Le dernier prix Nobel de littérature a un nom, et c’est celui de Bob Dylan. Le moins que l’on puisse dire c’est que la nouvelle a fait parler, tant du côté des fans qui s’en félicitaient que chez d’autres déçus qu’on attribue le prix de littérature à un chansonnier, aussi doué soit-il, d’autres enfin soulignant que Leonard Cohen l’aurait au moins autant mérité que Dylan. Personnellement je me branle autant du Nobel que du prix de la plus belle andouillette de Vire, mais l’occasion était trop belle pour ne pas aller fouiller dans le répertoire de celui qui est souvent qualifié un peu abusivement de chanteur contestataire, mais qui restera surtout dans l’histoire comme un des songwriter les plus doués de sa génération.
"How many times must a man look up before he can see the sky ? Yes, 'n' how many ears must one man have before he can hear people cry ?" - Blowing In The Wind - 1963
« Combien de fois un homme doit-il regarder en l’air/Avant de voir le ciel ?/Oui, et combien d’oreilles doit avoir un seul homme/Avant de pouvoir entendre pleurer les gens ? »
"Yes, I wish that for just one time/You could stand inside my shoes/You'd know what a drag it is to see you" - Positively 4th Street - 1965
« Oh oui, j’aimerais que juste une seule fois/Tu puisses être à ma place/Pour que tu te rendes compte quelle corvée c’est/De te voir »
"You that build all the bombs/You that hide behind walls/You that hide behind desks/I just want you to know/I can see through your masks" - 'Masters Of War' – 1963
« Vous qui fabriquez ces grosses bombes/Qui vous cachez derrière des murs/Vous abritez derrière des bureaux/Je veux que vous sachiez/Que je vois au travers de vos masques »
"Come you masters of war, You that build all the guns, You that build the death planes, You that build the big bombs, You that hide behind walls, You that hide behind desks, I just want you to know, I can see through your masks." - 'Masters of War' - 1963
"I try my best/To be just like I am/But everybody wants you/To be just like them/They sing while you slave/And I just get bored" - 'Maggie's Farm' - 1965
« Moi, je fais de mon mieux/Pour rester comme je suis/Mais tout le monde veut/Que l’on soit comme eux/Ils chantent tandis que tu travailles comme un nègre et ça me barbe »
"Come mothers and fathers, Throughout the land, And don’t criticize, What you can’t understand." - 'The Times They Are A-Changin'' - 1964
« Venez mères et pères/De partout dans le pays/Et ne critiquez pas/Ce que vous ne pouvez pas comprendre. »
"Idiot wind blowing every time you move your teeth/You're an idiot, babe/It's a wonder that you still know how to breathe" - 'Idiot Wind' - 1975
« Ce vent stupide, il souffle chaque fois que tu ouvres les dents/Tu es stupide, chérie/C’est une merveille que tu saches encore respirer »
"I'm going out of my mind/With a pain that stops and starts/Like a corkscrew to my heart/Ever since we've been apart" - 'You're A Big Girl Now' -1975
« Je perds la raison, oh, oh/Et ce mal qui cesse et reprends/Est comme une vis qui m’extirpe le cœur/Depuis que nous sommes séparés »
Inside the museums, Infinity goes up on trial/Voices echo this is what salvation must be like after a while/But Mona Lisa must've had the highway blues/You can tell by the way she smiles - 'Visions Of Johanna' - 1966
« A l’intérieur des musées, l’infini passe en jugement/Un écho de voix c’est ainsi que doit être le salut après un temps/Mais Mona Lisa devait avoir le blues des chemins/A voir comment elle sourit »
"As human gods aim for their mark/Make everything from toy guns that spark/To flesh-coloured Christs that glow in the dark/Easy to see without looking too far/That not much is really sacred" - 'It's Alright, Ma (I'm Only Bleeding)' - 1965
« Tandis que des dieux humains visent leur cible/Ils ont tout fait, depuis les fusils d’enfants qui crachent des étincelles/Jusqu’aux Christ couleur chair qui brillent dans le noir/Pas besoin de regarder bien loin pour voir/Que peu de choses/Sont vraiment sacrées. »
"So when you see your neighbour carryin' somethin'/Help him with his load/And don't go mistaking Paradise/For that home across the road" - 'The Ballad Of Frankie Lee And Judas Priest' - 1967
« Alors si vous voyez votre voisin porter quelque chos/Soulagez-le de son fardeau/Et n’allez pas prendre pour le Paradis/Cette maison de l’autre côté de la rue. »
"Every man's conscience is vile and depraved/You cannot depend on it to be your guide when it's you who must keep it satisfied" - 'The Man In The Long Black Coat' - 1989
« Il a dit que la conscience de chaque homme est basse et corrompue/Tu ne peux t’y fier pour te guider/Si c’est toi même qui doit la satisfaire. »
"And she aches just like a woman/But she breaks just like a little girl" - 'Just Like A Woman' - 1966
« Elle souffre comme une femme/Mais elle rompt comme une petite fille. »
"Well, they’ll stone ya when you’re trying to be so good, They’ll stone ya just a-like they said they would, They’ll stone ya when you’re tryin’ to go home, Then they’ll stone ya when you’re there all alone, But I would not feel so all alone, Everybody must get stoned." - 'Rainy Day Women #12 & 35' - 1966
« Ils te défonceront quand tu essaieras d’être si sage/Ils te défonceront comme ils ont dit qu’ils le feraient/Ils te défonceront quand tu essaieras de rentrer chez toi./Puis ils te défonceront quand tu y seras tout seul./Mais je ne me sentirais pas si seul à ta place/Tout le monde doit se défoncer. »
"Why wait any longer for the world to begin You can have your cake and eat it too Why wait any longer for the one you love When he's standing in front of you" - 'Lay Lady Lay' - 1969
« Pourquoi attendre plus longtemps que le monde commence/Vous pouvez avoir le beurre et l’argent du beurre/Pourquoi attendre plus longtemps celui que vous aimez/Quand il se tient devant vous »
"Democracy don’t rule the world, You’d better get that in your head, This world is ruled by violence, But I guess that’s better left unsaid." - 'Union Sundown' - 1983
« La démocratie ne gouverne pas le monde,/Vous feriez mieux de vous mettre ça dans la tête./Ce monde est régi par la violence/Mais je suppose qu’il vaut mieux ne pas en parler. »
"The man in me will hide sometimes to keep from bein’ seen, But that’s just because he doesn’t want to turn into some machine." - 'The Man In Me' - 1970
« L’homme qui est en moi se cachera de temps en temps pour qu’on ne le voie pas,/Mais c’est simplement parce qu’il ne veut pas devenir une machine. »
"We had a falling-out, like lovers often will, And to think of how she left that night, it still brings me a chill. And though our separation, it pierced me to the heart, She still lives inside of me, we've never been apart." - 'If You See Her, Say Hello' - 1975
« Nous avons eu un passage à vide, comme souvent en ont les amants/Mais de penser à la manière dont elle m’a quitté cette nuit-là, ça me fait encore frissonner/Et bien que notre séparation m’ait transpercé le cœur,/Elle vit encore en moi, nous n’avons jamais été séparés. »
"To be alone with you, At the close of the day, With only you in view, While evening slips away, It only goes to show, That while life’s pleasures be few, The only one I know, Is when I’m alone with you." - 'To Be Alone With You' - 1969
« Etre seul avec toi /A la tombée du jour/N’avoir que toi à regarder/Alors que le soir disparaît/Tout ca ne fait que prouver/Que des quelques plaisirs de la vie/Le seul que je connais/C’est d’être seul avec toi. »
"The flowers of the city, Though breathlike, get deathlike at times. And there's no use in tryin', To deal with the dyin', Though I cannot explain that in lines." - 'To Ramona' - 1965
« Les fleurs de la ville/Bien que comme le souffle, sont comme la mort parfois./Et il est inutile de tenter/De négocier avec la mort,/Bien que je ne puisse l’expliquer en vers. »
On croise les doigts pour Francis Cabrel la prochaine fois. Tout est permis.