La sagesse populaire ne cesse d'époustoufler par son côté complètement random. Elle nous abreuve ainsi continuellement d’informations navrantes, voire fausses, et on les accepte comme telles. Parfois même, on les ressort en public pour faire le malin. Afin de ne plus passer pour un imbécile, regardons ensemble les plus édifiantes, si vous le voulez bien.
- "Une femme ne peut pas monter une mayonnaise quand elle a ses règles."
On commence avec cette citation qui fleure bon le sexisme arriéré et la peur de ce mystère insoluble qu’est la femme, un peu cuisinière, un peu sorcière. On avoue qu'on cherche encore un lien entre les deux. Mais ce qui est sûr c'est que les femmes peuvent tout faire, et plus encore. - "Un rire, ça vaut un bon steak"
Ah ? Alors là, plusieurs questions : n’importe quel rire ? Même un petit rire distingué pour faire comprendre qu’on a compris la blague ? Même un rire intérieur ? Un bon steak, c’est un steak qui a bon goût ou un gros steak ? Et surtout, comment ça “ça vaut” ? Nutritivement ? Ou juste, ça coupe la faim ? - "Etre comme cul et chemise"
C'est pour signifier que deux personnes sont très liées. Le cul désigne le corps et la chemise le vêtement qui l'habille. Mais c'est vrai qu'au premier abord, on ne pense pas que des fesses puissent être liées à une petite chemise à carreaux. Sauf quand on a plus de PQ. - "Toi aussi, t’as mal dormi ? Ça doit être la Lune"
Oui, pourquoi pas. En tout cas, ça ne peut pas être une coïncidence que deux personnes aient mal dormi la même nuit. Ce doit donc être la Lune. De toute façon c'est toujours elle qu'on accuse, que ce soit pour les loups-garous, les marées, le licenciement de Julien Lepers ou quand la nuit tombe. Pauvre petite Lune. - "Une pomme chaque matin éloigne le médecin"
Une fois n’est pas coutume, on prend ici les enfants pour des cons. Et puis quel est le message ? Hardi petit, prends de la drogue, fais l’amour sans protection, gave-toi de choses sucrées et grasses, mais n’oublie pas : une pomme le matin et tout roule. - "Le client est roi"
Courte phrase anodine qui sert de prétexte à engueuler les personnes qui répondent au téléphone quand vous appelez votre service de téléphonie. En gros, cette phrase est un permis de se comporter comme un sagouin pour peu que vous ayez payé un truc. Que ce soit dit : non, en achetant une boîte de Tic Tac, vous n'achetez pas le droit de pourrir la caissière. - "Bien mal acquis ne profite jamais"
Pour une fois, on comprend l’intention : convaincre tout un chacun de ne pas piquer des trucs. Mais franchement ? Les biens mal acquis profitent tout autant que les autres. Il suffit pour s’en convaincre de piquer une boîte de Tic Tac (la même que celle d’au-dessus) et de les déguster : ils sont aussi bons que si vous les aviez payés. - "Etre comme les deux doigts de la main"
On a compté et si tout va bien, la main a cinq doigts et non deux. Du coup ton expression à la noix tu te la mets où je pense (oui c'est grossier, oui). - "Il n'y a plus de saisons"
Si l’une de vos connaissances vous assène cet adage, n’hésitez pas à jouer la carte de la mauvaise foi en répondant tout simplement qu'il existe en fait 4 saisons et que c'est de Vivaldi. Enjoignez votre interlocuteur à fournir un petit effort de mémoire et de comptage. S’il vous trouve hautain et puant, assénez-lui un coup à la gorge, puis poussez-le dans un ravin, et mettez-le ensuite en position latérale de sécurité. - "Chassez le naturel, il revient au galop."
Pour terminer sur une note négative, un dernier proverbe bien déterministe : vous ne pouvez rien faire contre votre nature. Voilà. Donc inutile de faire des efforts, vous reviendrez toujours à votre état naturel. Sa variante “Qui a bu boira” est pire encore, puisqu'il inclut de l'alcool, et on sait tous que l'alcool c'est mal.
Si vous avez d'autres proverbes à nous faire part, on sera ravi de s'en foutre.