Les Transmusicales, c'est un festival. Ok. Mais contrairement à tous les festivals de France qui se tirent la bourre en été avec à peu près la même affiche imposée par les maisons de disques, les Trans' ont la très bonne habitudes de se passer en décembre et surtout de proposer aux artistes les plus en vue de faire leurs premières dates en France. Ce fut le cas de Björk, de Ben Harper ou Lenny Kravitz, ce sera encore le cas cette année avec les formations programmées du 6 au 8 décembre prochain. Vous pourrez dire à vos petits enfants "Tu sais ce groupe là, je l'ai vu en 2012 aux Trans... c'était mortel. Quoi? On dit plus 'mortel'? Depuis quand?"
- Vitalic
Le son de basse de Justice et la batterie chère à Daft Punk font des émules. On peut regretter que la "french touch" s'enferme dans des clichés. Mais on peut aussi se dire que Justice ne sort pas un album toutes les semaines, et qu'on sera bien content de se rabattre sur les "beats implacables" de Vitalic, qui en plus nous offre une vidéo aux petits oignons.
- Black Strobe 8 décembre
La preuve que c'est mieux de lire Topito que les descriptifs de Spotify, sur lesquels on peut lire que "Black Strobe mélange acid techno, indus, death disco et neo-transe pour forger son son"... Nous, on vous dira que si Le Jon Spencer Blues Explosion de l'époque Acme Plus vous manque, Black Strobe est pour vous. Clair, concis, efficace.
- Hola A Todo El Mundo
Le groupe madrilène répondant au sobriquet d'HATEM propose une pop élégante et ensoleillée qui rappelle forcément François and The Atlas Mountain, également programmé pour cette édition des Trans. Ne vous laissez pas berner par leurs vilains t-shirts et leurs moustaches douteuses, ces gens ont très bon goût quand il s'agit de trouver la mélodie qui va vous rester dans la tête toute la journée.
- O.Children
Le nom d'un groupe en dit souvent long sur ses intentions. En empruntant le titre d'une chanson (sublime) de Nick Cave, O.Children nous prévient : vous n'aurez de reprise du Petit Bonhomme en Mousse ce soir, et quand on découvre la voix aussi hallucinante que lugubre du chanteur, on se dit que c'est tant mieux.
- Mermonte
Après le revival 80's, la logique voulait que les formations actuelles découvrent les lignes mélodiques pop des guitares du début de 90's. Mermonte va au bout de l'idée en nous gratifiant d'un album instrumental, agrémentés de "ouhouuu..." de bon aloi et d'une mise en place mélodique redoutable. Comme quoi, la virtuosité, ce n'est pas toujours chiant (n'est-ce pas Tortoise?).
- Lou Doillon
Une actrice "fille de...", abonnée au cinéma français le plus "exception culturelle" qui soit qui sort un album produit par Etienne Daho : Lou, on va pas se mentir, t'es mal engagée pour nous vendre un billet. Et pourtant, cette enfant gâtée a réussi son coup avec un timbre de voix dans lequel on a trouvé un peu de Nina Simone et ce qu'il faut de Catpower. Du coup, on va lui laisser sa chance et se laisser séduire par son très bon premier album.
- Pégase
Un ancien du groupe Minitel Rose (déjà, il nous est sympathique) qui semble s'enfoncer dans la brèche électro-pop ouverte par The XX mais qui en fait perpétue une tradition bien française d'orfèvrerie que Sébastien Schuller avait entretenue ces dernières années. Brillant, inventif et soigné, s'il doit y avoir une exception culturelle française, qu'elle prenne cette forme là.
- Birth of Joy
Les vieux briscards qui ne rataient pour rien au monde la "soirée rock" à la Cité autrefois sont désormais rassurés : les guitares sont bien de retour aux Trans. Les Néerlandais de Birth of Joy seront attendus au tournant en Bretagne et devraient tout péter si l'on en croit les survivants de leurs dernières prestations scéniques.
- Gomina
Des gars de Caen qui viennent chercher la gloire à quelques encablures en bagnole de leur salle de répète. Gomina, comme son nom l'indique, trouve ses influences à une époque où on ne manquait pas d'inventivité pour se coiffer avec style et où on ne plaisantait pas avec la quête de la mélodie qui met dans le mille. Le MGMT français est peut-être normand (quelle drôle de phrase...)
- Zeds Dead 8 décembre
Deux types élégants (les Proppelerheads?) qui pratiquent un style électro hypnotique matiné de dubstep (Death in Vegas?) mais canadien (non, on voit pas...) avec un nom issu des dialogues de Pulp Fiction et des samples de voix de Public Enemy enfilés commes des perles sur un fil synthétique.
Tout ça et plein d'autres bonnes choses dans la playlist Spotify
La programmation complète sur le site des Transmusicales