Parfois, on se promène au détour d’un p’tit sentier et BOUM, on a l’impression d’avoir déjà vu ce chemin avec le même rayon de soleil, le même arbre, le même étang, le même canard qui boite et le même policier qui nous court après parce qu’il est 21 h et que c’est couvre-feu. Ce phénomène qui nous fait sentir un peu chelou s’appelle le déjà-vu (Mais c’est pas vrai ? Si si ! Mais ta gueule ? Je te jure !). Et comme beaucoup d’entre nous (enfin je vous connais pas tous, mais je suppose) ont déjà expérimenté cette émotion, on vous donne des petits trucs à savoir pour mieux comprendre cette réaction étrange de notre cerveau.
L'impression de déjà-vu est une forme de paramnésie
Selon le Larousse (et le Larousse a toujours raison), la paramnésie est un « trouble neurologique caractérisé par des fausses reconnaissances ou des faux souvenirs perçus comme réels. » Dans le cas des déjà-vus, ça veut en gros dire que tu as la sensation que ce que tu vis est familier parce que tu l’as déjà vécu dans le passé, alors que ce n’est pas le cas et qu’au fond, tu le sais. C’est juste ton cerveau qui te joue des tours. Super fourbe.
Cette impression touche 70 % des gens
Je ne sais pas si je dois être impressionnée par le fait que deux tiers des gens ont déjà vécu la même chose que moi mais que malgré tout, on n’arrive pas à expliquer ce phénomène clairement, ou plutôt par le fait qu’un tiers des personnes ne l’ont jamais expérimenté et qu’ils me regarderaient de manière quelque peu dubitative si j’essayais de leur expliquer le concept. « Non mais tu vois, j’ai l’impression d’avoir déjà vécu cette scène mais en même temps je sais que c’est faux, mais en même temps je me demande si je ne l’ai pas rêvée ou si c’était pas prémonitoire… » Call the police.
Il y aurait plusieurs formes de déjà-vus
Cette théorie, formulée par le psychologue suisse Arthur Funkhouser, raconte qu’il existe trois types différents de déjà-vus : le déjà visité, le déjà senti et le déjà vécu. Le déjà visité, phénomène le plus rare et le plus étrange, apparaîtrait lorsque le nouveau lieu qu’on visite, genre pendant un voyage dans un nouveau pays, nous semble familier au point que l’on sache se repérer et rejoindre une destination alors que c’est impossible (ce qui peut être angoissant, on vous l’accorde). Le déjà-senti serait plutôt lié à l’émotion : on a l’impression de ressentir une émotion que l’on a déjà eue auparavant (véridique ou non mais sans que l’on puisse savoir précisément quand). Quant au déjà-vécu, il est ce que l’on traduit le plus couramment par l’expression « déjà-vu » c’est à dire, le sentiment d’avoir déjà expérimenté une situation et de la revivre dans tous ses détails.
Le terme de "déjà-vu" en français est internationalement reconnu
Coucou Matrix et un bon paquet d’autres films et séries qui nous montrent que l’expression « déjà-vu » est utilisée partout dans le monde. Il n’y a pas vraiment d’équivalents dans les autres langues et c’est pour ça qu’elle est autant utilisée dans la culture populaire.
Si on est très fort, on peut tester ses capacités de prédilection
Le sentiment de déjà-vu peut s’accompagner de la sensation de pouvoir prédire ce qui va se passer. Si vous le vivez, vous pouvez donc vous servir de cette sensation pour tester la réalité de vos impressions. Après, pas sûre que prédire que tu vas avoir mal au ventre après avoir mangé 42 sushis avant de te coucher fasse de toi le prochain devin de la décennie.
Il n'y a pas d'explication très claire à ce phénomène
Et ça c’est flippant, parce que même si on est beaucoup à le vivre, on ne sait pas d’où ça vient. En même temps, c’est difficile à analyser : il y a très peu de gens qui en souffrent réellement, pour beaucoup, il s’agit juste d’une sensation étrange mais pas handicapante. Et puis surtout, on ne sait jamais quand cela va nous arriver donc il est difficile de prévoir à quel moment quelqu’un pourrait analyser notre cerveau pour comprendre ce qu’il s’y passe.
Il y a 10 000 théories à ce sujet (à quelques unes près)
On a d’un côté les explications plus scientifiques : l’information serait envoyée vers la mémoire à long terme plutôt que vers la mémoire à court terme, la mémoire continuerait d’enregistrer ce qu’on voit malgré un manque d’attention ce qui engendrerait une double lecture ou encore les deux hémisphères de notre cerveau seraient désynchronisés ce qui provoquerait une double vision… Et de l’autre, on a les explications un chouia moins rationnelles : souvenirs de rêves prémonitoires, souvenirs de vie antérieure, réception télépathique ou souvenirs par corps astral qui s’est séparé de nous pour aller explorer on ne sait quoi. Bref, tout ça pour dire qu’on ne sait pas vraiment pourquoi on a des déjà-vus. On n’est pas sorti du bois.
Cela pourrait être signe de la bonne santé du cerveau
On n’est peut-être pas très avancé sur le pourquoi du comment mais des chercheurs tentent toujours de trouver une explication. Si la plupart des théories nomment un disfonctionnement du cerveau, celle d’Akira O’Connor, chercheur au Royaume-Uni, affirme plutôt que les déjà-vus montreraient la bonne santé de notre organe. En 2016, lui et son équipe ont analysé les cerveaux de 21 volontaires lors d’une expérience : ils ont énuméré une liste de mots appartenant au champ lexical du sommeil (sans dire ce mot) puis leur ont demandé s’ils avaient entendu un mot qui commençait par un « S », ce à quoi les cobayes ont répondu non. Mais quand les scientifiques leur ont plus tard demandé s’ils avaient entendu le mot « sommeil », les cobayes étaient capables de dire non tout en ayant l’impression que ce mot leur était familier. Pour O’Connor, cette expérience révèlerait que le cerveau serait en fait en train de fact-checker l’information, de vérifier nos souvenirs.
C'est un symptôme fréquent chez les personnes épileptiques
Lors d’une crise d’épilepsie, l’activité électrique de certains neurones est endommagée. Ce dysfonctionnement se répand dans le cerveau et provoque une perturbation électrique dans certaines zones du cerveau, générant ainsi une sensation de déjà-vu au début de la crise. En 2012, des chercheurs sont parvenus à provoquer la sensation de déjà-vu chez des personnes épileptiques en stimulant leur région rhinale, responsable de cette sensation.
Il y a 38 chansons qui ont l'expression "déjà-vu" dans leur titre.
Oui, j’ai compté sur Wikipédia. Et dans ta nouvelle playlist vont désormais se côtoyer Katy Perry, Shakira, Michel Sardou, Post Malone, Shy’m et beaucoup de groupes de K-pop. Ça va changer de Bande organisée, dis.
Pour en savoir toujours plus sur ce qu’il se passe dans ta boîte crânienne, tu peux checker les infos insolites sur le cerveau humain, les trucs que ton corps peut faire croire à ton cerveau et les trucs que ton cerveau fait sans te demander. Promis, juré, ceux-là non plus, tu ne les as pas déjà lus non plus.
Sources : Psychologies, Les Échos, Futura Sciences, Learning mind, Wikipédia.