Pour le personnage comique, le rigolo, celui qui sort toujours la bonne blague (belge) au bon moment, passer des planches ou du petit écran au cinéma avec succès n'est pas toujours chose aisée. Et c'est pas Vincent Lagaf qui nous dira le contraire. En France, contrairement aux US (James Belushi, Dan Aykroyd, Bill Murray, Ben Stiller, Jim Carrey), ce passage ne coule pas de source. Mais on peut quand même trouver 10 "comiques" qui ont su enchanter les écrans noirs.
- Coluche dans "Tchao Pantin" (1983) : Coluche était un très bon acteur, mais puisqu'il lui fallait un rôle sérieux pour le prouver, ce sera Tchao Pantin et sa petite moustache. Une belle baffe dans la tronche du public et dans celle de Richard Anconina, accessoirement.
- Jean Dujardin dans "The Artist" (2011) : bien sûr le monsieur de Brice de Nice était déjà excellent dans OSS, entre autres. Mais c'est sans doute ce rôle qui lui offrira la postérité cinématographique et la future consécration aux oscars. Mais si, mais si, allez on fait pas le timide.
- Omar Sy dans "Intouchables" (2011) : Omar était drôle avec Fred, il sera donc aussi excellent sans. Il a trouvé avec Toledano et Nakache ses réalisateurs fétiches qui l'amèneront, qui sait vers un césar. En en riant, comme d'habitude.
- Bernard Campan dans "Se souvenir des belles choses" (2001) : parfois quitter des inconnus, ça peut avoir du bon. On aurait pu citer "les 3 frères" qui connurent un beau succès au ciné, mais c'est dans le film de Zabou qu'on a eu la belle surprise de découvrir que l'inconnu de service cachait un bien bel acteur, campant dans l'émotion.
- Valerie Lemercier dans "Les Visiteurs" (1994) : un accent, un phrasé. Valérie Lemercier vaut bien mieux que cette simple caricature d'aristo à qui une relation sexuelle ferait le plus grand bien, mais reconnaissons qu'elle a su magnifier ce rôle. On ne dit plus "une versaillaise" mais une femme "comme Lemercier dans les visiteurs, tu sais ?"
- José Garcia dans "La Vérite si je mens" ou "L'extension du domaine de la lutte" (1997) : on ne savait pas si le cinéma conviendrait à ce touche-à-tout envahissant et bourré de talents. On a eu la réponse après ces deux films où l'on vit que la gamme de ce grand acteur était presque sans bornes.
- Alain Chabat dans "Didier" (1997) : être nominé en tant que meilleur acteur en jouant un chien, seul le magnifique, que dis-je, l'immense Alain Chabat pouvait le faire. Si ça ne tenait qu'à nous, on aurait mis le film "Papa". En fait, avec Chabat, on mettrait tout et ça marcherait. Amen
- Jamel Debbouze dans "Indigènes" (2006) : on peut faire des pubs (drôles) pour Orangina et obtenir, dans la même vie, le prix d'interprétation masculine au festival de Cannes. Il avait déjà montré l'étendue de son talent derrière une caméra dans "Le fabuleux destin d'Amélie Poulain".
- Kad Merad dans "Bienvenue chez les chti's" (2008) et ses 32 autres films annuels : par grand rôle on peut aussi dire grand rôle "populaire" et le film du Nord tombe dans cette catégorie. Oui monsieur Merad est devenu ultra bankable, ce qui n'est pas rien pour un monsieur qui inventa le Kamoulox et Manitas de la Bitas.
- Albert Dupontel dans "Bernie" (1996) : Dupontel est un ovni, aussi bien au cinéma que sur les planches. Et pourtant il rencontra son public dans l'excellent et déjanté "Bernie".
Et aussi Daniel Prévost dans "Le diner de cons", Jean-Paul Rouve dans "Monsieur Batignole", Marina Foïs...