La Chine, c'est l'avenir du monde, à ce qu'il paraît. Il y a donc fort à parier que lorsque son 1,33 milliard d'habitants se penchera sérieusement sur le foot, nos amis chinois prendront le pouvoir. Et on ne dit pas ça parce que son équipe B a battu la France l'an dernier avant la coupe du monde. Nan, mais statistiquement, il y a quand même un risque. Si on ajoute à ça, Philippe Troussier, qui a toujours eu le nez creux (en refusant par exemple d'aller à Grenoble), qui signe à Shenzhen et (le grand) Mateja Kezman qui signe lui au FC South China... On se dit que l'histoire est déjà en marche et qu'il y a toutes les raisons de croire que la Chinese Super League est le championnat de demain. Petite révision des fondamentaux de ce championnat pour vibrer foot chinois dans les prochaines saisons.
- Les Chinois ont inventé le football (si, si) : C'est du moins une théorie qui circule et qu'a choisie de cautionner John Woo dans le film "Red Cliff", où une joyeuse bande de guerriers médiévaux font des jonglages dignes d'un pub Nike avec la vessie d'une bestiole quelconque.
- L'hymne national avant chaque match de championnat : oui, à la ricaine. Et on ne siffle pas. Les insultes pleuvent entre supporters et sur l'arbitre, mais on ne déconne pas avec la présentation du drapeau.
- Le charme vintage des Ligue des Champions d'autrefois : Si vous vous demandez ce qu'est devenu Emmanuel Olisadebe ou Mohammed Kallon, ou si vous ignorez ce que faisait Damiano Tommasi en 2009, c'est que vous ne suivez pas attentivement la Chinese Super Ligue. Et on ne vous en voudra pas.
- Des affaires de corruption spectaculaires : Des membres de la fédération sous les verrous et des parieurs qui vont jusqu'à truquer des matchs en Belgique. Quand certains enterrent petitement du fric au fond d'un jardin, la Chine est à l'heure de la corruption mondialisée. Faut voir grand, coco.
- Un saison qui débute... en février : Pour s'achever en novembre ou décembre. La Chine est un si vaste pays qu'il faut faire cohabiter le climat sibérien du nord avec les conditions tropicales du sud. Un peu comme si on fusionnait le championnat ukrainien avec celui de Cuba.
- La "french touch" : Christophe Galtier, Nicolas Ouédec ou Christian Perez ont illuminé le championnat chinois de leur talent. La relève s'appelle Cédric Sabin (ex-Vannes) et Michaël Murcy (ex-Clermont Foot) et porte bien haut les couleurs de la formation française dans ce championnat en devenir. Sans rire.
- Des Brésiliens improbables : Une ligue "samba" avec des joueurs issus des divisions inférieures brésiliennes... La super League chinoise, une sorte de CFA brésilienne ? Les équipes chinoises semblent s'être inspirées des méthodes de recrutement du PSG des grandes années. Même si on reconnaît que Kezman n'est pas brésilien.
- Des changements de noms incessants : Chaque année ou presque, les clubs revêtent un nouveau nom, au gré des changements de sponsor ou des déménagements de franchise. Ainsi, Shanghai Pudong est devenu l'Inter Shanghai avant de bouger à Xi'an et de s'appeler désormais Shaanxi Zhongjian Chanba. 9 noms en 15 ans, les albums Panini ont de quoi faire en Chine.
- Un bilan misérable à l'échelle continentale : Si vous trouvez un certain romantisme à la culture de l'échec des clubs français en Coupe d'Europe, vous serez comblé en Chine. Malgré des bus entiers de Brésiliens, une corruption à faire palir nos dirigeants et la fine fleur de la formation à la française, une seule Ligue des Champions Asiatique gagnée et encore il y a une vingtaine d'années.
- Un "clasico" que même Canal+ n'a pas : Le Pékin-Shanghai est la date qu'il faut cocher dans son calendrier en début de saison. Le supporter des Verts de Guo'an, le club de la Capitale, n'oubliera pas de rappeler aux Bleus de Shanghai le score de baby-foot, 9-1, infligé en 2007. Quand je pense que certains se passionnent encore pour des Barça - Réal...
Et vous, prêts à vous passionner pour la Super Ligue Chinoise ?