Dictons, adages et proverbes nous parviennent du fond des âges, d’une époque où les gens passaient leur temps à manger du pain noir avec des dents pourries avant de crever comme des merdes avant leur 40 ans, la faute à la peste. Forcément, depuis le temps, le monde a très légèrement changé ; pourtant, des gens continuent d’utiliser toutes ces expressions préremplies avec la certitude du sage. Ils ont tort.

Y'a pas d'fumée sans feu

C’est-à-dire qu’avec la cigarette électronique, on ne peut pas tout à fait dire que ce soit vrai. On peut même dire que c’est totalement faux, ou alors qu’il existe un énorme danger qui plane sur la tête des vapoteurs unifiés de la planète, lesquels risquent de prendre feu soudainement d’un moment à l’autre.

Crier au loup

Vu le peu de loups qui restent encore en liberté en France (à peine 360 selon les estimations optimistes et malgré un certain regain de forme), il serait meilleur sans doute de remplacer le loup par la démagogie pour conserver le sens initial de l’expression.

Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué

HOLA MARAUD ! On n’a plus le droit de chasser l’ours depuis 1962 alors hein on se calme, on repose son fusil et on arrête de vendre des descentes de lit.

Après la pluie le beau temps

M’est avis qu’avec le réchauffement climatique, cet adage risque de devenir totalement caduque et sera probablement remplacé par « après le déluge la chaleur écrasante, l’exil migratoire et la fin du monde ». En même temps, je sais pas pour vous, mais moi je me méfie toujours des phrases qui commencent par « M’est avis ».

On n'est pas mieux que chez soi

C’était sans doute vrai quand le prix des loyers à Paris n’atteignait pas les montants actuels. Là, je vous assure que pour me terrer dans 16 mètres carrés, je suis carrément mieux dehors que chez moi. Question de point de vue, sans doute.

Abondance de biens ne nuit pas

Un dicton qui résume bien la folie de la croissance à laquelle on se livre malgré un besoin impérieux de réduire la voilure partout dans le monde. Il est désormais prouvé par toutes les études scientifiques que l’abondance de biens nuit gravos gravos.

C’est en forgeant qu’on devient forgeron

Partant du principe qu’il ne doit plus exister plus de 10 forgerons en France et que ceux qui ont été formés au métier seraient du genre à être invités par Macron à traverser la rue pour aller bosser à la plonge d’un resto, je suis pas sûr que le dicton ait encore le moindre sens.

Il n’est point de sot métier

Encore un dicton qui valait avant l’avènement des bulllshit jobs et des emplois de bureaux sans finalité ni but. On ne peut pas vraiment dire que responsable de la coordination interservice chargé du développement pluriannuel, par exemple, ne soit pas un sot métier.

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"*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs

La mécanisation de l’agriculture a tout de même produit un certain nombre d’effets, au premier rang desquels le nombre de charrues à boeufs a drastiquement diminué dans l’exploitation agricole. M’enfin, il faudrait pas mettre le moteur avant la moissonneuse batteuse, sans doute.

Pas vu, pas pris

On estime que la France est émaillée d’une soixantaine de milliers de caméras de surveillance. C’est beaucoup. Non, en vrai, c’est beaucoup, et sans doute sous-estimé. Bref, bon courage pour pas être pris parce que bon courage pour pas être vu. Bref, bon courage.

Il serait temps de s’atteler à la modernisation de tout ça.