur tirant dessus en conduisant leurs vélos, puis elles attirent des soldats dans les bois après les avoir séduit pour les tuer avec la complicité d’autres résistants. Elle s’éteint à l’âge de 92 ans le 5 septembre 2018. (sur la photo de gauche à droite : Freddie, Truus et le premier ministre des Pays-Bas). Son destin pourrait tout à fait figurer dans ce petit top sur les histoires méconnues de la seconde guerre mondiale.

Crédits photo (CC0 1.0) : Ministerie van Defensie

Jean Frydman

Né à Varsovie en Pologne en 1925, il devient résistant en 1940 à l’âge de 15 ans. Issu d’une famille juive il grandit dans le quartier parisien de Belleville. Il rallie la France Libre en 1940 et agit avec la résistance avant d’être arrêté en 1944 et condamné à mort. Il échappera au peloton d’exécution et sera envoyé dans le dernier convoi vers Buchenwald (camp de la mort). Il s’évadera du train et passera sa vie à défendre la liberté et la justice. Il est aujourd’hui âgé de 95 ans.

Roger Holeindre

Né en 1929 à Corrano en Corse, il passe son enfance dans les Vosges puis en Seine-et-Oise. En 1944, alors âgé de 14 ans, il est membre d’une organisation de scouts clandestine et participe à des activités nocturnes liées à la résistance contre l’occupation nazie. Son premier acte en tant que tel sera d’enlever deux mitrailleurs jumelés allemands à Noisy-le-sec. Il est décédé le 30 janvier 2020 à l’âge de 90 ans.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Cheep

Édouard Bobrowski

Né en Turquie en 1928 où il vivra pendant ses dix premières années, il rejoint avec sa famille la France après un court passage en Pologne. Après l’Exode il est placé en pension dans un collège toulousain en 1941. Trois ans plus tard il s’en échappe pour rejoindre un maquis anti-franquiste dans le Cantal composé de plusieurs réfugiés espagnols. Il est alors âgé de 15 ans et participe avec le maquis à la libération de la ville de Toulouse. Il survit à la guerre et deviendra journaliste, réalisateur et écrivain avant de s’éteindre à 88 ans le 19 novembre 2016.

Jacques Lorenzi

Né en 1928 à Asnières-sur-seine, le jeune Jacques perd son père à l’âge de 10 ans. Ce dernier, adjudant-chef-mitrailleur décède lors d’une mission d’entrainement. Alors qu’il a 13 ans en 1941, il commence à prendre part à la résistance en acceptant des missions le liaisons (transport de messages). Remarqué par ses supérieurs pour son dynamisme, on confie au jeune garçon des missions de plus en plus importantes. Il tombera sous le feu ennemi à Aubervilliers lors d’une mission le 23 août 1944. Il avait alors 15 ans.

Marceline Loridan-Ivens (née Rozenberg)

Née à Épinal en 1928 de parents juifs polonais, Marceline Rozenberg s’installe avec sa famille dans le Vaucluse au début de la guerre. Elle rejoint la résistance avant d’avoir 15 ans avec son frère et sa soeur aînés. Elle est capturée avec son père par la Gestapo et ils sont tous deux déportés à Auschwitz-Birkenau. Dans le même convoi se trouve Simone Veil avec qui elle se lie d’une « amitié indéfectible ». Après six mois dans les camps à travailler dans l’horreur elle voit enfin son père pour la dernière fois. « Moi je ne reviendrai pas, toi tu es jeune, peut-être tu reviendras. » lui a dit ce dernier. Elle survit au camp et, après un long silence, c’est d’abord par le cinéma qu’elle parlera de l’horreur des camps au travers de documentaires, puis avec trois autobiographies dont « Et tu n’es pas revenu » en réponse à la phrase de son père. Elle est décédée le 18 septembre 2018 à Paris.

Sur la photo à droite, avec son mari et la reine des Pays-Bas.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Rob Croes pour Anefo

Sources : Huffington Post, ouest-france, France-Bleu, cairn-info,