« Too big to fail » ! Ce mantra sauce américaine a longtemps fait croire que plus les boîtes étaient grosses, moins elles avaient de risque de faire faillite. On sait depuis quelques années que c’est une belle connerie et que le fait d’être balaise fait surtout beaucoup plus de dégâts quand tout se pète la gueule. La preuve avec ces compagnies aériennes mondialement connues qui ont « explosé en vol ».

Air Berlin

Si les Birkenstocks ont envahi les plages du sud de l’Europe, c’est en partie à cause de compagnies comme Air Berlin qui, dès la fin des années 70, se sont fait une spécialité de faire voir le soleil aux touristes allemands. 40 ans plus tard, en 2017, Air Berlin se prend un mur et doit jeter l’éponge avec plus d’un milliard de dettes dans les bagages, ce qui fait quand même lourd à porter.

La TWA

Un crash d’avion c’est un peu comme quand quelqu’un pète dans un ascenseur. Tout le monde s’insurge, fait des grands gestes, accuse l’autre histoire de faire diversion le temps que l’odeur se tasse. L’accident au large des Etats-Unis du vol TWA 800, le 17 juillet 1996, fait partie de ces histoires nauséabondes dont on cherche encore les responsables. Tir de missile de l’US Navy, attentat terroriste, problème mécanique, erreur de pilotage… difficile d’y voir clair encore aujourd’hui. Une seule chose est sûre, cet accident a précipité la chute de la Trans World Airlines qui fut pendant près de 80 ans, l’un des mastodontes du secteur aérien mondial.

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"*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

La Pan Am

La compagnie Pan American Wold Airways a longtemps eu le vent en poupe jusqu’à sa liquidation en 1991. La faute aux différentes crises pétrolières et géopolitiques qui lui coupèrent les ailes, et un peu aussi la faute à pas de chance : 2 drames, le premier en 1977 avec la collision entre 2 Boeing 747 qui fit près de 600 victimes. Puis l’attentat de Lockerbie en décembre 88 au dessus de l’Ecosse. Finalement ce sera la Guerre du Golfe et la flambée du prix du pétrole qui lui donnera le coup de grâce. Aujourd’hui pour revoir des avions de la Pan Am, il faut se mater des épisodes de Narco ou un bon vieux « Catch me if you can » de Steven Spielberg.

AOM

Quand naît la compagnie en 1991 de la fusion d’Air Outre-Mer avec Minerve censée concurrencer Air Inter sur les vols intérieurs, on sait déjà que l’affaire aura du mal à décoller. La faute aux autorités qui vont mettre des bâtons dans les roues de la compagnie, refusant régulièrement aux avions de décoller depuis les aéroports français, histoire de protéger les compagnies nationales jusqu’alors en situation de monopole. AOM se coltine un autre boulet avec des proprios (les mêmes que le Crédit Lyonnais) qui dès le départ n’ont qu’une hâte : trouver un pigeon pour leur refourguer la boîte et ses oiseaux. Il leur faudra 10 ans pour couler la compagnie qui ferme boutique en 2001, avec une fusion avec Air Lib, elle-même au destin funeste.

Swiss Air

En septembre 2001, les tours du World Trade Center s’effondrent et c’est tout le secteur aérien qui tremble. L’attentat va entraîner dans sa chute « la compagnie des milliardaires » qui fait faillite le 2 octobre de la même année, au point de laisser sur le carreau des dizaines de milliers de passagers faute de pouvoir payer le kérosène. Swiss Air fut également victime du refus de la Suisse d’adhérer à l’Espace économique aérien au début des années 90 qui lui interdit l’accès au ciel communautaire… Ce qui est ballot quand ton pays est entouré de voisins européens. Aujourd’hui, la compagnie a été renommée SWISS, ce qui entre-nous ne manque pas d’air…

WOW

L’amour dure parait-il 7 ans, soit à peu près autant que la compagnie aérienne islandaise à bas coût WOW, connue notamment pour ses vols transatlantique low-cost. 300 euros pour traverser l’océan, un prix intéressant pour le client, beaucoup moins pour les finances de la compagnie qui dut cesser définitivement son activité en mars 2019 faute de repreneurs.

Air Inter

Le genre de compagnie française à l’ancienne avec un service minimaliste et des prix biens chargés. Tout allait bien tant que les vols en France étaient réservés aux compagnies françaises : Air Inter et Air France. Air France, qui, heureux hasard, était avec la SNCF, un de ses deux principaux actionnaires. Les problèmes apparaissent au début des années 90, lorsque le marché aérien s’ouvre à la concurrence. L’arrivée de compagnies comme AOM et Air Liberté va casser les prix en même temps que les pieds des proprios d’Air Inter, c’est-à-dire en grande partie l’État, qui va bazarder l’affaire en 97 en acceptant une fusion d’Air Inter avec… Air France.

Aigle Azur

La justice est en passe de lui clouer le bec. Aigle Azur est pourtant à ce jour la deuxième compagnie française de l’histoire derrière Air France au nombre total de passagers transportés (n’attendez pas qu’on vous file les chiffres, on ne les a pas). Toujours en attente de repreneurs, la compagnie pourrait bien définitivement disparaître et être ensuite refourguée aux rapaces habituels qui se partageront ses restes.

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Il n'a pas souffert, promis

Virgin America

Après le Virgin Megastore, le Virgin Cola, le Virgin Pulse (lecteur mp3 censé concurrencer l’iPod), en avril 2018, c’est au tour de la compagnie aérienne Virgin America de disparaître et de rejoindre ainsi la liste des projets moyennasses du milliardaire Richard Branson. Ce dernier n’a pas pour autant renoncé à envoyer en l’air ses clients, que ce soit avec Virgin Atlantic, ou encore plus haut avec son projet de tourisme spatial : Virgin Galactic.

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