Toi le petit naïf, tu t'imaginais sans doute que tant que tu ne toucherais pas à la drogue et que tu irais mollo sur la picole, tu pourrais couler une petite vie paisible à l'abri de cette terrible chose qu'est la dépendance. EH BAH EN FAIT NON. Ces dernières années, on a inventé un tas de trucs super chouettes à fort potentiel addictif, méfie-toi, le risque est partout.
- L'addiction au smartphone
Déjà, on sait que parfois tu le sens vibrer dans ta poche alors que pas du tout. Ensuite, quand t'es tout seul comme un con, tu pianotes de la merde pour te donner une contenance. Quand ta batterie te lâche tu as envie de tout casser, et tu es incapable de passer une heure de cours ou un repas en famille sans le consulter. Ce sont les symptômes de base de l'addiction, mon petit. Il ne manque plus que tu arrêtes de prendre des douches et de te nourrir et on t'envoie en cure de désintox fissa. - L'Oniomanie, aka la dépendance au shopping
Faire la liste de tous les trucs qui manquent à ta vie, tous les soirs, et baver devant en te disant que tout irait tellement mieux avec un manteau The Kooples et un vélo d'appartement avec tablette intégrée, c'est le début de la fin. Passer à l'acte, jubiler pendant deux heures, être à découvert, être finalement déçu de son achat et culpabiliser, ça peut arriver et c'est pas cool. Tu recommences alors à acheter des trucs pour te sentir mieux et bim, tu entres dans le cercle vicieux de l'addiction. - Le besoin compulsif de faire parler de soi sur les forums, coucou les Trolls
On s'est toujours demandé le pourquoi de l'existence du Troll, et des spécialistes se sont penchés sur la question. Entre sadisme ordinaire et besoin désespéré d'attention, le Troll ne va pas bien du tout dans sa tête et le fait savoir en générant des débats stériles et en insultant les gens derrière son écran. Allez, on arrête de traumatiser l'Internet et on va voir quelqu'un. - L'addiction au Coca
Ne rigolez pas, des gens en meurent. D'abord, tu n'es pas sans l'ignorer : ce truc est plein de sucre, or le sucre agit sur ton cerveau de la même manière qu'une drogue dure (eh ouais mon pote). Ensuite il y a de la caféine, et ça te fait quoi la caféine ? Dans le mille, tu es accro. Et enfin, personne ne sait exactement s'ils ont véritablement arrêté de foutre des feuilles de coca dedans, vu que la recette est secrète, mais ça expliquerait bien des choses. - L'orthorexie, ou phobie de la malbouffe
Ça commence en achetant bio et local, puis on exclut la viande rouge, le lait, le gluten, le sucre, les féculents, et on te retrouve barricadé chez toi à boire du jus de carottes, parce que tu refuses catégoriquement de dîner hors de chez toi. Du coup, tu n'as plus d'amis et passes l'essentiel de ton temps à établir des listes des aliments les plus purs. Tu pèses désormais cinquante kilos tout mouillés et les chips te manquent tellement que tu tombes en dépression. - La dépendance au like
Okay, il n'y a pas encore de vrai nom pour celle-ci, mais ce n'est pas pour ça qu'elle n'existe pas, les docteurs sont formels. Tu te vois quand tu prends un selfie, augmentes les contrastes et rajoutes un petit filtre, avant de la poster sur les réseaux sociaux en checkant compulsivement toutes les heures si elle dépasse les cent likes, pour la supprimer si elle fait un bide ? T'es à ça de tomber dedans mon petit, fais gaffe à toi. - L'addiction à la chirurgie esthétique
On est d'accord, franchir le cap la première fois, même si on rêve d'avoir un petit nez fin, ça fout la trouille. Mais une fois que tu es déjà passé sur le billard, tu prends conscience qu'au fond, les seuls obstacles, entre toi et toi-même version bombe atomique, sont les ressources de ton porte-monnaie. Et pour peu que tu n'aies pas de problème de thunes, ça peut être très très tentant d'y retourner toutes les semaines pour raboter un menton, rehausser des pommettes, remonter des boobs, "oh trois fois rien". - La dépendance aux applis de rencontre
Tu passes désormais tellement de temps sur Tinder qu'au passage t'as complètement oublié que t'y cherchais l'amour. Maintenant tu switches, tu switches, tu matches, tu switches et ça suffit à ton bonheur. Rectification, c'est devenu essentiel à ton bonheur. C'est ta petite dose de boost d'estime de soi journalière, et tu commences à te dire que tu seras bien dans la merde le jour où tu te mettras en couple et qu'il faudra arrêter. - L'addiction aux jeux vidéos
Pour l'instant, tu te contentes de jouer quelques heures par semaine, et oui, parfois tout seul. Les jeux en ligne, c'est ton petit plaisir, comme certains le sport, ou moi les pâtes aux knackis. Le jour où tu ressembleras à ce jeune homme dont la maman a annulé le compte World of Warcraft, tu me promets de lever un peu le pied, c'est d'accord ? - le workaholisme, ou boulomanie pour les francophones exigeants
Ce n'est pas ton patron qui te fera remarquer qu'il y a un petit truc qui déconne mais, heureusement, on est là pour ça. Travailler plus de douze heures par jour sans que personne ne t'y force, te sentir mal en vacances parce que tu penses avoir laissé ta pauvre petite boîte dans la panade sans toi, ce n'est pas normal. Non, les gens normaux font confiance à leurs collègues et sont très heureux de partir en weekend. Et si tu te crois hyper productif parce que tu te passes de pause déjeuner, laisse-nous te dire que tu te fourres le doigt dans l’œil.
Alors, addict ?