Quand on termine ses études, on a souvent le besoin irrépressible d'acquérir des tickets resto et de passer des vacances à St-Malo. Alors, on fait comme les autres et on se "lance dans la vie active" comme disait la conseillère d'orientation. À première vue ça avait l'air chiant comme tout, et au final on finit par y trouver son compte. Mais quand on passe de l'étape d'adolescent assisté à "jeunes adultes indépendants" (comme ceux des pubs SNCF qui sourient tout le temps) il y a pas mal de truc qui nous tombent sur la gueule, comme ça sans prévenir. Certains pour lesquels on aurait bien aimé être prévenu. Ces 10 là par exemple :

  1. Qu'on a le droit de mentir comme il faut d'embellir la vérité
    Mentez, tout le temps. Le CV par exemple, on vous a fait croire que ça peut coûter très cher de s'inventer des expériences et des diplômes, mais c'est globalement des conneries. Pour de vrai, la plupart des patrons ne vérifient quasiment jamais. Tant que ce n'est pas trop trop gros, genre s'inventer un diplôme d’énarque, "Fake till you make it" semble être une bonne manière d'aborder la vie de boite. Pareil, pour les appartements si vous en voulez vraiment un et que votre salaire vous fait pinailler, changez-moi tout ça vite fait sur Photoshop, ils ne pourront jamais vérifier. La truanderie c'est quand même un peu la base.

  2. Qu'il faut vraiment vraiment prévoir le coup dur des impôts
    Quand on commence et qu'on a un salaire pas top, on a tendance à le dépenser en entier. Sauf que même si on est payé 12 mois, il ne faut jamais oublier qu'en fait on est payé que 11 . Ça parait con, mais ça surprend toujours la première année où ça tombe. Oui, vous avez un salaire voire un salaire et demi qui va y passer. Pourquoi on ne se le fait pas prélever directement ? Pourquoi on nous donne de l'argent si c'est pour nous le reprendre ? Oui, on sait, il est bien bien con ce système... C'est pour ça qu'il faut rester sur ses gardes.
    impots
    source photo : typepad
  3. Que c'est plus dur de se faire des amis
    À force de traîner avec des gens de notre âge depuis notre entrée en maternelle, on croit qu'on va continuer à élargir notre cercle d'amis pour toujours. Mais la triste réalité de la vie professionnelle s'attaque vite à nous. Quand on bosse, nos relations sociales se restreignent souvent au minimum. C'est à dire, la plupart du temps aux 10 pélus avec qui vous bossez. Si vous les aimez bien, tant mieux pour vous. Si vous ne les aimez pas, on espère sincèrement que vous êtes dans une ville où vous avez déjà un max de potes, parce que vous allez vite vous rendre compte qu'à l'approche de la trentaine se faire de nouveaux potes ça relève plus du miracle que d'autre chose. À moins de prendre des cours de Zumba et de poterie, mais est-ce vraiment ça que vous voulez ?
  4. Que l'administration n'est pas QUE votre ennemi
    Et il faut très vite le comprendre. La FAC et ses bureaux démoniaques n'ont été qu'un entrainement, la vraie vie et ses joies : facture EDF, impôts, loyers, assurance, internet qui plante, etc., peuvent vous tuer si vous n'êtes pas fort mentalement. Mais il y a une compensation. Car notre beau pays aux 400 fromages est encore très loin d'être dégueu au niveau des aides sociales, et si on se débrouille bien il y a toujours moyen de gratter un petit billet. Même si vous pensez que vous ne pouviez bénéficier d'aucune aide, il serait très sage de vérifier.

  5. Que les vacances, ça sert à se reposer maintenant
    Passer de trois mois et demi de vacances à 5 semaines est une putain de torture au début, mais on finit par s'habituer. Le problème, c'est qu'on oublie à quel point on en a besoin, tant mentalement que physiquement. Alors, on repousse l'échéance au maximum pour avoir de looooongues vacances, pendant l'été par exemple. Et c'est là qu'on fait la connerie, parce que bosser six mois d'un coup sans prendre un jour par-ci par-là pour cumuler les jours, c'est le meilleur moyen d’être la personne la plus irascible de l'histoire. Si Jean-Luc de la compta ne parle qu'en grognant et qu'il sent le fennec mort, c'est aussi parce qu'il ne sait pas gérer son planning de repos, alors pensez-y.
  6. Que c'est très dur ne pas grossir
    Un peu plus d'argent, moins de temps devant vous, et des week-end où vous êtes trop crevé pour faire quoi que ce soit, voilà le combo gagnant pour prendre du cul. Si vous rajoutez à ça votre saloperie de métabolisme qui commence à anormalement stocker des graisses, vous avez un aller simple vers le pays du gras. On ne saurait que trop conseiller de vous mettre à faire régulièrement du sport, car sans ça vous aurez du mal à garder votre belle silhouette d'adolescent. Laissez vous trop aller, vous verrez que même les vieux pervers du métro ne se frotteront plus à vous. Voulez-vous descendre aussi bas ?
    really-fat-guy-on-computer
    Prêt pour l'été !source photo : rig-talk
  7. Que l'alcool c'est mal m'voyez !
    Quand vous étiez étudiant, l'alcool c'était une ou deux fois par semaine à dose violente. C'était sympa, festif, et vous arriviez à vous remettre facilement des gueules de bois. Aujourd'hui, chaque cuite fait l'effet d'une claque, et il vous faut plusieurs semaines pour vous remettre du choc. Par contre, vos journées pleines de stress vous ont fait développer une nouvelle forme d'alcoolisme, celui de votre tonton : un petit peu tous les jours. Sauf que ce un petit peu tous les jours peut vite se transformer en "allez un verre par repas, ça va pas me tuer" et en moins de 10 ans on se retrouve avec les crados qui s'envoient des ballons de blanc au troquet pour commencer la journée. Alors, un conseil : mollo sur le destroy !
    drunk-urinal
    Prêt pour l'été !source photo : reachingutopia
  8. Que c'est pas si important la carrière en fait
    Si on avait cru nos parents et nos profs depuis le début on serait tous dans un état de dépression chronique. Non, "Avoir une situation", "Un bon métier", c'est pas le truc le plus important dans la vie. Ça compte un peu, mais il y a tellement d'autres trucs : l'amour, le poulet rôti, le dernier Louis la Brocante. Bref, même si votre carrière est au fond du gouffre alors que vous approchez la trentaine sachez qu'on est tous à peu près dans le même cas. C'est fini les carrières à la papa : je commence à bosser a 20 ans et je fais le même métier 40 ans, puis je meurs d'une crise cardiaque, et franchement tant mieux.

Voilà, ce n'est peut-être pas vrai pour tout le monde, mais on n'aurait bien aimé le savoir donc on le dit... Faites tourner !

Source : La vie