Alors l’empoisonnement, c’est quand même la technique la plus fourbe du monde pour tuer quelqu’un. Hop, tu prépares un petit gâteau : de la farine, des œufs, du sucre, du chocolat et une cuillerée d’arsenic pour relever le goût et bingo, tu fous une ambiance de mort à l’anniversaire de ton fils. Bon en général, les veuves noires (oui c’est comme ça qu’on les appelle, ces gentilles p’tites dames) ont plutôt tendance à buter leurs maris et amants, mais de temps en temps, les gosses y passent aussi.
Tillie Gburek, empoisonneuse polonaise et humoriste à ses heures perdues
Elle sévit à la fin du 19ème siècle à Chicago. Une légende s’est construite autour de cette femme qui prédisait supposément la mort de ses maris dans ses rêves. Elle se contentait surtout de les prévoir froidement sans une once de remord. Si de tels fantasmes se sont développés autour de ses actes, c’est surtout parce qu’elle s’amusait à menacer sur le ton de l’humour ses époux. Par exemple, en guise de « bonjour », elle gratifie Frank Klimek, son troisième mari, d’un « tu vas bientôt mourir. » Elle se poste même avec son chapeau de veuve près de son lit un matin pour l’effrayer. Bonne ambiance. Et une fois condamnée, la veuve continue à faire dans l’humour plus que noir puisqu’elle fait croire à une de ses camarades de prison de manière récurrente qu’elle va être pendue. Une grande déconneuse, on vous dit.
Jane Toppan, ambitieuse et sexuellement excitée par la souffrance de ses victimes
La jeune femme est infirmière ce qui contribue très largement à assouvir ses envies bien tordues. Elle commence sa formation en 1885 et teste sur ses patients, différents mélanges médicamenteux afin de les mettre dans un état proche de la mort, de s’allonger à côté d’eux (moment pendant lequel elle ressent un « tressaillement sexuel » puis de les ramener à la vie pour finalement les tuer. Elle finit par être ne plus travailler à l’hôpital renvoyée parce qu’elle a fait preuve « d’insouciance ». Elle exerce dans le privé et se marie à un vieillard dont elle tente d’assassiner toute la famille (sympathique). C’est à ce moment là qu’on découvre ses méfaits. Elle a tué plus de 31 personnes et a affirmé lors de son procès qu’elle souhaitait être la personne, homme et femme confondus, qui tuerait le plus d’êtres humains. À chacun ses ambitions.
Vera Renczi, une aristocrate roumaine qui gérait très mal sa jalousie maladive
Donc, la nana a quand même buté 29 amants, 2 maris et son fils (au passage) parce qu’elle ne supportait pas que ces derniers côtoient d’autres femmes… 29 AMANTS. Cherchez la cohérence. Par ailleurs, elle les entreposait dans sa cave dans de petits cercueils en zinc. Si c’est un moyen de s’assurer que ces derniers ne la trompent pas, qu’elle ne s’inquiète pas, en général quand on est mort, c’est assez technique d’avoir des relations sexuelles.
Hélène Jégado, effrayée par le personnage d'Ankou, elle le devient à son tour
Née en 1803, Hélène, lorsqu’elle est enfant, est obsédée par Ankou, le serviteur de la mort selon les légendes de basse-Bretagne et plutôt que de s’emmitoufler dans sa couette, la nuit, pour se protéger des monstres nocturnes comme n’importe quel enfant, elle préfère devenir elle-même Ankou afin de maîtriser sa peur. Reste que ce n’est pas un motif légitime pour assassiner des gens. Son mode opérationnel est tout simple, elle est cuisinière et verse de la poudre blanche dans le plat de ses victimes. On estime qu’elle a tué près de 97 personnes. Ce calcul repose sur le fait qu’elle avait la fâcheuse tendance à garder des reliques de ses victimes après les avoir tué. Et autant vous dire qu’on en a retrouvé beaucoup chez elle.
Chisako Kakehi, condamnée à la pendaison le 7 novembre dernier à Kyoto au Japon
Selon la juge Nakagawa, la japonaise meurtrière aurait tué ses quatre maris par « amour de l’argent ». En effet, cette dernière qui leur faisait boire du cyanure (ce n’est pas la meilleure boisson du monde) s’assurait toujours de bien hériter de leur fortune. Par ailleurs, elle profitait pleinement de leurs assurances-vie. Grâce à cette technique d’enrichissement assez morbide, elle aurait amassée près de 7,6 millions d’euros. Plutôt rentable…
Catherine Deshayes dit La Voisin qui organisait des messes noires pour Madame de Montespan
Également soupçonnée d’être à la tête d’un réseau d’une centaine d’empoisonneurs sévissant dans la haute société, la Voisin aide (plus ou moins) Madame de Montespan à obtenir les faveurs du Roi à la fin du XVIIème siècle par le biais de messes noires au cours desquelles son acolyte l’abbé Guisbourg sacrifie des nouveaux-nés (en leur tranchant la tête notamment). La Voisin fabrique des poisons qu’elle vend, elle aurait avoué avoir tué près de 2 500 nouveaux-nés.
Marie-Madeleine Dreux d'Aubray qui n'était pas très "famille"
Rendue célèbre à l’occasion de l’Affaire des poisons de 1673 qui a secoué la Cour du roi Louis XIV, cette dernière, amante de Godin St Croix est également à l’origine de l’empoisonnement de son père et de ses deux frères à qui elle se serait « offerte » à 10 ans. Elle fut, par ailleurs, abusée par un serviteur quand elle avait 7 ans. Certes, ça ne justifie pas ses actes néanmoins on peut dénier le fait que Marie-Madeleine partait avec quelques difficultés dans sa vie.
Locuste, empoisonneuse de la Rome Antique
Agrippine, mère de Néron, loue les services de Locuste en 54 et 55 qui est à l’origine de la mort de plusieurs des rivaux de son fils. Locuste avait pour habitude de boire un peu de ses poisons afin de s’immuniser contre les tentatives d’assassinats. Elle empoisonne Claude et Britannicus même si on attribue la mort du second à une crise d’épilepsie plutôt qu’aux agissements de Locuste. Pour la petite anecdote, Néron est célèbre, entre autre, pour avoir tué sa mère Agrippine en 59. Le mec n’est pas redevable pour un sous quoi.
Marie Besnard, la Française un poil vénale
Acquittée en 1961 pour manque de preuves, elle était surnommée « l’empoisonneuse du Loudun ». On l’empêche dans un premier temps de se marier à son cousin germain, Auguste Antigny qui est gravement malade. Dépressive, elle vit recluse chez sa cousine Pascaline et y fait la rencontre de Léon Besnard avec qui elle se marie. C’est au cours d’un pic-nic qu’elle l’empoisonne. Ce dernier informe son entourage qu’il l’a vue en train de remplir un bol de soupe contenant déjà du liquide. Grillée. Il meurt quand même quelques jours plus tard, a priori des suites de son empoisonnement.
La Reine Sorcière dans Blanche-Neige
Bon. Disons que son existence n’est pas vraiment avérée. Voire pas du tout. Mais la nana a quand même employé une technique bien tordue pour empoisonner sa belle-fille. Elle ensorcelle une pomme, se transforme en vieille dame, se rend dans la forêt dans laquelle se trouve la maison des Sept Nains où Blanche Neige vit, elle lui offre la pomme et ne réussit même pas à la tuer.
Les veuves noires ne sont pas que des araignées, ce sont aussi des psychopathes assoiffées d’argent et sujettes aux pulsions meurtrières qu’il ne vaut mieux pas croiser. Vous êtes prévenus.
Source : Wikipédia