C’est aujourd’hui devenu quelque chose de banal et pourtant il y a encore quelques années il s’agissait d’un domaine méconnu : l’analyse de l’ADN dans les affaires judiciaires est un procédé relativement récent même s’il a pu aider à résoudre de nombreux mystères, qu’ils aient 2 ans comme plusieurs siècles.
La mort du roi Louis XVII
Certaines énigmes de l’Histoire sont encore aujourd’hui résolues grâce à l’ADN et ce fut le cas avec le roi Louis XVII, fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette dont le destin n’était pas clairement établi. Les prélèvements ADN sur la dépouille ont confirmé que l’enfant mort dans la Prison du Temple le 8 juin 1795 était bien le petit Louis XVII âgé de 10 ans et mort de la tuberculose en captivité.
Le meurtre de Lucie Beydon
Lucie Beydon était une jeune étudiante de 20 ans retrouvée morte dans son studio en 2004, poignardée à plusieurs reprises. Pendant 10 ans les enquêteurs ont tout fait pour retrouver le coupable mais sans succès, jusqu’à ce que les progrès de la science et la précision des comparaisons ADN ne viennent lever le voile sur ce drame : là encore c’est un récidiviste déjà fiché qui ressort et est confondu par ses empreintes génétiques. Il finira par avouer, en février 2015.
L'assassinat de Barbara Hall
Il aura fallu 36 ans à la justice pour relier le meurtre de Barbara Hall, jeune femme de Pomona en Californie enlevée, violée et étranglée en 1974, à son bourreau Robert Edward Stansbury. A l’époque la police ne disposait pas des mêmes moyens qu’en 2010, date à laquelle des enquêteurs de « cold case » comparèrent l’ADN retrouvé sur les lieux du crime à une banque de données d’où sortit le nom de Stansbury. Il faut dire qu’il était bien connu des services de police et avait déjà été condamné pour viol en 1985. Il ne répondra cependant jamais de ses actes puisqu’il est mort en prison en 2003.
Le cas Pierrot le fou
Quand il est arrêté en 2004, Pierre Bodein dit « Pierrot le fou » est un criminel déjà bien connu par la police et par la France entière. Violeur multirécidiviste en liberté conditionnelle, il est cette fois accusé du triple meurtre de Jeanne-Marie Kegelin, 10 ans, Hedwige Vallée, 38 ans, et Julie Scharsch, 14 ans. C’est son ADN retrouvé sur les victimes qui permit à la justice de condamner Bodein à la perpétuité.
Les disparues de l'A6
L’affaire des disparues de l’A6 est elle aussi un « cold case » résolu grâce à l’ADN. Entre 1986 et 1999, 8 assassinats ont été commis en Saône-et-Loire près de la fameuse A6, dont le meurtre atroce de Christelle Blétry, tuée de 123 coups de couteau. Il faudra attendre 2014 et l’interpellation d’un homme de 56 ans déjà condamné à 2 ans de prison pour tentative d’agression sexuelle et qui apparaissait donc dans la banque de données des policiers.
L'affaire Courjault
Installé à Séoul, ce couple de français a défrayé la chronique en 2006 quand le mari Jean-Louis Courjault découvrit deux corps de nouveau-nés dans son congélateur. Les autorités sont averties et la mère Véronique nie en bloc avoir un lien avec ces 2 nouveaux-nés. Quelques mois après cependant, des expertises ADN prouvent qu’ils sont bien tous les deux les parents des petites victimes. Véronique Courjault a été condamnée à 8 ans de prison et son mari dont la bonne foi a convaincu la justice, a été relaxé.
L'affaire Lynda Mann
L’affaire Lynda Mann est la première affaire judiciaire lors de laquelle furent utilisées les expertises ADN. Mann était une écolière de 15 ans enlevée à Narbourough en Angleterre. Son corps fut retrouvé le lendemain, elle avait été violée et tuée. Trois ans plus tard une autre jeune femme fut retrouvée au même endroit. Cette fois, plus de 5500 hommes de la région furent testés, 5500 mais pas Colin Pitchfork qui avait convaincu un de ses amis d’y aller à sa place. Sauf que Colin a commencé à raconter un peu partout qu’il avait « berné » les enquêteurs, ça leur ait remonté aux oreilles et l’ADN du bavard fut comparé à celui retrouvé sur les deux victimes. C’était en 1987 et Pitchfork est devenu le premier tueur trahi par son ADN.
Le meurtre d'Evelyne Boucher
Parfois la résolution d’une affaire ne tient à presque rien et il aura fallu une vulgaire rixe sur un parking pour que le meurtrier d’Evelyne Boucher, jeune lycéenne de 16 ans, réponde enfin de son acte devant la justice. Après s’être battu contre des vigiles pour une histoire de ticket de parking, Robert Greiner fut condamné à 3 mois avec sursis et fut contraint de subir un prélèvement ADN qui trahit immédiatement cet ancien pompier.